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"Immobilier de défiscalisation : quand les investisseurs déchantent
Entre le plan de restructuration d'un exploitant de résidences pour personnes âgées, une assignation d'une société de gestion par un promoteur d'immobilier loisirs, et l' attente d'une clause de sauvegarde d'un groupe d'investissement, les déboires des investisseurs en quête de défiscalisation
Jamais deux sans trois ? Dans le secteur des résidences destinées aux étudiants et aux vacanciers, certains investisseurs font grise mine en raison des retards de loyer, voire de leur non paiement. Ils déchantent aussi dans certaines résidences services dédiées aux personnes âgées où les loyers tardent à être versés, faute d'un nombre suffisant de locataires.
Des soucis chez Mary Flor
"Un statut privilégié associé à une offre sécurisée particulièrement avantageux réservés aux investisseurs", telle était la présentation faite par le cabinet conseil Val' Invest, pour ce placement dans des résidences services Mary Flor.
Trois ans plus tard, suite à la mise en oeuvre un plan de restructuration, la Sermaf, société d'exploitation des résidences situées en province, est assisté par un mandataire judiciaire nommé par le tribunal de commerce de Rennes. Sa mission consiste à "assister la Sermaf dans sa démarche générale de renégociation du montant des loyers des baux conclus avec les propriétaires des appartements des établissements résidentiels qu'elle exploite", explique un courrier de Mary Flor. Ces résidences sont situées à Loches (Indre et Loire), Loudeac (Cotes d'Armor) et Carquefou (Loire Atlantique).
Une réunion devrait avoir lieu le 4 février à Rennes, avec les investisseurs qui pour l'instant ont certes reçu en janvier, leur loyer de décembre, mais ... divisé par deux !
Quand un promoteur assigne un exploitant
Scénario quelque peu différent pour la résidence de tourisme de Prayssac dans le Lot. Ayant défiscalisé leur placement dans le cadre de la ZRR (zone de revitalisation rurale), les investisseurs ont été avertis par l'exploitant Odalys d'un congé donné à partir du 1er juillet 2008. Ne l'entendant pas de cette oreille, Akerys le promoteur immobilier de l'opération d'immobilier loisirs a assigné Odalys devant le tribunal de commerce. Odalys aurait violé une convention signée avec Akerys, qui prévoyait la garantie des loyers initiaux pendant une durée de onze ans et six mois. Ce litige devrait passer au tribunal le 29 janvier.
Les clients du groupe Guinot se mobilisent
Statut quo à ce jour pour le groupe Guinot, engagé dans des résidences destinées aux étudiants, aux vacanciers et aux personnes âgées. Selon un récent communiqué de presse, la société mère Life Valley devait demander au tribunal de faire l'objet d'une clause de sauvegarde qui gèlerait les dettes et par conséquent, les loyers dûs aux investisseurs, pendant quelques mois. A ce jour, il semblerait que cette clause ne soit pas encore mise en oeuvre.
En attendant, l'ADI-LMP (association de défense des investisseurs en loueurs de meublés professionnels), qui redoute le règlement judiciaire de Life Valley, constate que des dizaines d'investisseurs sont redressés fiscalement. Face aux propositions du groupe Guinot de renégocier les baux avec ses clients, à titre individuel, l'ADI-LMP invite sa centaine de membres à "ne considérer que les demandes formulées officiellement et directement par un éventuel repreneur dans le cadre d'une coordination par résidence".
Le dénouement de ces dossiers devrait avoir lieu dans les prochaines semaines. Reste aux investisseurs privés à faire le gros dos pour honorer les remboursements de leur crédit finançant ces placements locatifs."
Les professionnels de l'immo qui prétendaient qu'il n'y aurait pas de baisse nous ont menti.
Ce n'est pas nouveau. Quand un gnou hexagonal moyen "flippe" sur une défiscalisation", en général, les intermédiaires de l'immobilier s'arrangent pour récupérer le double, voire le triple du gain escompté en économie d'impôts. On joue sur l'effet "pavlov".
Ramer dans le sens du courant a toujours fait rire les crocodiles (proverbe africain).