C'est la ministre la plus inattendue du gouvernement Valls : pour remplacer la très médiatique et très critiquée Cécile Duflot, c'est Sylvia Pinel, la ministre de l’artisanat, du commerce et du tourisme du gouvernement Ayrault, qui devient ministre de l'égalité des territoires et du logement. Elle a été à 29 ans, la plus jeune députée élue en 2007, puis ministre à 34 ans, sous l'aile protectrice de Jean-Michel Baylet, le président du Parti Radical de Gauche (PRG). Le monde de l'immobilier a fait sa connaissance par le projet de loi qui porte son nom, relatif à l’artisanat, au commerce et aux très petites entreprises, adopté par les députés le 18 février dernier, et critiqué par les milieux de l'immobilier d'entreprise, car il met en cause notamment les intérêts des foncières et des investisseurs institutionnels.
Arrivant au ministère, elle a promis que la loi "ALUR" (accès au logement et à un urbanisme rénové), publiée le 26 mars, sera mise rapidement en application. Un grand nombre de textes, décrets et arrêtés, doivent en effet être pris, dans tous les domaines touchés - professions immobilières, rapports bailleurs locataires, encadrement des loyers, garantie universelle des loyers, immatriculation des copropriétés et fonds de travaux, lutte contre l'habitat indigne et le phénomène des copropriétés dégradées, gouvernance d'Action Logement et du logement social, urbanisme, etc. Un chantier considérable, plus quelques nominations sensibles comme celles des membres du "Conseil national" et de la Commission de contrôle Commission de contrôle des activités de transaction et de gestion immobilières...
Sans oublier l'"objectif 500 000" (500.000 nouveaux logements et 500.000 rénovations énergétiques par an)...
Cécile Duflot quitte son ministère et le gouvernement après avoir mené à bien deux lois importantes, fondatrices d'une politique du logement pour une fois cohérente, visant à peser sur le coût du foncier, principal frein actuel à la construction, ainsi que sur les loyers, pour dégager du pouvoir d'achat, notamment chez les classes moyennes. Il s'agit de la première tentative sérieuse de régulation d'un marché laissé jusqu'ici à lui-même quand on n'a pas maladroitement favorisé ses tendances inflationnistes. Ce faisant, elle n'a pas fait plaisir à tout le monde, loin s'en faut !
Sylvia Pinel trouve sur son bureau quelques sujets brulants qui vont la confronter à son tour aux professionnels, comme notamment les décrets d'encadrement des honoraires de location et des syndics...
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