Titre : "Reprise, méthode Coué et marketing"
Source : http://www.liberation.fr/societe/01...et-marketing
Date : 27/11/2009
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La publication hier des statistiques Insee-notaires faisant état d’une hausse des prix de l’immobilier de 1,6 % à Paris et de 0,1 % en province au 3e trimestre par rapport au 2e trimestre est venue alimenter le buzz d’une «reprise de l’immobilier». La veille, le réseau d’agences Laforêt a organisé une conférence presse sur le thème «Immobilier : embellie durable ou feu de paille ?» dont la tonalité était résolument optimiste. Pourtant, le réseau Laforêt qui comptait 875 agences début 2008 n’en compte plus que 780.
Incitatif. La crise est telle qu’elle a poussé près d’une centaine de franchisés à mettre la clé sous la porte. Lors de la conférence de presse, des agents locaux de Laforêt - notamment ceux de Marseille et Rouen - n’ont pas nié que le marché était «difficile» et que les «prix sont à la baisse» chez eux. Leur discours détonnait par rapport à celui du siège parisien. D’autres réseaux (Orpi, Guy Hoquet, Century-21) comptent aussi de nombreuses fermetures. Et pour cause : les transacations se font rares et entre mi-2007 et mi-2009, le nombre de ventes dans l’ancien se sont écroulées de 29 %.
En dépit de cette conjoncture, les professionnels de l’immobilier semblent très soucieux de faire passer des messages positifs. Pour eux, le marché de l’immobilier repose aussi sur des ressorts psychologiques. D’où la stratégie consistant à créer un buzz incitatif sur les thèmes «c’est le moment d’acheter», les «prix ne vont plus baisser» voire «dépêchez-vous, les prix vont à nouveau augmenter». A l’heure d’Internet, ils sont habilement relayés sur la Toile.
Souvent, ces messages s’appuient sur des études statistiques réalisées par des réseaux d’agences dont la valeur scientifique et la qualité de l’échantillonnage sont sérieusement contestables. Même si une petite reprise a été constatée au cours du 3e trimestre, la faiblesse du nombre de transactions montre que le marché est en convalescence. Comme l’a reconnu, le 19 octobre, Marcel Ricard, le président de la Fnaim-Ile-de-France, lors d’un point presse. Sur un an à Paris intramuros, le nombre de ventes a chuté de 25 % à 30 %, a-t-il indiqué. Mais toujours dans ce souci de communiquer positif, il a ensuite enchaîné sur des perspectives encourageantes, dont la réalisation n’est pas du tout certaine. «Les prix, après une stabilité pendant les six premiers mois de l’année, devraient enregistrer une très légère augmentation pendant le deuxième semestre 2010» à Paris. A voir.
Cycle. Les économistes sont plus dubitatifs. D’autant que l’immobilier, comme d’autres secteurs, fonctionne sur un mode cyclique. Après une hausse pendant dix ans (1998-2008), nous sommes entrés dans un cycle de baisse. Et l’histoire économique montre qu’ils durent en général plusieurs années.
Belle analyse de TONINO SERAFINI ... Non ?