ACTUS
Elections : l'immobilier et le logement dans la campagne
Le
25/2/2002
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Ca y est ! La campagne présidentielle est lancée, heureux moment où candidats et partis dévoilent projets et propositions qu'ils travaillent depuis des mois ! Mais déception : logement et immobilier n'ont visiblement pas excité les rédacteurs de programmes... Quelques beaux principes, peu d'idées nouvelles et surtout chez beaucoup, le silence radio ! A croire que tout ou à peu près a été fait (ou dit), ou que le logement n'est plus la source de difficultés et de frustrations quotidiennes qu'il était encore il y a peu pour des millions de français...
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La surprise vient surtout du faible nombre de programmes de campagne - tels qu'ils s'affichent sur les sites Internet des candidats et des partis - qui abordent même le thème du logement : sauf erreur, pas un mot chez François Bayrou, Charles Pasqua, Robert Hue, Jean-Pierre Chevènement ou Jean-Marie Le Pen, et pas plus sur les sites du parti socialiste, du parti communiste, des verts, de l'UDF, pour ne prendre que les grands partis... Quelques mots chez Olivier Besancenot, le candidat de la Ligue communiste révolutionnaire qui propose la réalisation d'un "parc de logements agréables et pas chers"...
Bruno Mégret, plus téméraire, se risque à préconiser haut et fort la "promotion systématique de la propriété familiale" - avec pour faciliter "la constitution des patrimoines familiaux" la suppression pure et simple des droits de succession en ligne directe - et une "politique de propriété populaire qui permettra à tous les Français, notamment les locataires de HLM, de devenir propriétaires de leur logement"...
Alain Madelin est plus prolixe et encore plus ambitieux : encourager la propriété par tous les moyens : en supprimant l'ISF sur la résidence principale, en supprimant les différences de traitement des résidences principales et secondaires, entre revenus divers et revenus fonciers, entre logement conventionné et logement ordinaire ; que "chaque français puisse vivre bien chez lui, être propriétaire de son toit", voilà l'objectif ! Pour cela, supprimer les droits de succession, faciliter la vente des HLM (décidément !),alléger les contraintes administratives en matière d'urbanisme et de permis de construire, allonger la durée des crédits, permettre la déduction des intérêts d'emprunts du revenu global, et favoriser l'investissement locatif, notamment dans le domaine social, en rééquilibrant les droits des locataires et des propriétaires (en faveur de ces derniers...) !
Restent les candidats (probables) du second tour : il y a comme un retour au réalisme !
Côté Lionel Jospin, on ne connaît pour le moment de propositions précises qu'au travers des annonces en forme de ballons d'essai faites par Marie-Noëlle Lienemann, la secrétaire d'Etat au logement, relatives à la CLU (Couverture logement universelle) qui a soulevé les réactions que l'on sait - voir notre article : une garantie d'indemnisation des propriétaires en cas d'impayés ou de dégradations qui viendrait remplacer le dépôt de garantie de deux mois de loyer que doivent verser les locataires lorsqu'ils prennent une location, et qui devrait en particulier faciliter l'accès au logement des jeunes, au ressources encore précaires, et leur éviter aussi de se chercher un garant... Pour le reste, un gouvernement issu d'une majorité de gauche plus ou moins plurielle soutenant un président Jospin aurait assez à faire avec ce qui reste à faire pour finir de mettre en application la loi "SRU" et avec le programme de démolition-reconstruction-réhabilitation des HLM !
Côté Jacques Chirac, c'est le programme du RPR qui en dit le plus long ! Avec d'abord un objectif phare : "casser les ghettos" ! On l'affirme : "c'est la première urgence, sans doute la plus ambitieuse". Le constat est sans appel : "certains quartiers sont devenus de véritables trappes à l'exclusion. Les besoins sont d'autant plus importants que rien de correct n'a été engagé au cours des cinq dernières années. Il paraît aujourd'hui impératif de démolir les grands ensembles dégradés et cesser de vouloir à tout prix les réhabiliter. Le taux de vacance des logements dans ces ensembles nous montre que personne n'a envie d'y vivre". En fait, quand on y regarde de plus près, c'est ni plus ni moins que le programme lancé par le gouvernement avec l'objectif de 200 000 logements démolis sur 5 ans qui "doit être réaffirmé". Même la société foncière annoncée avec les fonds du 1% logement y est...
Suit une mesure comme les affectionnent les rédacteurs de programmes électoraux en mal de mesures concrètes : "afin de mieux coordonner l'ensemble des actions publiques, (...)rattacher le ministère de la ville au Premier ministre" !
Mais dans le programme du RPR, il y a plus futuriste : "pour une ville qui réponde aux attentes des français", il faut améliorer la qualité des villes ; "les français souhaitent vivre dans un environnement propre et agréable" ; pour cela quelques pistes : améliorer la qualité des lotissements en rendant obligatoire un projet paysager et en instaurant un "1% paysage" dans les projets de lotissement, créer un contrat " ville verte " : "les communes qui s'engageraient contractuellement dans la réalisation d'un certain objectif en termes de m2 d'espaces verts (ou d'espaces naturels) par habitant pourraient bénéficier du soutien d'un fonds national d'aide à l'acquisition d'espaces verts"... Favoriser aussi le retour des services publics dans les quartiers à travers des "maisons de services publics" polyvalentes.
Enfin, "développer des maisons des nouvelles technologies dans les petites villes en utilisant réellement les possibilités de réduction instantanée des distances qu'offre Internet"...
Si cela ne fait pas rêver la France...
UniversImmo.com
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