Membre de la famille des insectes xylophages (qui se nourrissent de bois) le termite (contrairement à un usage fréquent, c'est un mot masculin) s'en distingue nettement par trois caractéristiques : son organisation en colonies qui rappellent par de nombreux aspects les fourmilières, sa capacité de propagation territoriale et son mode d'action, en particulier son accès par le sol et l'invisibilité des dégâts causés au bois avant que les pièces attaquées ne soient complètement ruinées ; les autres sont autant sinon plus destructeurs quand ils s'attaquent à une ossature ou une charpente - capricornes, vrillettes, hespérophanès et lyctus - mais leur présence est facilement détectable (ils font des petits trous de galeries très caractéristiques) et ils ont le bon goût de se contenter d'un mode de vie sédentaire et dispersé... D'où la promotion du termite au rang de fléau national, l'adoption d'une législation draconienne et l'engagement de moyens de lutte considérables pour un mal plus fantasmé que réel, eu égard à la réalité des dégâts causés...

L'insecte et ses moeurs

Le termite est un insecte social, d'une extraordinaire faculté d'adaptation, encore peu étudié en raison des difficultés d'observation.

Il se nourrit de la cellulosa contenue principalement dans le bois, mais aussi accessoirement dans le papier des livres et des cartons, le carton des doublages isolants, etc.

Il y a en fait plusieurs types de termites ! Ceux rencontrés en France métropolitaine appartiennent à cinq espèces, sont tous souterrains et se nourrissent de cellulose qu'ils trouvent dans le sol (bois, papiers ...), ou qu'ils vont chercher dans les maisons et immeubles (bois, papier, carton, tissus ...). Des espèces analogues se rencontrent dans les "DOM-TOM" aux Caraïbes, en Guyane et à la Réunion. En forêt, ils participent au recyclage du bois mort ; en milieu habité, leur rôle est un peu moins utile...

Leur caractéristique principale est de vivre en colonies très organisées à l'instar des fourmis : la termitière est toujours souterraine et a besoin d'humidité. Elle pratiquement jamais détectable, les termites cherchant à rester systématiquement à l'abri de la lumière. Un réseau de galeries creusées dans le sol, ou dans des matériaux tendres tels que le bois, les matières plastiques, le plâtre ou le polystyrène leur permet dans un va et vient incessant d'aller chercher leur nourriture parfois à plusieurs centaines de mètres du centre de la colonie ! Parfois, lorsqu'ils rencontrent un matériau dur et doivent parcourir sa surface à l'air libre, ils construisent des "cordonnets", petits passages couverts réalisés d'un mélange de terre, de bois, d'excréments et de salive !...

Le centre abrite le couple reproducteur : le roi, individu mobile mais sans ailes, et la reine, à l'abdomen hypertrophié, entièrement vouée à la ponte. Autour d'eux, des soldats, préposés à la défense de la colonie (contre notamment les fourmis, leur plus grand ennemi), les reproducteurs potentiels, portant des ébauches d'ailes et surtout les ouvriers, préposés à l'alimentation en nourriture de toute la colonie : ce sont eux qui vont chercher la cellulose, l'ingèrent puis la dégurgitent pour nourrir tous les autres...

Comme la plupart des invertébrés, les termites croissent par étapes. A la fin d'une période de croissance, lorsque la carapace devient trop étroite, elle se détache peu à peu et une nouvelle carapace, plus grande, se forme aussitôt : c'est la mue. Les termites ouvriers muent une dizaine de fois avant d'avoir leur taille finale.

Une fois par an, de janvier à juin selon les espèces, se produit "l'essaimage" : les reproducteurs potentiels se sentent pousser des ailes et s'envolent hors de la colonie - ce sont les seuls à affronter la lumière et le monde extérieur, et les seuls aussi à être dotés d'une vue ; au gré du hasard, des couples se formeront et les plus chanceux qui tomberont près d'une cavité de bois, pourront se reproduire et créer une nouvelle colonie.

Une nouvelle colonie peut être également créée par des reproducteurs potentiels, ou même semble-t-il par d'autres types qui subissent alors une transformation dans des conditions encore mystérieuses, lorsque quelques individus - une cinquantaine suffirait - se trouvent séparés de leur colonie, par exemple parce qu'ils se trouvaient dans une planche ou un morceau de bois transporté par l'homme...


Comment une maison ou un immeuble sont attaqués

Compte tenu du mode de vie des termites, une maison ou un immeuble sera forcément attaqué par le sol ou les sous-sols, les ouvriers partant en exploration par l'intérieur des maçonneries : plâtres, doublages, parpaings et briques, et tous autres interstices offrant des voies de circulation à l'abri de la lumière et des regards. Lorsqu'une pièce de bois est rencontrée, elle est rongée consciencieusement de l'intérieur, et ce n'est que lorsque la pièce est sollicitée (plinthe qu'on tapote) ou qu'à bout de résistance elle cède sous l'effet d'un poids ou d'une force (lame de parquet, chambranle, plus exceptionnellement solive ou poutre) que le phénomène pourra être détecté...

Rien à voir donc avec les pièces de bois criblées de trous si caractéristiques des charpentes et meubles anciens, oeuvre des capricornes et autres vrillettes !

Par contre, l'origine souterraine des termites et le mode d'accès par le sol n'implique pas que les parties basses d'un immeuble vont être attaquées en priorité : la progression du termite n'exige pas en effet de continuité des matériaux et l'exploration peut conduire les éclaireurs à grande distance vers la nourriture la plus attractive - les bois tendres - délaissant au passage les boiseries plus proches mais d'une consommation moins facile ; on peut donc les trouver très actifs aux étages élevés alors même que les parties basses d'un immeuble sont relativement épargnées...


Extension géographique des termites

Les principales régions concernées sont :

- en France métropolitaine le sud-ouest, les départements des côtes atlantique et méditerranéenne, les départements bordant les vallées du Rhône, de la Garonne et de la Loire, et l'Ile-de-France ;

- dans les "DOM-TOM" les Caraïbes, la Guyane et la Réunion.

En métropole, les municipalités confrontées à ce fléau sont regroupées au sein d'une Association des villes pour la lutte contre les insectes xylophages et les termites en particulier (voir notre section des adresses utiles).

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