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L’insécurité : thème de campagne électorale ou l’affaire de tous ? Le 25/1/2001
UI - Actus - 25/1/2001 - L’insécurité : thème de campagne électorale ou l’affaire de tous ?
C’est parti ! comme les « marronniers » dans la presse, l’insécurité est en passe de devenir un des thèmes des campagnes électorales de 2001 et 2002. Mais la lutte contre l’insécurité est-elle seulement l’affaire du gouvernement, et de sa politique en matière de police et de justice, voire des maires et des polices municipales là où il y en a ? Des expériences menées dans des grosses copropriétés prouvent le contraire !

En matière d'insécurité, il y a comme souvent la réalité, et l'idée qu'on s'en fait...

La réalité, ce sont les actes d’agression, les vols et cambriolages, les incendies de véhicules sur les parkings, le vandalisme et les incivilités, dont les statistiques reviennent périodiquement à la une des journaux.

Et puis il y a le sentiment d'insécurité, qui se manifeste particulièrement dans les grands ensembles immobiliers - pas forcément dans les plus déshérités, et qui ne se nourrit pas que de faits et chiffres: il est aussi fait d’un climat, alimenté par les médias et que viennent corroborer les propos simplistes des uns et des autres : la justice est laxiste, les policiers baissent les bras, les délinquants ne sont jamais arrêtés ou sont aussitôt relâchés, les coupables sont plus protégés que les victimes, etc., voire des affirmations sous cape d’un air entendu : « on » fait exprès d’encourager la délinquance pour racheter nos logements à bas prix…

Lutter contre l’insécurité, c’est donc non seulement lutter pour prévenir et punir les actes de délinquance, mais aussi lutter contre le sentiment d’insécurité présent aujourd’hui notamment dans nombre de grandes copropriétés, qui font facilement caisse de résonance de ce type de rumeurs, les copropriétaires les colportant largement à l’extérieur tout en se plaignant que la mauvaise réputation de leur résidence dévalorise leur patrimoine !

Mission impossible ? Voire ! Des expériences intéressantes menées dans de très grandes copropriétés, avec l’appuis des autorités locales de police, de justice et d’aide sociale et mettant en œuvre les conseils syndicaux et les gardiens, sont là pour prouver le contraire.

La recette est simple et efficace, même si elle ne produit pas de miracles : dans le cas d’une copropriété de 5.000 logements dans l’Essonne, une structure mise en place au sein du conseil syndical collecte par l’intermédiaire des gardiens d’immeuble tous les faits constatés par ces derniers ou signalés par les résidants, les répertorie et les traite suivant leur nature. Les auteurs de vandalisme ou d’incivilités, lorsqu'ils sont identifiés, sont la plupart du temps directement sermonnés, avec négociation avec les familles de réparations ou compensations. Pour créer un climat de respect du cadre de vie, les jeunes sont enrôlés chaque été par des associations locales pour « dégraffitter » ou réparer des dégradations.

Pour les actes plus graves, les victimes sont encouragées à déposer plainte – ce qu’elles ne font pas toujours par crainte de représailles, et soutenues dans leur démarche. Tous les faits portés à la connaissance de la police et de la justice sont régulièrement suivis avec le commissariat local et le parquet ; ainsi, il est possible de connaître les suites données aux plaintes, tenir informées les victimes qui sont autrement dans un black-out total propice à tous les fantasmes, connaître les circonstances des classements sans suite dont on ignore la plupart du temps qu’ils sont accompagnés du dédommagement des victimes…

On imagine sans peine l’effet au moins dédramatisant de ce relais d’information, dont la mise en place a été évidemment facilitée par la taille de l’ensemble immobilier concerné, mais aussi en retour l’attention toute particulière suscitée au sein des services de police et des services sociaux locaux pour les problèmes de la résidence.

On imagine également que ce type d’expérience, qui relève du vieil adage « aide-toi, le ciel t’aidera », et dont des exemples existent aussi dans les Yvelines, la Seine Saint Denis ou les Bouches du Rhône pour les plus connus, puisse être reproduit partout où un sentiment d’insécurité – justifié ou non – se développe, y compris au niveau de copropriétés plus petites, qui peuvent se grouper à plusieurs, par exemple au niveau d’un quartier ou d’une ZAC, afin d’avoir le poids nécessaire vis à vis des autorités locales !

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