Un taux de mobilité résidentielle de 33% sur les dix premiers mois de l'année, son plus haut niveau depuis 1998 : c'est le fait marquant de la dernière analyse de l'observatoire CLAMEUR (acronyme de Connaître les loyers et analyser les marchés sur les espaces urbains et ruraux) diffusée le 28 novembre dernier,
Pour Michel Mouillard, professeur d'économie à l'université Paris Ouest, et opérateur de l'observatoire, le renforcement de la mobilité résidentielle des locataires du secteur privé est alimenté par "la vitalité de la démographie, par les aspirations à une amélioration des conditions de logement qui ont accompagné le redressement du moral des ménages et par les besoins de mobilité familiale ou professionnelle que la reprise économique a commencé à renforcer". Mais il y a plus : bénéficiant de conditions de crédit exceptionnelles et s'appuyant sur le renforcement des aides publiques à l'accession (dans le neuf), nombre de locataires du secteur privé ont choisi de réaliser leurs projets d'accession à la propriété, tant dans le neuf que dans l'ancien. Ils ont ainsi libéré des logements amplifiant le redressement de la mobilité".
En ce qui concerne les loyers de marché, après une période de baisse puis de stabilité, ils reprennent leur progression pour atteindre, en glissement annuel, +1,0% sur les dix premiers mois de 2016. En 2015, à la même époque, les loyers reculaient de 1,1%.
L'évolution des loyers observée à fin novembre 2016 reste toutefois très différente selon la taille des logements : les studios et 1 pièce (21,8% du marché) augmentent comme la moyenne du marché de 1,0%, les 2 pièces (33,7% du marché) de 1,3%, les 3 pièces (26,7% du marché) de 0,6%, les 4 pièces (12,0% du marché) de 0,7%, et les 5 pièces et plus (5,8% du marché) de 1,4%.
Au niveau des villes, les évolutions sont contrastées. Ainsi dans 75% des villes de plus de 146.000 habitants, les loyers moyens augmentent plus rapidement que l'inflation (+0,4%) : comme le Mans (3,2%), Nice (2,3%), Rennes (2%), Marseille (1,9%), Bordeaux (1,8%), Lyon (1,1%), Paris (1%), Grenoble (0,7%), ou encore Strasbourg (0,5%). Dans 20% d'entre elles le loyer moyen progresse, mais moins rapidement que l'inflation : c'est le cas de Dijon (0,3%), ainsi que Toulouse et Nantes (0,1%). Par contre, dans les autres (5% d'entre elles), le loyer est en baisse, comme à Reims (-1,9%).
C'est également le cas dans les plus petites villes, puisque lorsqu'on élargit le panel aux villes de plus de 10.000 habitants, les loyers de marché reculent dans 39,0% d'entre elles. Mais en 2015, à la même époque, cette proportion était de 50,2% ! Pour autant, à cette période de l'année, les baisses de loyer concernent habituellement de l'ordre de 33% des villes...
C'est bien dans les plus petites villes que la baisse intervient le plus fréquemment, car si l'ont= prend un panel intermédiaire, celui des villes de plus de 100.000 habitants, les loyers baissent depuis le début de l'année 2016 dans 17,9% d'entre elles. Et ils stagnent ou ne progressent que très légèrement et toujours sous l'inflation dans 17,9% de ces villes.
L'effort d'amélioration et d'entretien des logements s'intensifie mais reste très bas avec 17,9% des relocations qui ont bénéficié de travaux avant leur remise en location contre plus de 25% en 2012 alors que la hausse des loyers entre deux locataires n'intervient en général que lorsque des gros travaux sont réalisés.
Enfin, la vacance se maintient en moyenne à 5 semaines en 2016, contre 5,7 en 2015, et surtout 8 semaines en 2014, ce qui équivaut chaque année à une perte de 3% des loyers perçus.
Source CLAMEUR - Les loyers de marché du secteur privé à fin novembre 2016
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