Une sélection d'actualité sur l'immobilier
chaque semaine ; en quelques clics, tout ce qui vaut le détour
Recherche :
Page 1 sur 1
1
Rénovation des quartiers : Action Logement appelle l'Etat à être plus ambitieux
5/12/2016
Rénovation des quartiers : soyons plus ambitieux ! Telle est l'invite lancée par Action Logement (le collecteur du "1% logement") à l'Etat, après que le président de la République ait annoncé sa décision d'augmenter de 1 milliard d'euros la dotation à l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) pour la porter à 6 milliards d'euros sur la période 2014-2024.
Cette annonce semble devoir confirmer la volonté de l'Etat de revenir dans le financement de la rénovation des quartiers, mais les partenaires sociaux mobilisés dans Action Logement demandent à voir. L'Etat doit démontrer que cette décision marque un changement majeur et durable d'orientation alors que, depuis plus de dix ans, il n'a cessé de se désengager de ce secteur. Ils rappellent que plus de 90% des financements de l'ANRU sont aujourd'hui assumés par Action Logement, au moment même où, sur un autre terrain, le gouvernement cherche à lui retirer les moyens d'assumer ses services auprès des salariés des PME.
A ce jour, le manque de moyens mis par l'Etat dans la politique de la ville a eu de lourdes conséquences. Il a limité à une moyenne de 20 millions d'euros la contribution de l'ANRU à chaque projet ; il a bridé l'ambition des bailleurs sociaux de soutenir les programmes de démolition des immeubles dégradés ; il a réduit les engagements des maires pour assurer un niveau acceptable d'équipement de ces quartiers.
Les acteurs du logement espèrent pouvoir compter désormais sur une ressource fiable, sécurisée et durable. Cette ressource s'ajoutera à la contribution versée par Action Logement qui doit rester concentrée sur les actions dévolues au logement et à l'habitat pour la mixité. Ils espèrent que cet engagement nouveau de l'Etat sécurisera les collectivités et les bailleurs afin que leurs projets soient à la hauteur des enjeux de société qui se jouent dans les territoires. Il faut selon eux qu'il permette d'amplifier l'effort de mixité et de lutter contre la ségrégation spatiale, le creusement des inégalités et la concentration dans les mêmes lieux des difficultés sociales.
Rendre les quartiers rénovés accessibles aux classes moyennes, y favoriser le retour des actifs, est l'un des principaux enjeux que la communauté du logement social doit relever. "L'Etat ne peut plus se défausser de ses responsabilités. Il faut passer des déclarations aux actes. De même, nous partageons sans réserve les objectifs du Comité interministériel à l'égalité et à la citoyenneté (CIEC) visant à démolir les logements sociaux dégradés pour les reconstruire de manière plus diffuse et plus intégrée dans les villes, tout en privilégiant la construction de logements libres en accession ou en location dans les quartiers", indique le communiqué des partenaires sociaux.
Ils demandent aussi qu'on présente à l'ANRU des projets plus ambitieux en matière de diversification. Que la contribution d'Action Logement et le retour de l'Etat dans l'ANRU permettent de transformer profondément et durablement les quartiers, pas simplement les accompagner. Que l'ANRU se mobilise plus vite et plus fort pour soutenir les stratégies locales visant à réinstaller les quartiers dans le droit commun de la ville, à les repositionner dans les marchés locaux de l'habitat afin d'y loger mieux et plus de salariés.
"Plus une agglomération, plus un(e) maire et un organisme HLM s'engagent à diversifier l'habitat pour transformer le peuplement et l'urbanisme, plus ils doivent être accompagnés financièrement par l'ANRU", demande Action Logement. "C'est à ce prix que nous pourrons réussir la politique de renouvellement urbain. Les partenaires sociaux y sont prêts. La réforme d'Action Logement en sera le pivot. Que l'Etat démontre maintenant qu'il s'engage !" concluent Jacques Chanut, président d'Action Logement et représentant du MEDEF, et Jean-Baptiste Dolci, vice-président, désigné par le syndicat FO.