Une sélection d'actualité sur l'immobilier
chaque semaine ; en quelques clics, tout ce qui vaut le détour
Recherche :
Page 1 sur 1
1
85% des chambres de service sont inhabitées à Paris
24/11/2015
C'est ce qui ressort d'une étude de l'APUR (Atelier parisien d'urbanisme) publiée le 23 novembre. Les immeubles bourgeois construits de 1830 à 1914, nombreux à Paris, comportent en général un ou deux étages traditionnellement réservés aux domestiques et desservis par un escalier séparé dit "de service". Malgré le caractère familier de ce qu'on a appelé les "chambres de bonne", peu d’études avaient été réalisées sur ce parc bien particulier.
Au long du XXe siècle, la domesticité dont s’entouraient les familles aisées a fortement baissé, modifiant l’occupation des chambres qui s’ouvrent alors aux étudiants et aux salariés modestes. Parallèlement, ici et là, une partie des propriétaires parvient à réunir plusieurs chambres pour former un appartement de bonne taille.
En 2002, la situation des chambres de service s'est trouvée contrainte par la loi SRU, instaurant l'obligation pour les bailleurs de délivrer un logement "décent", un décret du 30 janvier 2002 en fixant les caractéristiques minimales : salubrité, eau potable et évacuation des eaux usées, coin cuisine et surtout une surface habitable au moins égale à 9 m2. Une part importante des chambres ne réunissant pas ces caractéristiques, un grand nombre d'entre elles ont été retirées du marché, en fait nettement plus qu'on aurait pu le supposer...
Sans surprise, l'étude met en évidence une concentration géographique sur les arrondissements les plus aisés, 16ème, 17ème et dans une moindre mesure 7ème arrondissements.
Les chambres inhabitées servent d'annexe au logement auquel elles sont rattachées. Pendant longtemps, il était interdit de les vendre séparément de ce dernier. Lorsqu'elles sont habitées par contre, elles le sont majoritairement par des personnes d'âge mûr, et non comme on croit par des jeunes ou des étudiants, ces derniers ne représentant que 12% des locataires, à égalité avec les chômeurs et les retraités. 50% sont des actifs ayant un emploi !
Le marché des chambres de service a été florissant, avec pour les investisseurs des rentabilités exceptionnelles. Après la loi SRU, l'encadrement des loyers instauré à Paris devrait achever de le refroidir, au grand bénéfice des populations fragiles.