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Paris : l'immobilier de luxe se porte bien
[ 27/11/07 - 13H31 ]

L'augmentation du nombre de milliardaires dans les pays pétroliers ou émergents joue un rôle d'accélérateur. Et faute d'offre suffisante sur le secteur haut de gamme, les prix continuent de flamber, selon les agences Daniel Féau
Caractérisé par une certaine pénurie de l'offre, l'immobilier résidentiel parisien haut de gamme affiche une insolente santé, alors que les autres segments ont tendance à faire grise mine. Porté par les étrangers, ce marché de niche a fait preuve d'une belle vigueur cette année, comme l'illustre la dernière étude sur l'immobilier des beaux quartiers à Paris et dans la proche couronne Ouest signée par les agences Féau, leader du secteur.

Des prix en hausse
Dans ce réseau d'agences, la moitié du volume des ventes est constituée par des biens d'une valeur minimale de 2 millions d'euros. Cette évolution s'accompagne de prix d'autant plus fermes que le montant est élevé. Ainsi les biens signés entre 1 et 2 millions d'euros se négocient autour de 10.000 euros du mètre carré contre 7.700 un an plus tôt. Pour ceux situés entre 2 et 4 milions d'euros, 10.700, contre 10.200. Et pour les biens exceptionnels dont les prix avoisinent les 4 millions d'euros, le prix moyen tourne autour de 16.500 euros le mètre carré, contre 15.500 euros le mètre carré l'an dernier.

Vive hausse du nombre de ventes supérieures à 1 million d'euros
" Plus le segment du marché est haut, plus la progression du nombre de transactions est frappante " analyse Charles-Marie Jottras, président de Daniel Féau. En tenant compte des promesses de vente signées au cours du troisième trimestre, il a extrapolé le nombre de transactions enregistrées cette année. Sur ce segment des biens acquis entre 1 et 2 millions d'euros, il a réalisé 300 transactions contre 198 l'an dernier. Sur celui des biens acquis entre 2 et 4 millions d'euros, il a effectué 115 ventes contre 65 l'an dernier. Et sur celui des appartements haussmanniens ou des hôtels particuliers prestigieux, 33 ventes ont été signées contre seulement 5 l'an dernier. Explication : l'augmentation du nombre de milliardaires dans les pays pétroliers ou émergents joue un rôle d'accélérateur.


Le poids des étrangers
Prépondérants, les étrangers font en effet souvent les prix. " En trois jours, ils ne visitent que trois appartements avant d'en acheter un " note-t-on chez Daniel Féau. Rien de comparable avec la clientèle française qui a tendance à visiter une quarantaine de biens avant de se décider. Sur le secteur haut de gamme, lorsque des Français achètent, ce sont essentiellement des expatriés ayant fait fortune à l'étranger qui préfèrent conserver leur résidence fiscale hors de France.

Où sont les beaux quartiers
Les "beaux quartiers" concentrent 98,5% des transactions comprises entre 2 et 4 millions d'euros, et la totalité de celles dont le montant dépasse 4 millions. Géographiquement, ils se situent dans les arrondissements suivants : 1°,2°, 3°, 4°,5°,6°,7°,8°,16° et 17° Sud. A ces arrondissements résidentiels, s'ajoutent accessoirement trois communes de la proche banlieue situées à l'Ouest : Neuilly, Boulogne et Saint-Cloud. Encore plus que les Français, les étrangers ont du mal à franchir le boulevard périphérique. Souvent considéré comme le 21° arrondissement de Paris, Neuilly enregistre peu d'acquisitions réalisées par des étrangers. Et ce, même si trois hôtels particuliers y ont été acquis récemment par des Russes.


Une capitale abordable
Malgré ces sommets, Paris reste encore une capitale abordable sur le plan résidentiel par rapport aux autres capitales du luxe. Qu'elles soient des valeurs sûres comme New-York, Beverly Hill, Londres, Monaco ou Genève. Ou qu'il s'agisse de capitales résidentielles de luxe émergentes comme Moscou, Dehli, Pékin et Shanghai.

Martine Denoune

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