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jojimbo
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21 réponses |
Posté - 11 sept. 2003 : 09:15:03
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Bonjour,
J'ai récemment acheté un studio dans le but de le louer à un étudiant. L'ex propriétaire avait confié la gestion de ce studio à une agence immobilière qui est aussi le syndic de copropriété de l'immeuble, mais dans le compromis de vente ( établit par le syndic lui même!!), il était bien stipulé que j'achetais le studio sans locataire. Quelle ne fut pas ma surprise lors de la signature définitive de découvrir que Le syndic avait pris la liberté de relouer le studio sans même m'avertir!! Et d'empocher au passage 180€ payé par le nouveau locataire à titre de frais de dossier. Evidemment, impossible de discuter avec le syndic qui fait marcher à fond la mauvaise foi.
Est-ce que vous avez vécu une histoire similaire? Quels recours dans ce cas là?
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TR
Pilier de forums
2318 réponses |
Posté - 11 sept. 2003 : 09:43:34
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Mais vous avez signé l'acte authentique, en sachant que le studio était reloué?
Thoveyrat |
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JPM
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13591 réponses |
Posté - 11 sept. 2003 : 10:51:12
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Si le syndic a établi lui-même le compromis, sa responsabilité semble incontestablement établie.
Ce n'est pas forcément une "magouille", mais en tout cas une erreur de son cabinet.
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jojimbo
Contributeur débutant
21 réponses |
Posté - 11 sept. 2003 : 11:16:08
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Citation :
Mais vous avez signé l'acte authentique, en sachant que le studio était reloué?
Thoveyrat
Non, pas du tout... Je n'aurais jamais imaginé que le syndic puisse relouer le studio sans mon accord. Si je l'avais su, je n'aurais jamais signé.
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gaudin_antoine
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633 réponses |
Posté - 11 sept. 2003 : 11:47:58
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Ainsi que vous l'indique, Thoveyrat, il convient de vous pencher sur l'acte authentique. Vous devriez y trouver une clause indiquant expressément si le bien est occupé (avec tous les détails). Par ailleurs, lors de la signature, le notaire a dû attirer l'attention des parties sur la question de savoir si ce bien était libre et occupé. Il a dû lire la clause afférente à cette question. Si l'acte indiquait que le bien était libre alors que, en réalité, il est occupé, il existe un vice du consentement, (erreur, voire dol), ainsi qu'une inexécution de l'obligation de délivrer une chose conforme. Quant aux suites que vous comptez réserver à cette affaire, tout dépend de ce que vous recherchez. Le cas échéant, la responsabilité (pour faute ou négligence) de l'intermédiaire devrait, en fonction des circonstances effectives de l'affaire, pouvoir être valablement engagée. En outre, il conviendrait de savoir si vous avez signé un mandat de gestion, englobant la recherche d'un preneur, avec l'agence. Enfin, l'actuel preneur du bien est fondé à se prévaloir de son titre fondé sur le contrat de location. Bien cordialement. Antoine GAUDIN
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jojimbo
Contributeur débutant
21 réponses |
Posté - 11 sept. 2003 : 14:21:56
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Merci pour votre réponse,
Pour éclaircir cette affaire, lorsque j'ai signé le compromis de vente, le studio était loué mais la locataire devait partir fin juin, ce qu'elle a fait sans le moindre problème. Dans l'acte authentique, il était bien stipulé que le studio était libre (avec la copie de la dédite du locataire) Pour répondre a votre question, je n'ai signé aucun mandat de gestion. Le syndic s'est permis de relouer le studio avec le mandat de l'ancien propriétaire.
Citation : Ainsi que vous l'indique, Thoveyrat, il convient de vous pencher sur l'acte authentique. Vous devriez y trouver une clause indiquant expressément si le bien est occupé (avec tous les détails). Par ailleurs, lors de la signature, le notaire a dû attirer l'attention des parties sur la question de savoir si ce bien était libre et occupé. Il a dû lire la clause afférente à cette question. Si l'acte indiquait que le bien était libre alors que, en réalité, il est occupé, il existe un vice du consentement, (erreur, voire dol), ainsi qu'une inexécution de l'obligation de délivrer une chose conforme. Quant aux suites que vous comptez réserver à cette affaire, tout dépend de ce que vous recherchez. Le cas échéant, la responsabilité (pour faute ou négligence) de l'intermédiaire devrait, en fonction des circonstances effectives de l'affaire, pouvoir être valablement engagée. En outre, il conviendrait de savoir si vous avez signé un mandat de gestion, englobant la recherche d'un preneur, avec l'agence. Enfin, l'actuel preneur du bien est fondé à se prévaloir de son titre fondé sur le contrat de location. Bien cordialement. Antoine GAUDIN
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gaudin_antoine
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633 réponses |
Posté - 11 sept. 2003 : 14:28:02
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Question subsidiaire : à quelle date a été conclu le contrat de location avec le nouveau preneur (la date d'établissement du bail et non la date de prise d'effet du bail) ? Par ailleurs, souhaitez-vous annuler la vente ou simplement engager la responsabilité de l'intermédiaire (soit au titre de la négociation de la vente, soit à celui de la conclusion du contrat de location) ? Bien cordialement. Antoine GAUDIN
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jojimbo
Contributeur débutant
21 réponses |
Posté - 11 sept. 2003 : 16:38:58
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En réponse à votre question, le contrat de location a été établi le 23 juillet et j'ai signé l'acte authentique le 29 aout. Le bail a pris effet au 1er septembre. D'autre part, je souhaite engager la responsabilité du vendeur (c'est ce qu'un avocat m'a conseillé ) car il semblerait que le syndic soit intouchable, la signature de l'acte authentique étant postérieure à la date de signature du bail... même si ce même syndic n'est pas de bonne foi puisqu'il savait que le studio était en cours de vente ( ils ont eux même rédigé la promesse de vente !!)
Merci de votre interet pour mon affaire Cordialement
Citation :
Question subsidiaire : à quelle date a été conclu le contrat de location avec le nouveau preneur (la date d'établissement du bail et non la date de prise d'effet du bail) ? Par ailleurs, souhaitez-vous annuler la vente ou simplement engager la responsabilité de l'intermédiaire (soit au titre de la négociation de la vente, soit à celui de la conclusion du contrat de location) ? Bien cordialement. Antoine GAUDIN
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gaudin_antoine
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633 réponses |
Posté - 11 sept. 2003 : 18:02:32
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Selon la description de votre situation, je ne vois pas en quoi ce syndic, en sa qualité d'intermédiaire dans la vente (c'est ce qui semble ressortir de vos différents messages), serait intouchable. En effet, l'intermédiaire est naturellement tenu d'une obligation de conseil envers le mandant (ici le vendeur), mais, de manière générale, il est également tenu d'une obligation extra-contractuelle de renseignement ou d'information à l'égard des candidats qu'il recherche. Il s'agit d'un prolongement de l'obligation générale de bonne foi. En l'espèce, il semble qu'il ait omis de vous indiquer que le bien était occupé (ce qu'il savait puisque, par ailleurs, il est intervenu pour la recherche d'un nouveau locataire), alors qu'il le présentait comme libre. La responsabilité est ici de nature délictuelle ou quasi-délictuelle (cf. art. 1382 et s. C. civ.). Par ailleurs, à tout le moins, votre syndic est intervenu dans la rédaction d'un acte : le compromis (promesse unilatérale ou véritable compromis). Ici encore, d'autant plus qu'il s'agit d'un professionnel, il est redevable, à ce stade de l'opération, d'une obligation de renseignement. Il doit informer les parties loyalement de ce qu'il sait. En outre, il engage encore sa responsabilité en insérant dans l'acte qu'il rédige une clause contraire à la réalité qu'il connaît et qui été génératrice d'un vice du consentement comme l'erreur (art. 1110 C. civ.) et, peut-être même ici, d'un dol (art. 1116 C. civ.). Il devrait être alors possible d'assigner tous les intervenants afin qu'ils soient condamnés in solidum. Bien cordialement.
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TR
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2318 réponses |
Posté - 11 sept. 2003 : 18:48:31
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Excusez-moi de revenir sans arrêt au même point... A la date de la signature de l'acte authentique, saviez-vous que le bien avait été reloué? Et que précise l'acte authentique : le bien y est-il décrit comme libre ou occupé?
Thoveyrat |
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jojimbo
Contributeur débutant
21 réponses |
Posté - 11 sept. 2003 : 21:00:57
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Non, je ne savais pas que le studio était reloué ... je pensais honnêtement que le syndic qui avait rédigé le compromis de vente aurais l'intelligence de ne pas chercher de locataire! D'autre part, il est bien précisé dans l'acte authentique que le bien est vendu libre et il y a même une clause dans le compromis notifiant que le propriétaire s'engageait à ne pas relouer le bien jusqu'à la signature définitive.
Cordialement
Citation :
Excusez-moi de revenir sans arrêt au même point... A la date de la signature de l'acte authentique, saviez-vous que le bien avait été reloué? Et que précise l'acte authentique : le bien y est-il décrit comme libre ou occupé?
Thoveyrat
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jojimbo
Contributeur débutant
21 réponses |
Posté - 11 sept. 2003 : 21:10:05
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Merci pour toutes vos précisions, J'ai rendez-vous avec un avocat la semaine prochaine pour déterminer ce que j'aurais à gagner dans l'éventualité d'un procès (peut etre êtes vous avocat vous-même, vous avez l'air fort compétent!)
Cordialement
Citation :
Selon la description de votre situation, je ne vois pas en quoi ce syndic, en sa qualité d'intermédiaire dans la vente (c'est ce qui semble ressortir de vos différents messages), serait intouchable. En effet, l'intermédiaire est naturellement tenu d'une obligation de conseil envers le mandant (ici le vendeur), mais, de manière générale, il est également tenu d'une obligation extra-contractuelle de renseignement ou d'information à l'égard des candidats qu'il recherche. Il s'agit d'un prolongement de l'obligation générale de bonne foi. En l'espèce, il semble qu'il ait omis de vous indiquer que le bien était occupé (ce qu'il savait puisque, par ailleurs, il est intervenu pour la recherche d'un nouveau locataire), alors qu'il le présentait comme libre. La responsabilité est ici de nature délictuelle ou quasi-délictuelle (cf. art. 1382 et s. C. civ.). Par ailleurs, à tout le moins, votre syndic est intervenu dans la rédaction d'un acte : le compromis (promesse unilatérale ou véritable compromis). Ici encore, d'autant plus qu'il s'agit d'un professionnel, il est redevable, à ce stade de l'opération, d'une obligation de renseignement. Il doit informer les parties loyalement de ce qu'il sait. En outre, il engage encore sa responsabilité en insérant dans l'acte qu'il rédige une clause contraire à la réalité qu'il connaît et qui été génératrice d'un vice du consentement comme l'erreur (art. 1110 C. civ.) et, peut-être même ici, d'un dol (art. 1116 C. civ.). Il devrait être alors possible d'assigner tous les intervenants afin qu'ils soient condamnés in solidum. Bien cordialement.
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TR
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2318 réponses |
Posté - 11 sept. 2003 : 21:13:40
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Voilà, donc comme le jour de la signature le bien était encore vide, le syndic ne pourra pas prétendre que vous étiez au courant. Récapitulons. Le locataire a le droit de rester, il a un bail en bonne et due forme signée par un "mandataire apparent" (agence immobilière disposant des clefs du logement). Vous ne pouvez rien contre le syndic pusique vous n'avez pas de contrat avec lui. Vous ne pouvez vous retourner que contre le vendeur, soit en résolution de la vente, soit en dommages-intérêts. Le vendeur, lui, pourra se retourner contre le syndic; en effet, même si le vendeur n'avait pas formellement révoqué le mandat de gestion, donc si le syndic avait bien un titre pour relouer le bien, il n'aurait jamais dû le faire après la signature du compromis, dont il avait nécessairement connaissance des clauses.
Thoveyrat |
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TR
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2318 réponses |
Posté - 11 sept. 2003 : 21:25:40
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Au fait, je ne suis pas juriste, et il vaut mieux en effet que vous preniez contact avec un avocat, car une telle affaire a peu de chances à mon avis de se résoudre à l'amiable, et les montants en jeu nécessiteront de recourir au Tribunal de Grande Instance, avec un avocat. Ensuite, j'aurais dû mieux relire toutes les interventions avant de répondre : Antoine Gaudin a raison, le syndic a un lien avec vous comme intermédiaire pour la vente, ce que j'avais oublié! Vous pouvez donc le poursuivre au titre de l'obligation de conseil. Je voudrais dire aussi que même s'il est de mauvaise foi aujourd'hui (il risque assez gros), il ne l'était peut-être pas au moment de la relocation, pour peu qu'il n'ait pas informé la personne chargée des locations du fait qu'il ne fallait plus louer le studio. La bonne méthode alors aurait été de reloger le nouveau locataire. Il a dû alors préférer le laisser en place, ne rien dire à personne... honnêtement, il risque d'y perdre beaucoup plus.
Thoveyrat |
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jojimbo
Contributeur débutant
21 réponses |
Posté - 11 sept. 2003 : 21:38:08
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Merci bien pour vos précisions, heureusement qu'il existe des sites comme celui-ci et des gens qui s'y connaissent un peu en matière de droit: Je ne suis pas juriste non plus et le cas est assez compliqué.
Ce dont je suis sur, c'est que le syndic a joué avec le feu, j'ai signé pour avoir un bien libre et j'apprends qu'il est occupé. Maintenant je ne vais pas lacher le morceau, lorsqu'un professionnel commet une faute aussi grave que celle-ci, il doit payer: Ainsi, il fera peut etre plus attention la prochaine fois !!
Cordialement
Citation :
Au fait, je ne suis pas juriste, et il vaut mieux en effet que vous preniez contact avec un avocat, car une telle affaire a peu de chances à mon avis de se résoudre à l'amiable, et les montants en jeu nécessiteront de recourir au Tribunal de Grande Instance, avec un avocat. Ensuite, j'aurais dû mieux relire toutes les interventions avant de répondre : Antoine Gaudin a raison, le syndic a un lien avec vous comme intermédiaire pour la vente, ce que j'avais oublié! Vous pouvez donc le poursuivre au titre de l'obligation de conseil. Je voudrais dire aussi que même s'il est de mauvaise foi aujourd'hui (il risque assez gros), il ne l'était peut-être pas au moment de la relocation, pour peu qu'il n'ait pas informé la personne chargée des locations du fait qu'il ne fallait plus louer le studio. La bonne méthode alors aurait été de reloger le nouveau locataire. Il a dû alors préférer le laisser en place, ne rien dire à personne... honnêtement, il risque d'y perdre beaucoup plus.
Thoveyrat
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JPM
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13591 réponses |
Posté - 13 sept. 2003 : 11:01:16
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S'il est indiqué dans l'acte de vente que le bien est libre de toute occupation, c'est un bien vide qui devait vous être livré.
En second lieu, et même si cela n'a pas d'incidence directe dans ce litige, il faut remarquer que l'obligation de conseil et de renseignement est due par un agent immobilier à son mandant vendeur mais également, d'une autre manière, à l'acquéreur.
L'agent immobilier ne peut laisser faire à l'acquéreur un acte dont l'irrégularité manifeste est portée à sa connaissance. Ainsi pour la remise d'un chèque de garantie dont il sait qu'ilo n'est pas provisionné. Dans certains cas, c'est l'insuffisance manifeste des moyens de financement de l'opération qui est connue de l'intermédiaire et il doit réagir de manière appropriée.
Il peut apparaître prudent d'assigner aussi bien le vendeur que l'agent immobilier mais il est vrai que si l'un des deux est mis hors de cause, le demandeur peut avoir à supporter les dépens et éventuellement des indemnités de procédure.
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jojimbo
Contributeur débutant
21 réponses |
Posté - 13 sept. 2003 : 13:05:43
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J'aimerais savoir de combien de temps je dispose pour me retourner contre le syndic et éventuellement contre l'ex propriétaire... (Sachant que j'ai signé l'acte authentique le 29 aout et que nous sommes le 13 septembre)
Merci de m'éclairer à ce sujet
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