La France (hors Mayotte) comptait 66.362.000 habitants au 1er janvier 2016, soit une croissance de 0,4% par an depuis 2011. C'est ce qui ressort de la dernière exploitation des données de recensement livrée par l'INSEE. Mais le dynamisme démographique s’est affaibli légèrement, entre 2011 et 2016, la population a progressé en moyenne de 286.000 personnes par an, alors qu’entre 2006 à 2011 la moyenne était de 349.000 soit +0,5%.
Cependant, seules trois régions arrivent à maintenir leur rythme de croissance : Auvergne-Rhône-Alpes, Hauts-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Dans toutes les autres, il se détériore, notamment en Guadeloupe (–0,7 point), à La Réunion (–0,6 point) ainsi qu’en Martinique (–0,5 point).
Treize départements affichent une croissance annuelle moyenne supérieure ou égale à 1%. La Guyane est en tête de ce classement. Elle cumule excédents naturel et migratoire. Il en est de même dans 10 départements qui bénéficient tous de la proximité d’une grande métropole : Haute-Savoie, Gironde, Haute-Garonne, Hérault, Loire-Atlantique, Ain, Ille-et-Vilaine, Rhône, Essonne et Tarn-et-Garonne. En Seine-Saint-Denis, la hausse de population est uniquement due au solde naturel. À l’inverse, en Corse-du-Sud, c’est l’attractivité qui stimule la croissance.
A l'autre bout, 24 départements perdent de la population, se répartissant majoritairement le long d’une ligne allant des Ardennes au Lot, souvent qualifiée de "diagonale du vide". Au nord-est et au centre, ces départements souffrent d’un déficit migratoire qui tend à s’aggraver et qui est de moins en moins atténué par un excédent des naissances sur les décès. Au contraire, dans le Massif central (Allier, Lozère, Corrèze, Lot, Cantal, Creuse), les arrivées sont supérieures aux départs et c’est le déficit naturel très défavorable, héritage d’une structure par âge vieillissante, qui porte la baisse de la population.
Paris fait partie de ces départements qui perdent de la population. De 2011 à 2016, la ville perd en moyenne chaque année 0,5% de sa population (11.900 habitants par an) alors qu’elle en gagnait 0,6% par an (+13.700) entre 2006 et 2011. Elle subit une nette dégradation de son déficit migratoire apparent qui n’est plus compensé par l’excédent naturel.
Les pôles urbains dont la croissance dépasse 1% par an sont sans surprise : Montpellier (+1,7% par an), Bordeaux (+1,5%), Nantes (+1,4%), Toulouse (+1,4%), Rennes (+1,2%) et Lyon (+1,1%). Seuls les pôles urbains de Paris, Nice, Béthune, Valenciennes et Douai-Lens subissent une dégradation de leur dynamisme démographique.
Les petites et moyennes aires, campagnes isolées restent à l’écart de la croissance. Tous les territoires hors espace des grandes aires urbaines s’avèrent moins dynamiques qu’entre 2006 et 2011. De 2011 à 2016, leur population ne progresse plus alors qu’elle affichait annuellement une hausse de 0,2% entre 2006 et 2011. La croissance démographique diminue également dans les couronnes périurbaines de ces moyens et petits pôles ainsi que dans les communes multipolarisées : ces espaces faisaient partie des plus dynamiques entre 2006 et 2011 avec des croissances de 0,8 à 1,0% par an ; au mieux leur population progresse aujourd’hui de 0,2% par an.
Tout se passe comme si désormais les grandes métropoles dynamiques, universitaires et à fort développement des activités technologiques et de services innovants attiraient l'emploi et les populations - probablement les plus éduquées et adaptées au monde numérique de demain -, laissant derrière elles des pans entiers du pays produisant à faible valeur ajoutée, et qui ne justifient plus d'y investir ni dans les infrastructures ni dans services publics...
Source : Insee : Entre 2011 et 2016, les grandes aires urbaines portent la croissance démographique française
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