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Prados
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3625 réponses

Posté - 26 févr. 2008 :  05:02:08  Voir le profil
http://emagazine.credit-suisse.com/app/article/index.cfm?fuseaction=OpenArticle&aoid=216495&coid=7805&lang=FR
Citation :
Espagne: des élections en période d'essoufflement
25.02.2008 Le 9 mars, l'Espagne va élire un nouveau gouvernement. Après l'éclatement de la bulle immobilière, l'économie a nettement ralenti son rythme, si bien que les thèmes de politique économique sont à l'ordre du jour. Rien ne permet de dire actuellement qui, des socialistes en poste ou du Partido Popular dans l'opposition, l'emportera au final.
Une interview d'Adrian Zürcher, du service Global Equity Strategist du Credit Suisse, sur les perspectives économiques de l'Espagne après les élections



Adrian Zürcher, Global Equity Strategist du Credit SuisseOCDE: Profil statistique de l'Espagne Ouvrir dans une nouvelle fenêtre.Sur la campagne électorale (disponible seulement en espagnole) Ouvrir dans une nouvelle fenêtre.In Focus: en Espagne, la campagne électorale est en phase finale. Quels thèmes étaient jusque-là en tête de liste?
Adrian Zürcher: Le ministre-président socialiste actuel, José Luis Rodriguez Zapatero, tout comme son adversaire, Mariano Rajoy, du Partido Popular conservateur, se focalisent sur la situation économique et s'efforcent, par de généreux cadeaux sociopolitiques, de s'attirer des voix. M. Zapatero mise plutôt sur la jeunesse et promet la construction de 100 000 logements en propriété à coûts avantageux. On notera qu'en Espagne, la plupart des jeunes gens vivent encore chez leurs parents à 30 ans, ceci non seulement par commodité, mais aussi parce que le marché de la location est très limité - seuls 7,5% des Espagnols sont locataires, les autres sont propriétaires. M. Rajoy, quant à lui, spécule de plus en plus sur les voix à court terme des électeurs plus fragiles au niveau social, en s'engageant pour l'exonération fiscale des revenus inférieurs à mille euros.


Avec un taux de croissance de son PIB de près de 4%, l'Espagne faisait encore partie, ces deux dernières années, des premières économies nationales d'Europe. Depuis, M. Solbes, le ministre des finances, a dû revoir les pronostics de croissance à la baisse. La situation est-elle si grave?
L'Espagne continuera d'enregistrer un taux de croissance supérieur à l'UE. D'après ses estimations actuelles, le Credit Suisse table pour 2008 sur une croissance économique de 2,4%, alors que la moyenne de l'UE est de 1,5% - la différence est donc encore considérable. Rien ne devrait changer à cela dans les prochaines années.


Pourtant, l'éclatement de la bulle immobilière a affecté l'économie espagnole. Comment en est-on venu à cette surchauffe?On a assisté, comme c'est souvent le cas, à une combinaison de différents facteurs. En tant que membre de la zone euro, l'Espagne a profité, au cours des dernières années, du bas taux directeur de la Banque centrale européenne. Les conditions étaient donc favorables sur les marchés du crédit. Comme l'économie était en forme depuis 2003, les prix ont lentement augmenté, dotant l'Espagne d'un taux d'inflation bien supérieur à celui de la zone euro: en 2005, par exemple, il était de 3,5% contre 2,0% dans la zone euro. Il était donc tentant d'investir dans des biens réels afin d'échapper à la dépréciation monétaire, les immeubles constituant alors la meilleure possibilité d'investissement. Les prix immobiliers n'ont donc cessé de grimper, incitant encore plus de gens à investir dans l'immobilier. Jusqu'à récemment, on ne voyait pas le bout du tunnel. Aujourd'hui, la situation présente un autre aspect: les intérêts ont à nouveau augmenté et se situent désormais à 4%. La crise des liquidités de l'été passé continue, elle aussi, à montrer ses effets.


En Espagne, le marché de l'immobilier contribue pour 24% à la création d'emplois. Son effondrement va-t-il se solder par des licenciements massifs?Ces 24% sont bien sûr en relation avec la forte croissance. D'après leurs premières estimations, le Credit Suisse et l'Association espagnole du bâtiment partent du principe que les activités de construction diminueront de 40% en 2008. Ce chiffre est plutôt évident et aura des incidences sur l'économie. Selon les estimations du secteur du bâtiment, quelque 400 000 emplois sont menacés. A l'heure actuelle, le bâtiment représente environ 12% du produit intérieur brut espagnol. Si l'on y inclut les sous-traitants, on obtient même 20%. Bien que le risque de licenciements massifs ne puisse être écarté, on ne devrait pas tirer de conclusions trop hâtives. Mais dans tous les cas, l'évolution actuelle freinera la croissance économique de l'Espagne.


Le secteur du bâtiment est-il le seul à être exposé au risque de licenciements massifs?
La branche du bâtiment est bien sûr directement concernée par les récents événements. Mais la crise économique se propage et touchera aussi et surtout le secteur bancaire. Le Purchasing Management Index espagnol, indice qui mesure les entrées de commande de l'industrie et constitue de ce fait un bon instrument de pronostic, annonce également un ralentissement de la croissance. L'indice est tombé pour la première fois cette année sous le seuil des 50 points. Une valeur de plus de 50 points signale un essor économique alors qu'une valeur inférieure indique un recul de la croissance.


L'Espagne craint de voir son poids diminuer dans la zone européenne suite à l'élargissement de l'UE vers l'Europe de l'Est. Ces craintes sont-elles fondées?
Tous les élargissements de l'Union européenne ont suscité jusqu'à présent de telles craintes. Il est vrai, bien sûr, que l'Espagne doit sa croissance économique au fait d'avoir pu maintenir son niveau de salaires bien en dessous de celui de pays comme l'Allemagne et la France. Maintenant, de nouveaux pays dont le niveau de salaire est encore bien plus bas viennent rejoindre l'Europe. Ce facteur jouera donc certainement un rôle. Mais il faut considérer que l'Allemagne, par exemple, a pu engager son expansion vers l'est bien avant l'élargissement à l'Europe de l'Est, par exemple en Pologne. Inversement, l'élargissement à l'Est offre aussi l'opportunité d'attirer de la main-d'oeuvre nouvelle et meilleur marché en Espagne. Ce processus bat déjà son plein, comme en attestent les centaines de milliers de Roumains qui se sont établis en Espagne.


Quel est le bilan politique et économique des quatre années de mandat du président socialiste M. Zapatero?
M. Zapatero a eu la chance de débuter son mandat dans une phase de boom. Dans cette constellation, les petites erreurs ne produisaient pas de gros effets. Mais je dirais que M. Zapatero a, dans l'ensemble, bien fait son travail: sa politique de gauche n'a pas créé d'obstacles particuliers pour l'économie, de sorte que la croissance a pu se développer. Globalement, M. Zapatero peut présenter un bilan positif. Cela se reflète aussi dans les sondages électoraux actuels, où il est crédité d'une légère avance.


En dépit du refroidissement économique de l'année en cours, les grosses entreprises mondiales comme Telefonica et Banco Santander maintiennent le cap du succès. Affirmeriez-vous que celles-ci peuvent échapper à une crise économique?
Cette crise se manifestera d'une manière ou d'une autre dans toutes les entreprises. L'Espagne n'est pas la seule à lutter. C'est plutôt un problème mondial qui s'annonce, comme en atteste la faible croissance économique des Etats-Unis. Le Credit Suisse se concentre depuis longtemps sur les entreprises internationales qui profitent de la croissance mondiale. A l'heure actuelle, cela a lieu principalement sur les marchés émergents comme le Brésil, l'Inde, la Chine et la Russie. L'Espagne a l'avantage d'entretenir une relation étroite avec l'Amérique latine. Les multinationales espagnoles du secteur financier ainsi que des télécommunications ont commencé très tôt à investir en Amérique latine, aidées notamment par l'aspect linguistique. Certaines d'entre elles ont aussi déjà pris pied en Europe de l'Est. Nous partons du principe que ces entreprises connaîtront une évolution supérieure à la moyenne.


Avant la fin de l'année dernière, le Credit Suisse conseillait dans une étude à ses investisseurs d'agir avec prudence en ce qui concerne l'Espagne. Cette recommandation est-elle encore de rigueur aujourd'hui?
A vrai dire, rien n'a changé dans ce domaine. Les événements de ces douze derniers mois sont même plutôt venus confirmer nos suppositions. Le marché immobilier commençait à vaciller et il mettra encore du temps à se remettre. Le Credit Suisse conseille donc d'user de prudence vis-à-vis de l'Espagne, mais on peut y gagner à être sélectif.

Que chaque homme divise son argent en trois, qu'il investisse un tiers dans la terre, un autre dans les affaires et qu'il garde le dernier tiers en réserve.
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