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Immobilier : baisse des transactions de 15 % à 40 % dans le Morbihan
LE MONDE | 28.08.08 | 13h51 • Mis à jour le 28.08.08 | 13h51
VANNES (MORBIHAN) CORRESPONDANT
C'est l'un des marchés les plus chers du littoral breton avec celui de la presqu'île de Quiberon et Dinard, mais tous les professionnels de l'immobilier le confirment : ce n'est plus l'euphorie en presqu'île de Rhuys.
Cette région morbihannaise prise entre le golfe du Morbihan et l'océan (le "Mor Braz") passe de 13 000 habitants l'hiver à plus de 100 000 en été. Dans les communes de Sarzeau, Arzon, Saint-Gildas, Saint-Armel, Le Tour-du-Parc, le marché de l'immobilier est quasiment occupé par les résidences secondaires.
Un marché varié qui correspond aux phases d'expansion touristique de cette presqu'île autrefois très rurale : beaucoup d'appartements à Arzon, particulièrement au Crouesty, où un port de plaisance de 1 500 places fait le plein à côté d'un hôtel thalasso, d'un casino et d'un important village Pierre et Vacances ; des lotissements cossus qui côtoient des programmes de pavillons de vacances à Sarzeau ; des maisons individuelles à l'architecture néobretonne des années 1970 à Saint-Gildas, où le plan d'occupation des sols interdit toute construction dans un terrain inférieur à 700 mètres carrés ; en front de mer, de belles demeures et, en divers endroits, des villages anciens aux maisons retapées avec plus ou moins de réussite.
Les résidents secondaires viennent des régions rennaise, nantaise, parisienne, mais aussi du Finistère et des Côtes-d'Armor, où l'on apprécie les deux à trois degrés que l'on gagne en descendant dans le Sud breton.
Dans cette presqu'île de Rhuys très convoitée, les prix ont doublé en dix ans. Le prix moyen de vente d'une maison ancienne se situe autour de 300 000 euros, de 3 500 à 4 500 euros le mètre carré pour un appartement de bord de mer et de 150 à 300 euros le mètre carré pour un terrain.
MOROSITÉ
Mais la situation est en train de changer. Si le haut de gamme continue à se vendre (autour de 1 million d'euros) - "parce que le prix ne constitue pas le facteur déterminant de l'achat", indique un agent immobilier -, en revanche, sur l'ensemble du marché, c'est la morosité. Les agences ont engrangé des biens qui trouvent de plus en plus difficilement preneur. "Notre stock a doublé en un an", indique Antoine Bonnet, de Laforêt Immobilier.
"Il y a beaucoup de biens sur le marché, des lotissements ne se vendent pas", confirme Me Alain Souchet, notaire à Sarzeau. La météo de l'été n'a pas arrangé les choses.
Il y a eu moins de monde sur le littoral morbihannais, à une période où les estivants en profitent pour faire les agences immobilières. Selon un agent, le studio ou le T2 ne fait plus recette au Crouesty. "On a vu des prix baisser de 25 % à 30 %", indique Jean-Hervé Rondot, des agences OFIC de Sarzeau et d'Arzon.Une des explications pourrait résider dans les difficultés qu'ont les propriétaires à louer.
Selon les agences, les transactions auraient diminué de 15 % à 40 %. Paul Bénéat, directeur des agences Bénéat-Chauvel, pionnières dans la presqu'île de Rhuys, estime ce tassement à 15 % ou 20 % depuis un an.
Pour autant, les professionnels ne veulent pas sombrer dans le pessimisme. "C'est la période d'euphorie qui se termine", note Paul Gicquel, de l'agence Jégo à Sarzeau. "On était dans une bulle", dit Didier Josse, à Saint-Gildas. Ils comptent sur cette situation pour amener les vendeurs à plus de "réalisme" : jusqu'à présent, les particuliers mettant un bien en vente rechignaient à baisser leurs prix, car tout s'achetait. Les affaires qui se réalisent actuellement sont celles où le cédant accepte de transiger.
Mais le niveau des baisses de prix est dans l'ensemble difficile à apprécier. Selon Paul Bénéat, une stabilité n'est pas à attendre avant 2009.
Gabriel Simon
Article paru dans l'édition du 29.08.08.

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