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arthur263
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4 réponses |
Posté - 05 déc. 2006 : 22:36:05
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Bonjour,
Je suis propriétaire d'une maison de ville, que j'ai partagée en cinq locations. Aujourd'hui, il n'est plus rentable pour moi de continuer ces locations, et surtout, j'ai besoin de vendre la totalité du lot. Un promoteur a pris contact avec moi (je l'ai sollicité à vrai dire...) et me propose de racheter la totalité du lot à un prix intéressant. Il veut restructurer l'unité foncière en rebatissant sur la surface un petit immeuble. Mais il veut acheter la maison vide de tout locataire. Il ne veut pas entendre parler d'acheter la maison avec les locataires en place.
Je sais bien que j'ai des obligations envers mes locataires, avec qui du reste je m'entends bien et depuis longtemps. Par exemple, le droit de préemption.
Mais si je vends tout le lot pour destruction, ce droit de préemption existe-t-il ? Existe-t-il sur le lot entier ou pour chacun des appartements ?
Pour moi, vendre 'à la découpe', pour des logements, c'est la galère. Après renseignements, il semble qu'il faille que je fasse un état de division de la maison (calcul des tantièmes, reglement de copropriété, ..), un bilan énergétique (c'est nouveau !), l'étude du plomb-amiante-termite (mais cela est vrai aussi pour la vente au promoteur..). Et puis, cela veut dire faire 5 ventes au lieu d'une seule : un délai plus long et pas forcément financièrement intéressant au final.
Cependant, je ne veux évidemment pas priver mes locataires de leur droit.
A votre avis, dans ce cas précis, le droit de préemption existe-t-il ? Si oui, comment puis-je m'arranger avec mes locataires pour une issue amiable ? Evidemment, avec de l'argent, mais comment m'y prendre pour calculer une indemnité convenable et pour ne pas froisser mes locataires ? Si non, comment signifier une fin de bail pour qu'elle ne me soit pas opposable?
Toutes vos réflexions sur ce sujet me seront utiles !
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thoveyrat
Pilier de forums
8410 réponses |
Posté - 05 déc. 2006 : 23:02:11
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il existe aussi un congé pour démolir, il me semble... mais c'est vrai que le départ négocié (vous devrez obtenir un congé de vos locataires, en contrepartie d'une indemnité) reste l'idéal pour tout le monde. |
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Joulia
Pilier de forums
14807 réponses |
Posté - 05 déc. 2006 : 23:03:06
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quels sont les termes (prochaine échéance) de ces 5 locations ? sont-elles aux même périodes? |
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arthur263
Nouveau Membre
4 réponses |
Posté - 05 déc. 2006 : 23:24:15
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Les termes ne sont évidemment pas aux mêmes périodes. Le premier qui échoit est dans 9 mois (aout 2007), le dernier est en mars 2009 !! Il y en a un qui termine en décembre 2007, les deux derniers en 2008. |
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thoveyrat
Pilier de forums
8410 réponses |
Posté - 05 déc. 2006 : 23:28:36
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Je ne pense pas que vous puissuez les faire partir avant le terme de leurs baux respectifs, donc le mieux est d'essayer de les aider à trouver un logement plus égréable et moins cher, si c'est possible, au besoin en vous portant caution simple pour un faible montant, en prenant en charge les frais de déménagement, de changement d'adresse, en reboursant immédiatement le DG, etc. |
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Joulia
Pilier de forums
14807 réponses |
Posté - 05 déc. 2006 : 23:29:33
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alors négociez leur départ ... c'est la seule solution sinon vous devrez attendre mars 2009 si le promoteur est vraiment interessé par le terrain et le projet, il pourra aussi faire un effort compensatoire. |
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ben49
Contributeur senior
78 réponses |
Posté - 06 déc. 2006 : 09:36:08
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Délivrez leur un congé pour vente au prix du promoteur ; comme cela, ils pourront partir sans vous devoir de préavis (c'est plus pratique pour eux car dès qu'il trouvent un appart', ils n'ont pas à payer deux logements pendant 3 mois).
Ou alors, achetez leur leur lettre de départ. C'est faisable et parfaitement légal : je te donne x mois de loyer et tu me donne ton congé avec un départ effectif dans trois mois. La somme peut aller de 1 mois à 2 ans de loyer : soyez bon en négo. Dans ce cas, il n'y a pas de préemption possible. |
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nefer
Modérateur
28499 réponses |
Posté - 06 déc. 2006 : 11:20:35
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Citation : Initialement entré par ben49
Délivrez leur un congé pour vente au prix du promoteur
cela n'est pas possible
le propriétaire se trouverait dans le cadre de la vente " à la découpe"! |
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arthur263
Nouveau Membre
4 réponses |
Posté - 07 déc. 2006 : 22:16:11
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Pour Thoveyrat et Joulia : vous dites que je dois attendre la fin de leur bail (si je ne négocie pas leur départ)... Mais, à la fin du bail, comment y mettre fin ?? Quelle raison évoquée ?? Selon la loi de 89, 3 raisons peuvent être évoquées 1 - reprise du logement : ce n'est pas le cas 2 - vente du logement : c'est le cas, mais je voudrais éviter devoir leur proposer leur location à la vente... -> je ne vois pas comment je peux invoquer cette cause. 3 - motif légitime et sérieux..... seul moyen pour moi donc... mais quel motif légitime et sérieux puis-je évoqué ?? dire que "je veux vendre à promoteur qui veut que les logements soient vides ? ça me semble peu 'légal' !! Connaissez vous des cas où ce motif a pu être évoqué ?
Donc, Thoveyrat et Joulia, si vous pouvez m'aider à trouver une cause de fin de bail, même pour mars 2009, je suis preneur !!
Merci de vos réponses et avis éclairés !
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thoveyrat
Pilier de forums
8410 réponses |
Posté - 07 déc. 2006 : 22:57:04
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A mon avis, congé pour démolition. |
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Joulia
Pilier de forums
14807 réponses |
Posté - 07 déc. 2006 : 23:26:29
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tout d'abord, vous devrez donner des congés à chque locataire et à différentes périodes ... et en attendant que les autres périodes de résiliation arrivent, vous laisserez les appartements vides ?
à mon avis, ce n'est pas rentable car 1) le promoteur ne va peut-être pas attendre 2009 pour faire son projet 2) vous aurez des appartements qui vont se vider peu à peu et ne plus rien vous rapporter 3) sans compter le risque d'un locataire qui connaissant le topo, peut rester en tant que occupant sans titre ni droits ...
bref, pour répondre plus clairement à votre question sur le congé, je fais réf à une jurisprudence récente: le bailleur a donné congé pour motifs légitimes et sérieux, afin de démolir la maison et de réaliser une opération immobilière. Attention toutefois à bien voir si c'est le bailleur qui voulait lui-même faire ce projet immobilier de lotissement, mais on parle de vente du terrain à un promoteur.
toutefois, il faudrait connaitre exactement les détails de cette histoire ...
les locataires l'ont attaqué en défendant qu'il aurait dû donner congé pour vente, ....
la cour d'appel de montpellier puis la cour de cassation (22.3.2006, numéro 04.10-900) ont débouté les locataires car le caractère légitime et sérieux reposait sur la description parfaite du projet immobilier, communiquant les plans de masse, permis de construire etc ...) en précisant aussi la vente du terrain.
si vous décidez d'adopter cette solution de congé aux locataires, je ne saurai trop vous conseiller de blinder votre dossier et de voir avec un avocat spécialisé. à toutes fins utiles, voici l'arrêt en question.
Citation : Cour de Cassation Chambre civile 3 Audience publique du 22 mars 2006 Rejet.
N° de pourvoi : 04-10900 Publié au bulletin
Premier président : M. Canivet. Rapporteur : M. Dupertuys. Avocat général : M. Gariazzo. Avocats : SCP Nicolay et de Lanouvelle, SCP Lyon-Caen, Fabiani et Thiriez.
REPUBLIQUE FRANCAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
Sur le premier moyen :
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Montpellier, 25 novembre 2003), que les consorts X..., propriétaires d'un tènement sur lequel se trouve une maison d'habitation donnée en location aux époux Y..., ont notifié à ceux-ci un congé, motivé par leur intention de réaliser un lotissement sur ce tènement qui a été vendu, par la suite, à la société Hélios promotion, aux droits de laquelle se trouve la société Le Clos Saint-Michel ; que les époux Y... ont assigné les consorts X... pour faire constater la nullité de ce congé ;
Attendu que les époux Y... font grief à l'arrêt de les débouter de cette demande, alors, selon le moyen qu'en cas de vente du bien loué, le locataire dispose d'un droit de préemption ; qu'à cet effet, le congé qui lui est délivré doit, à peine de nullité, indiquer le prix et les conditions de la vente projetée ; qu'en décidant que le bailleur n'était pas tenu de satisfaire à cette obligation, dès lors que la vente du bien loué ainsi que celle d'autres parcelles lui appartenant, avait pour but la restructuration du tènement immobilier consistant en la construction d'un lotissement par l'acquéreur des terrains, la cour d'appel a violé l'article 15-II de la loi du 6 juillet 1989 ;
Mais attendu qu'ayant relevé que les documents produits établissaient que les consorts X... avaient décidé de réaliser un lotissement sur le tènement comprenant la maison louée aux époux Y..., nécessitant sa démolition, qu'au congé du 22 février 2001 était joint le permis de construire délivré le 24 juillet 2000 ainsi que le plan de masse relatif au projet et que la vente du tènement était intervenue dans le même but, la cour d'appel a souverainement retenu que la restructuration immobilière n'était pas une éventualité ou un vague projet, mais le motif légitime et sérieux du congé et en a déduit, à bon droit, que l'article 15-II de la loi du 6 juillet 1989 n'était pas applicable ;
D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ;
Et attendu qu'il n'y a pas lieu de statuer sur le second moyen qui ne serait pas de nature à permettre l'admission du pourvoi ;
PAR CES MOTIFS :
REJETTE le pourvoi ;
Condamne les époux Y... aux dépens ;
Vu l'article 700 du nouveau Code de procédure civile, condamne les époux Y... à payer aux consorts X... et à la société Le Clos Saint-Michel, ensemble, la somme de 2 000 euros et rejette la demande des époux Y... ;
Ainsi fait et jugé par la Cour de Cassation, Troisième chambre civile, et prononcé par le président en son audience publique du vingt-deux mars deux mille six.
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Publication : Bulletin 2006 III N° 76 p. 63 Décision attaquée : Cour d'appel de Montpellier, 2003-11-25 Titrages et résumés BAIL D'HABITATION - Bail soumis à la loi du 6 juillet 1989 - Congé - Congé pour motif légitime et sérieux - Motif - Restructuration immobilière.
Retient souverainement que la restructuration immobilière était le motif légitime et sérieux du congé délivré aux titulaires d'un bail d'habitation et en déduit à bon droit que l'article 15-II de la loi du 6 juillet 1989 n'était pas applicable, une cour d'appel ayant relevé que les documents établissaient que les bailleurs avaient décidé de réaliser un lotissement nécessitant la démolition de la maison louée à ces locataires et que la vente du tènement comprenant cette maison était intervenue dans le même but.
BAIL D'HABITATION - Bail soumis à la loi du 6 juillet 1989 - Congé - Congé pour motif légitime et sérieux - Motif - Appréciation souveraine
Précédents jurisprudentiels :
Lois citées : Loi 1989-07-06 art. 15-II.
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Edité par - Joulia le 07 déc. 2006 23:30:34 |
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nefer
Modérateur
28499 réponses |
Posté - 08 déc. 2006 : 13:10:32
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la vente à un promoteur ne me semble pas entrer dans le cas cité par Joulia, ou le baileur faisait lui même la restructuration! |
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thoveyrat
Pilier de forums
8410 réponses |
Posté - 08 déc. 2006 : 13:39:17
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Peut-être en effet, la prudence imposerait-elle que ce soit Arthur263 qui commence toutes les démarches administratives, et revende ensuite l'ensemble au promoteur, avant le début de la construction. Cela nécessiterait, bien entendu, un acte entre Arthur et le promoteur, comportant compromis de vente et prise en charge par le promoteur de toutes les démarches, à ses risques et péril (à faire rédiger par un très bon avocat). Joulia a bien raison sur le fait que le promoteur ne voudra peut-être pas le logement en 2009. Le risque en fait d'un départ négocié, c'est que le dernier fasse un chantage (donc il vaudra mieux inclure une clause suspensive dans le contrat avec les autres, là aussi il faut une rédaction "pointue"; ce pourra être les autres qui feront pression sur ledit dernier, s'il s'entête, de crainte de perdre leur indemnité; celle-ci sera donc nécessairement conséquente, mais si j'ai bien compris le projet en vaut la peine). |
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arthur263
Nouveau Membre
4 réponses |
Posté - 08 déc. 2006 : 23:21:06
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Merci Joulia pour cette jurisprudence que l'on peut 'disséquée' ! Si j'ai bien compris, le propriétaire du ténement avait fait déjà les démarches pour la construction du lotissement : permis de construire, plan de masse, ... et c'est ensuite qu'il a vendu. Et c'est puisqu'il avait déjà fait ces démarches, que 'la restructuration immobilière n'était pas une éventualité ou un vague projet, mais le motif légitime et sérieux du congé [..]'...
Cela a été jugé ainsi, soit.
Donc, un motif légitime et sérieux peut être évoqué si je joins à la fin de bail de mes locataires une étude avancée de la restructuration de la surface (quitte à me faire aider par le promoteur). Mais, il semble nécessaire que cette étude soit faite 'comme si' c'était moi qui allait être le maître d'oeuvre des travaux.....
pfiuu.. c'est un peu compliqué, tout ça pour finalement prendre le risque qu'un locataire estime que son droit de préemption n'est pas respecté, qu'il aille en justice, et que ... advienne que pourra.
Je pense qu'il vaut mieux négocier.
Je reviens à ma deuxième question ! Comment calculer une indemnité de départ ? Mes loyers ne sont pas chers au vu du marché actuel. Par exemple, le plus grand appartement que je loue l'est, à mon avis, à 400 euros en dessous du marché (hé oui...700 au lieu de 1100 je pense). Ces locataires (un couple avec deux jeunes enfants) sont certainement plus conscients que moi du loyer qu'ils ont. Ce sont eux qui ont leur bail qui termine en août... Je me dis que je pourrais établir un calcul sur la différence de leur loyer avec un logement équivalent (400), pendant une certaine durée....2 ans ? Vraiment, j'ai du mal à me rendre compte... vont-ils m'envoyer balader ? Surtout, je ne voudrai pas les froisser et me les mettre sur le dos. Ils sont sympas, mais très.... réglo réglo. S'ils sentent que je veux les forcer à partir, je vais les avoir dans le dos. Pour ma part, je ne cherche pas les 'avoir', puisque d'une manière ou une autre, je vais méler le promoteur à cette négociation qui devra m'aider à faire partir les locataires. Mon but, c'est de trouver une somme qui soit assez juste pour les interpeller. Je crois que eux, comme moi, avons tout à gagner. Alors, combien ? Moi, je pense aux alentours de 10000 euros. |
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thoveyrat
Pilier de forums
8410 réponses |
Posté - 09 déc. 2006 : 11:17:29
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Justement, ce sont eux qui peuvent prétendre à l'indemnité la plus faible, puisque leur bail se termine le plus tôt, et que vous pouvez leur donner un congé pour démolition. Dans ce cas, ils seraient tenus de partir en août (le plus mauvais moment pour trouver un nouveau logement; il vaut mieux rechercher à partir d'octobre-novembre), sans aucune indemnité. Un élément important de la négociation en revanche, pourra être qu'en même temps qu'ils vous donneront congé pour telle date (qui sera une date butoir), vous leur signerez l'autorisation de partir à n'importe quelle date avant celle-là, sans vous devoir de préavis. Une telle souplesse vaut de l'or! C'est ce qui est nécessaire pour trouver "la bonne affaire". Il existe aussi des organismes de relogement, généralement employés par des entreprises qui mutent leurs salariés. Dans un premier temps, ils pourront vous dire s'il est réaliste d'espérer reloger des personnes dans des conditions similaires, pour des loyers proches (vous pouvez aussi essayer de voir si certains locataires ne souhaiteraient pas profiter de l'occasion pour changer de taille de logement). Bref, essayer de connaître au plus près les désirs des locataires, pour s'en approcher au maximum, vous permettrait sans doute, à la fois de les satisfaire et d'économiser des frais (bien évidemment, il vaut mieux qu'ils aient tous les frais payés + une indemnité variable en fonction du préjudice). |
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