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Aux Etats-Unis, l'interminable crise immobilière est vue comme un vampire. Le pieu ? Le plan de Barack Obama. Suffira-t-il ? Rien n'est moins sûr.
Le premier élément consiste en un plan gouvernemental de 75 milliards de dollars, destiné à aider 4 millions de propriétaires en retard sur leurs remboursements d'emprunt logement, ou en défaut de paiement. Le deuxième élément, en discussion devant le Sénat, permettrait aux juges spécialisés dans les faillites de modifier les emprunts logements, par exemple en réduisant le principal restant dû. Le troisième volet du plan pourrait atteindre 400 milliards de dollars.
A partager entre Fannie Mae et Freddie Mac, les deux spécialistes du rachat des crédits immobiliers, désormais sous tutelle de l'Etat.
Quatrième pièce : encourager, avec la Fed, des taux d'intérêt plus bas pour les emprunteurs immobiliers. Le taux à trente ans n'est déjà plus que de 5%. Cinquième élément, enfin, une évidence : relancer l'économie.
Verdict ? Le plan, très inventif, va sans conteste rendre les emprunts plus abordables. Les faibles taux d'intérêt réduisent les mensualités, permettant aux prix de l'immobilier de remonter sans pénaliser les emprunteurs.
Reste un énorme problème : les 8,3 millions de ménages dont la valeur du logement est inférieure à ce qu'ils ont emprunté. Ils plombent le marché, soit parce qu'ils risquent de perdre leur maison au premier licenciement, soit parce qu'ils décident d'abandonner leur domicile et de ne plus rembourser leur emprunt, laissant leur maison à des banques qui ne savent plus qu'en faire. Sans même parler des logements saisis puis vendus aux enchères, les plus gros prêteurs sont à la tête d'un stock de 700 000 biens qu'ils n'ont pas encore mis sur le marché. Du coup, les analystes restent pessimistes. Nouriel Roubini, qui avait prédit le krach, pense que les prix de l'immobilier baisseront jusqu'à la mi-2010, perdant 38% par rapport à leur pic de 2006. Ils ont déjà chuté de 27%. Les propriétaires ne sont pas au bout de leurs peines.
UN PLAN D'ENVERGURE
75 milliards de dollars pour aider 7 à 9 millions de ménages à conserver leur maison. 400 milliards de dollars pour renflouer Freddie Mac et Fannie Mae, les deux spécialistes du rachat de crédits immobiliers, sous tutelle de l'Etat.
Philippe Boulet-Gercourt
Ramer dans le sens du courant a toujours fait rire les crocodiles (proverbe africain).
L'immobilier américain n'a pas fini de s'effronder
Forum fermé
Posté - 22 mars 2009 : 11:32:24
