|
Auteur |
Sujet |
|
|
FeelGood
Nouveau Membre
4 réponses |
Posté - 09 janv. 2007 : 23:43:56
|
Bonjour,
Encore étudiante en septembre 2006, j'ai décroché un premier emploi (CDI) le 3 octobre. Ayant trouvé un nouveau logement courant décembre, j'ai notifié à mon propriétaire par lettre avec A/R mon souhait de résilier le bail de location avec un préavis réduit à 1 mois. La lettre, envoyée le 22 décembre, a été réceptionnée le 27, Noël oblige.
De par le décalage (il faut dire que ça reste compliqué de trouver un toit à Paris...!), mon propriétaire me refuse la raison invoquée de l'obtention du premier emploi. Ai-je des chances en l'assignant devant un Tribunal qui trancherait (comme conseillé dans d'autres posts) ? Il y a-t-il une autre solution ?
Vous remerciant par avance pour vos avis éclairés et aide.
Anne
|
Edité par - FeelGood le 10 janv. 2007 00:29:22 |
Signaler un abus
|
|
capc
Pilier de forums
425 réponses |
Posté - 10 janv. 2007 : 08:23:51
|
bah de mon point de vue il ne peut pas vous refuser le préavis d'1 mois... pourquoi ne l'accepte t'il pas? (hormis que ça ne l'arrange pas...) |
Signaler un abus |
|
Joulia
Pilier de forums
14807 réponses |
Posté - 10 janv. 2007 : 11:54:24
|
l'art 15.I est clair et non discutable à ce sujet:
Citation : Article 15 Modifié par Loi n°2006-685 du 13 juin 2006 art. 5 I (JORF 14 juin 2006).
I. - Lorsque le bailleur donne congé à son locataire, ce congé doit être justifié soit par sa décision de reprendre ou de vendre le logement, soit par un motif légitime et sérieux, notamment l'inexécution par le locataire de l'une des obligations lui incombant. A peine de nullité, le congé donné par le bailleur doit indiquer le motif allégué et, en cas de reprise, les nom et adresse du bénéficiaire de la reprise qui ne peut être que le bailleur, son conjoint, le partenaire auquel il est lié par un pacte civil de solidarité enregistré à la date du congé, son concubin notoire depuis au moins un an à la date du congé, ses ascendants, ses descendants ou ceux de son conjoint, de son partenaire ou de son concubin notoire.
Le délai de préavis applicable au congé est de trois mois lorsqu'il émane du locataire et de six mois lorsqu'il émane du bailleur.
Toutefois, en cas d'obtention d'un premier emploi, de mutation, de perte d'emploi ou de nouvel emploi consécutif à une perte d'emploi, le locataire peut donner congé au bailleur avec un délai de préavis d'un mois.
Le délai est également réduit à un mois en faveur des locataires âgés de plus de soixante ans dont l'état de santé justifie un changement de domicile ainsi que des bénéficiaires du revenu minimum d'insertion.
Le congé doit être notifié par lettre recommandée avec demande d'avis de réception ou signifié par acte d'huissier. Ce délai court à compter du jour de la réception de la lettre recommandée ou de la signification de l'acte d'huissier.
Pendant le délai de préavis, le locataire n'est redevable du loyer et des charges que pour le temps où il a occupé réellement les lieux si le congé a été notifié par le bailleur. Il est redevable du loyer et des charges concernant tout le délai de préavis si c'est lui qui a notifié le congé, sauf si le logement se trouve occupé avant la fin du préavis par un autre locataire en accord avec le bailleur. A l'expiration du délai de préavis, le locataire est déchu de tout titre d'occupation des locaux loués.
si c'est votre 1er emploi, vous y avez droit. Bien joindre une attestation de l'employeur.
|
Cordialement, |
Signaler un abus |
|
FeelGood
Nouveau Membre
4 réponses |
Posté - 10 janv. 2007 : 22:11:35
|
Merci pour vos éléments de réponse, c'est très gentil et vous êtes très réactifs !
Je crois que mon propriétaire veut jouer sur le fait que l'article ne précise pas de délai à respecter entre la première prise de poste et l'envoi de la résiliation. Il considère que quasiment trois mois entre les 2 événements est "too much".
Sur vos conseils, je vais insister sur le motif d'obtention d'un premier emploi mais je crains tout de même qu'il ne me représente l'argument du "décalage". Il y a-t-il éventuellement des cas de jurisprudence où on observe des décalages égaux, voire encore plus grands ? Et si mon propriétaire me redit "Non", que me conseillez-vous de faire ?
Un grand merci par avance pour vos réponses ! |
Signaler un abus |
|
LeNabot
Pilier de forums
13018 réponses |
Posté - 10 janv. 2007 : 22:31:23
|
Citation : Initialement entré par FeelGood
Il y a-t-il éventuellement des cas de jurisprudence où on observe des décalages égaux, voire encore plus grands ?
J'ai trouvé ça.
Cour d'appel de Versailles 16 mars 2004 N° de pourvoi : 2002-07072
Je n'ai pas tout copié/collé, sinon je vais me faire incendier, mais voilà un passage intéressant.
qu'en soutenant que la procédure prévue par le texte susvisé est une procédure d'urgence, la SCI HAD IMMOBILIERE ajoute au texte une condition qu'il ne prévoit pas; que ce texte suppose que le congé doit être donné dans un délai rapproché sans qu'on puisse exiger une stricte concomitance entre le congé et son fait générateur; qu'un délai de douze jours entre le congé délivré le 9 novembre, et une mutation notifiée le 27 octobre précédent, constitue un délai rapproché; que contrairement à ce que soutient la SCI HAD IMMOBILIERE, il ne peut être soutenu que Monsieur Michel Y... a fait un usage différé et fautif de son droit à congé raccourci, pour avoir attendu une confirmation de sa mutation alors que celle-ci était nécessairement connue de lui antérieurement à la lettre du 27 octobre; qu'en effet, ne caractérise pas une faute, mais une précaution de bon aloi, le fait d'avoir attendu, pour délivrer congé, la confirmation d'une mutation qui jusqu'à son officialisation présentait un caractère réversible.
Bref pour résumé : "une stricte concomitance [entre l'événement et la résiliation du bail] ne saurait être exigée sans ajouter à l'article 15 de la loi du 6 juillet 1989 une condition d'urgence qu'il ne prévoit pas".
Dans la jurisprudence citée, c'est un délai de 12 jours. Trois mois ne me choquent pas dans votre cas, avant de donner congé, il faut bien réfléchir évidemment, c'est irréversible en principe. Je crois qu'il y a d'autres jurisprudences qui ont été citées autour d'un délai de deux ou trois mois, mais je laisse à d'autres, le soin de confirmer, notamment, je pense à la grande prêtresse d'Universimmo : Joulia. Mais concomitance stricte entre les deux événements, c'est non. |
Ramer dans le sens du courant a toujours fait rire les crocodiles (proverbe africain). |
Edité par - LeNabot le 10 janv. 2007 22:39:34 |
Signaler un abus |
|
FeelGood
Nouveau Membre
4 réponses |
Posté - 10 janv. 2007 : 22:54:46
|
Merci infiniment ! Je vais attendre les commentaires éventuels de Joulia, je me demande tout de même comment vous faîtes pour affronter tous les messages à traiter ...
Pour préciser les choses, j'avais besoin de premières fiches de paie afin d'obtenir un nouvel appartement et le fait d'être en période d'essai n'arrangeait pas (je le suis toujours d'ailleurs). Il m'était délicat de donner mon préavis avant d'avoir trouvé un autre appartement, recherche d'autant plus délicate car liée à l'impossibilité de quitter le bureau toutes les 2 minutes pour une visite...
Pour mettre en exergue le lien entre "l'obtention d'un 1er emploi" et " le préavis", je peux peut-être mettre en avant l'évolution entre l'ancien et le nouvel appartement en termes de confort ? (A moyens d'étudiant, appartement d'étudiant, à moyens de salarié, appartement désormais de salarié ?) ... Je suis juste passée d'un studio à un 2 pièces, on se rassure ! / N'hésitez pas à me dire si cette idée est ridicule... |
Signaler un abus |
|
Joulia
Pilier de forums
14807 réponses |
Posté - 10 janv. 2007 : 23:58:02
|
Citation : Merci infiniment ! Je vais attendre les commentaires éventuels de Joulia, je me demande tout de même comment vous faîtes pour affronter tous les messages à traiter ...
moi aussi ... parfois
ne vous inquiétez pas car la jursprudence est constante en la matiére; pour des pertes d'emploi (sans nouveau job après) les juges ont admis qu'un congé donné 8 mois après la perte ètait encore acceptable. par contre 1 an, non !
vous c'est différent: c'est un 1er emploi ! donc il est normal d'attendre un peu de voir comment ca se passe, et si vous avez commencé le 1er oct, ca ne fait que 2 mois et 1/2 (grosso modo), donc aucun problème.
le bailleur n'a pas à accepter ou refuser ! si le motif correspond aux modalités de l'art 15.I, il DOIT accepter sinon ce sera le juge qui devra trancher. s'il ne vous rend pas le DG dans la période de 2 mois maxi après avoir rendu les clés, vous le mettez en demeure (par LRAR) de vous rembourser le DG sous x jours sinon, direct juge de proximité (c'est gratuit, pas besoin d'avocat, faut juste être clair et bien présenté son dossier).
Citation : Pour mettre en exergue le lien entre "l'obtention d'un 1er emploi" et " le préavis", je peux peut-être mettre en avant l'évolution entre l'ancien et le nouvel appartement en termes de confort ? (A moyens d'étudiant, appartement d'étudiant, à moyens de salarié, appartement désormais de salarié ?) ... Je suis juste passée d'un studio à un 2 pièces, on se rassure ! / N'hésitez pas à me dire si cette idée est ridicule...
pas ridicule, inutile. vous déménagez: point final. vous n'avez pas à vous disperser mais vous tenir sur la ligne de défense: 1er emploi obtenu, 1 mois de préavis à recevoir (ca doit être votre démonstration si vous devez aller devant le juge).
mais en le mettant en demeure, je pense qu'il ne va pas s'obstiner.
quelques cas de jurisprudences: http://www.jurisprudentes.org/bdd/faqs_article.php?id_article=1219 http://www.jurisprudentes.org/bdd/faqs_article.php?id_article=3187 ou autre recherche sur CE site
|
Cordialement, |
Signaler un abus |
|
FeelGood
Nouveau Membre
4 réponses |
Posté - 11 janv. 2007 : 00:13:22
|
Je suis désormais armée, merci vraiment beaucoup !
Je ne manquerai pas de vous tenir au courant des résultats par réponse à ce post, en espérant que cet exemple puisse servir à d'autres...
Excellente soirée ! |
Signaler un abus |
|
|
Sujet |
|
|
|
|
Universimmo.com |
© 2000-2006 AEDev |
|
|
|
|