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Ce que cache l'étude de l'APUR sur les chambres de service parisiennes...
1/12/2015
L'étude de l'Atelier parisien d'urbanisme (APUR), dont nous avons rendu compte, n'était pas aussi innocente qu'elle en a l'air. Recensant les chambres de service de la capitale, au nombre de 114.000, encore la plupart du temps des annexes des logements des immeubles bourgeois construits entre 1850 et 1914, du centre ouest de la capitale, elle révèle que 85% de ces chambres de bonne sont officiellement inoccupées. Mais la ville, dont dépend l'APUR, n'est pas naïve. Une grande partie de ces chambres ne correspondent plus aux standards d'aujourd'hui et surtout à la réglementation sur le "logement décent" : d'une surface parfois inférieure à 9 m², sans eau chaude, douche ou WC, elles sont aussi mal isolées et souvent accessibles uniquement par un escalier de service. Aussi, les propriétaires qui les louent le font de la main à la main sans les déclarer.
S'emparant de l'étude, la Mairie de Paris, par la voix de l'adjoint (communiste) au logement, Ian Brossat, pointe du doigt ces mètres carrés inutilisés, un "énorme gâchis". Et déclare partir à la conquête de ce potentiel" en réfléchissant à des solutions de remise en location, voire à des "acquisitions par des bailleurs sociaux" qui permettrait de créer du "logement social dans le diffus".
En réalité, ce que vise la ville, c'est pousser les propriétaires à légaliser ces logements, quitte à les mettre aux normes, en les regroupant au besoin si leur surface est insuffisante. D'où la menace, à peine voilée, aux propriétaires qui ne déclareraient pas leurs biens : elle pourra les considérer inoccupés et y loger des locataires sociaux. La Ville a d'ores et déjà mandaté la Soreqa (Société de requalification des quartiers anciens) et l'APUR aux fis de réaliser une étude d'ingénierie sur ce point pour le premier semestre 2016. Mais il est peu probable qu'elle puisse aller au delà de la simple intimidation et conduire une opération de logement social à grande échelle : le statut de la copropriété rend les restructurations très délicates et longues à mener dans le type d'immeubles concerné. Juste créer de l'insécurité, comme elle le fait à l'égard des propriétaires tentés par la location touristique de courte durée via Airbnb...