C'est ce qui ressort d'une des études du bulletin du 2ème trimestre de la Banque de France : en 2008, la dette des ménages a continué d'augmenter, mais moins qu'en 2007. Le flux net de leurs emprunts bancaires (crédits nouveaux diminués des remboursements) revient à 65,3 milliards d'euros, après 87,6 milliards en 2007. Cette diminution résulte principalement de la réduction des flux de crédits à l'habitat (56,4 milliards, après 75,0 milliards), indique l'étude.
Le rapport de la dette des ménages à leur revenu disponible augmente encore pour s'établir à 74,4% à fin 2008, après 71,7% fin 2007. En regard, leurs placements financiers ont diminué nettement (88,8 milliards, après 131,5 milliards).
L'aggravation de la crise financière amorcée à l'été 2007 et le niveau de rémunération attractif de l'épargne réglementée influent largement sur les
placements financiers des ménages qui privilégient en conséquence les produits liquides et sans risque : les placements à vue sur les différentes formules de livrets d'épargne atteignent ainsi 48,4 milliards d'euros, après
22,2 milliards en 2007. Les campagnes de réservation des livrets A lancées par les banques en prévision de la banalisation de leur distribution au 1er janvier 2009 ont également pu contribuer au dynamisme de la
collecte des livrets. En revanche, les ménages placent un peu moins sur les comptes à terme (17,9 milliards, après 24,0 milliards) et diminuent leurs achats de titres d'OPCVM monétaires (7,2 milliards, après 14,2 milliards). Ils réduisent leurs encours de dépôts à vue (–3,4 milliards, après 7,2 milliards) et intensifient leurs retraits (– 24,8 milliards, après – 17,7 milliards) sur les produits d'épargne contractuelle (constitués
principalement des plans d'épargne-logement et des plans d'épargne populaire).
Dans un contexte de forte volatilité sur les marchés financiers, les ménages ont aussi accru leurs cessions nettes de titres d'OPCVM non monétaires (– 23,1 milliards d'euros, après – 10,3 milliards), d'autant plus que, dans le cadre des mesures gouvernementales visant à soutenir le pouvoir d'achat, ils bénéficient des possibilités de déblocage anticipé des parts de fonds communs de placement d'entreprise (FCPE).
Ils ont aussi allégé leurs portefeuilles d'actions cotées et d'obligations (–4,4 milliards, après –0,7 milliard).
Enfin, ils ont réduit fortement leurs placements en assurance-vie (65,7 milliards, après 89,5 milliards), le montant de la collecte revenant à son niveau d'avant 2004...
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