Habitué à crier "au loup", Jean Perrin, le très médiatique président de l'UNPI (l'Union nationale de la propriété immobilière) a cette fois rédigé un livre : "La propriété est en danger, sauvons-la !". Selon lui, la propriété, fondement structurant de nos sociétés, est attaquée par de multiples biais : encadrement des loyers, fiscalité jugée excessive, accroissement des normes, et - pire - "stigmatisation du propriétaire".
Il reconnaît que ce cri d'alarme peut être perçu comme excessif, car "a priori, la propriété fait partie des droits les mieux protégés par notre arsenal juridique". Mais selon l'auteur, "pour une partie influente de nos élites, il semblerait que le droit de propriété soit excessif et mérite d'être restreint". Et de dénoncer pèle-mêle la législation sur les baux commerciaux, les atteintes au droit de construire, la préemption, la restriction des expulsions
Son livre analyse l'évolution du droit, essaie de démontrer les "menaces pour notre société", et de "tracer les pistes du développement possible et nécessaire pour sauver la propriété et donc la société".
Dans la tradition des tenants de la propriété privée du 19ème siècle, il estime que le droit de propriété a une utilité morale. "Chacun peut espérer devenir propriétaire. En tant que bailleur, le propriétaire assure une prestation de service à l'occupant, ce qui présente une utilité sociale incontestable", indique le communiqué de présentation de l'ouvrage. Le droit de propriété a aussi un caractère patrimonial, "ce qui en fait d'ailleurs une cible privilégiée de l'administration fiscale" ; enfin, "du point de vue sociétal, le droit de propriété contribue à une stabilité de la société, c'est un facteur d'ordre et de croissance"...
"La propriété privée est un vecteur indispensable de la défense de la liberté !", déclare en conclusion le président de l'UNPI, dont on sait par ailleurs le combat pour la suppression du logement social, la suppression des aides à la pierre et le report de l'effort budgétaire sur les aides à la personne pour aider les locataires à payer les loyers demandés librement par les bailleurs. Tout en fustigeant la dépense publique et l'intervention de l'Etat en régulation du marché...
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