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Contrôle d’accès : Pouvoir filtrer à plusieurs niveaux Le 6/5/2008
UI - Actus - 6/5/2008 - Contrôle d’accès : Pouvoir filtrer à plusieurs niveaux
Depuis une dizaine d’années, l’augmentation des cambriolages, liée à un sentiment général d’insécurité incite les copropriétés à mieux se protéger. Différentes approches permettent d’assurer un filtrage efficace, sans pour autant transformer l’immeuble en forteresse.

(Dossier réalisé par Gérard Guerit et Universimmo.com pour Copropriété et Travaux)

Dans sa définition, le contrôle d’accès est un système d’information qui associe des droits d’accès à une personne ou à une entité. Ce contrôle d’accès peut être logique et /ou physique. Ce peut être un mot de passe, une carte, une clé, un système de biométrie… permettant ainsi d’accéder à des lieux définis. Dans la réalité, le contrôle d’accès en copropriété est assez simple à gérer, même s’il s’est un peu complexifié ces dernières années avec la volonté marquée de se protéger plus efficacement.
Les habitants doivent pouvoir évidemment entrer et sortir sans contraintes, mais aussi les entreprises, les administrations et concessionnaires habilités pour certaines parties de l’immeuble. En cas d’urgence, les services de secours ne doivent pas être gênés dans leur progression. Enfin, les clients et les patients de professions libérales installées dans la copropriété doivent pourvoir aller et venir librement dans des plages horaires définies à l’avance.

Des claviers codés au portier vidéo
Jusqu’au milieu des années soixante-dix, une majorité d’immeubles n’était pas équipée de contrôle d’accès. Chaque copropriétaire possédait une simple clé pour accéder aux halls et aux ascenseurs, après un premier sas d’accès libre qui accueillait les boîtes aux lettres. Le clavier codé, que l’on nomme improprement « Digicode », par référence à une marque connue, est apparu à cette époque. Avec ce système, les résidants disposent d’un code associé ou non à une horloge. Ce code pour être vraiment efficace doit être changé régulièrement, cette opération se faisant soit directement sur l’appareil pour les fabrications les plus anciennes, soit par une programmation informatique pour les produits plus récents.
Évolution ou complément du clavier codé, l’interphone faisant office de portier autorise également le contrôle d’accès. L’ensemble est composé d’un boîtier extérieur équipé de boutons d’appel correspondant à chaque appartement. Le résidant appelé, déclenche l’ouverture de la porte s’il le désire. Il existe de nombreux procédés, dont certains utilisent le câblage du téléphone et évitent ainsi la pose de réseaux souvent inesthétiques. Plus sophistiqué, plus sécurisant mais aussi plus cher, le portier vidéo fonctionne sur le même principe que celui de l’interphone, mais avec une caméra intégrée dans le boîtier extérieur et un écran dans chaque appartement. Le filtrage est beaucoup plus
efficace, puisque la personne appelée découvre le visage de celui qui demande l’ouverture.

Simplifier l’accès aux services
Dans un premier temps, les interphones et les digicodes ont donné satisfaction et ils sont encore souvent les seuls moyens de contrôle d’accès dans de nombreux immeubles. Ces dernières années, l’augmentation des effractions, mais également un sentiment croissant d’insécurité ont poussé les copropriétés à demander plus.
En effet, les digicodes sont perfectibles de par leur conception. Dans de nombreuses copropriétés, les codes ne sont jamais changés, ce qui réduit avec le temps le filtrage prévu à l’origine. L’interphone n’est pas non plus parfait, car il est tributaire de la décision du résidant, qui peut déclencher l’ouverture à une personne se faisant passer pour le facteur, un réparateur, etc…
Enfin, le passe « T 25 » réservé aux facteurs a tellement été copié avec les années qu’il en est devenu inopérant. Toutes ces raisons sont à l’origine du succès du système Vigik, à la source développé par La Poste pour faciliter l’accès de ses postiers, mais qui est devenu petit à petit un système de référence utilisé par tous. La distribution du courrier, les relevés de compteurs, les installations, entretiens, réparations des équipements collectifs d'immeubles sont une nécessité de tous les jours. Autoriser l'accès d'immeuble à tous ces services extérieurs et les contrôler n’est pas toujours aisé pour les gestionnaires et les résidents.
Si La Poste a développé pour son propre usage Le Vigik, ce système simple a rapidement intéressé l’ensemble des prestataires de service devant intervenir dans un immeuble. Rapidement, certains ont eu l’idée d’utiliser également le système Vigik pour l’accès aux résidents, ce qui explique un usage à deux niveaux. La fonction Vigik est utilisée pour les services de La Poste, EDF-GDF, les services des eaux, du téléphone… et lorsque la copropriété le souhaite, il devient également un système de contrôle d’accès pour les résidents.

Comment ça marche
Vigik est un badge électronique sans contact de type « Mifare » et attribué aux personnes autorisées : résidents, postiers, concessionnaires, etc… Mifare est un des systèmes de carte à puce les plus répandus dans le monde. La marque a été lancée par Philips, la technologie est intégrée à la fois dans les cartes et dans les lecteurs/encodeurs. Ces lecteurs sont fabriqués par différents spécialistes. Chaque fabricant commercialise des badges qui ne fonctionnent qu’avec ses systèmes. Un dispositif de chargement de badges basé sur un système de chiffrage à clé privée permet d'activer pour une courte durée, de quelques heures à quelques jours, les badges des prestataires de services. Un lecteur de badges est placé à l'entrée de l’immeuble en remplacement du pass « T 25 » devenu trop copié. Une centrale gère les accès et constitue éventuellement un historique. Le responsable de l'immeuble autorise les différents prestataires de services qu’il souhaite accepter dans son immeuble, en ajoutant leur clé publique dans la centrale. Chaque personne autorisée possède un badge passif dont on peut limiter la durée d'utilisation ainsi que des plages horaires précises d'accessibilité. Cela résout le problème de la perte des clés et permet également d’octroyer un accès à l'immeuble aux postiers, aux différents concessionnaires, porteurs de journaux, ou encore au personnel d’entreprises devant effectuer des travaux ou des opérations de maintenance.

Organiser et limiter l’accès
Aujourd’hui, un clavier codé doublé d’un Vigik représente l’équipement basique d’un immeuble au niveau de son entrée principale. Le Vigik permet l’accès à un premier sas pour le facteur et différents prestataires autorisés. Derrière ce sas, une deuxième porte est équipée d’un portier interphone ou vidéophone, elle peut être aussi doublée d’un Vigik ou d’un système similaire pour faciliter l’accès aux différents prestataires accrédités par la copropriété. L’accès à un immeuble, ce n’est pas seulement une porte d’entrée. Ce sont aussi des accès aux caves, aux parkings, aux ascenseurs… Les entreprises consultées pour mettre en place un contrôle d’accès au niveau des portes d’entrée proposent souvent et obtiennent parfois la gestion globale des accès aux parties communes. Elles doivent alors imaginer une organisation qui filtre les entrées à tous les niveaux, mais laisse la sortie libre, tout en prenant en compte la réglementation vis-à-vis des issues de secours et des procédures prévues d’évacuation de l’immeuble.
(Dossier réalisé par Gérard Guerit et Universimmo.com pour Copropriété et Travaux)



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*** SUPPLEMENTS ***

Contrôle d’accès et responsabilité
Rien n’oblige un propriétaire bailleur à installer un digicode, interphone ou autres équipements de sécurité, s’ils n’ont pas été prévus dans le bail. Pourtant, si des locataires sont victimes d’un cambriolage dans un immeuble dépourvu de contrôle d’accès, la responsabilité du propriétaire peut être engagée.
La cour de cassation s’est prononcée récemment sur un cas similaire. Des locataires d’un immeuble dépourvu de digicode avaient été victimes d’un cambriolage. Mécontents, ils assignèrent leur propriétaire. La cour d’appel leur donna gain de cause, reprochant au bailleur de ne pas avoir satisfait à l’obligation de garantir aux locataires la jouissance paisible de leur logement, à laquelle il était tenu aux termes du bail. La cour de cassation confirma ce jugement.(source Préfecture de Police)

Combien ça coûte ?
Le coût d’une installation de contrôle d’accès est très variable selon l’équipement, le site, la facilité ou non de passer des câbles, les contraintes esthétiques, mais aussi la présence ou non de gaines techniques qui simplifient le passage des réseaux. Néanmoins, quelques remontées d’information permettent d’avancer des moyennes de prix (pose comprise) pour une petite copropriété.
Le coût d’un Vigik simple semble se situer entre 5 et 800 €, le coût d’un Vigik permettant également l’accès aux résidants entre 1000 et 1500 €, auxquels il faut ajouter le prix des badges (15 à 20 €par badge).
Une installation intégrant la mise en place ou le remplacement d’une gâche électrique s’élève en moyenne à 2 000 €. Il est possible d’aller plus loin dans la modernisation.
La mise en place ou le remplacement d’un système de contrôle d’accès peut être efficacement accompagné d’une modernisation des systèmes d’ouverture des portes. De plus en plus, les gâches électriques sont remplacées par des ventouses électromagnétiques, plus sûres, indéréglables, inusables et plus confortables d’emploi. Selon le budget, l’état et l’intérêt esthétique de la porte, de nombreuses solutions sont possibles, du changement complet à l’adaptation de bandeaux incorporent des ventouses électromagnétiques, une solution bien adaptée aux portes anciennes et / ou de valeur.

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Voir également notre fiche pratique : Majorité de vote en assemblée générale concernant la pose de dispositif de fermeture d’une copropriété.
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