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Luc Standon
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703 réponses |
Posté - 19 nov. 2008 : 20:04:32
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Création du Parti Capitaliste Français (PCF)
En ces temps de crise financière, certains veulent "moraliser", réguler le capitalisme sans autre objectif que d’éviter que ne se reproduise ce type de crise ultérieurement. D’autres y voient l’opportunité d’abolir un capitalisme légitimement honni pour la misère qu’il ne parvient pas à éradiquer. Mais, entre les "légitimistes" inimaginatifs et les "révolutionnaires" conformistes, n’existe-t-il pas une possibilité de transformer le capitalisme de l’intérieur et de le rendre bien plus vertueux ?
I. Pré-texte :
La réussite du Capitalisme à améliorer globalement le niveau de vie des êtres humains ne saurait masquer son échec structurel majeur, à savoir : son incapacité à éradiquer une injustice économique et sociale indubitable. Pour preuve : de par le monde, des centaines de millions de nos contemporains sont contraints de survivre avec moins d’un Euro par jour !
Malgré cela, un intellectuel contemporain estime que, dans le Capitalisme, la contradiction entre le capital et le travail, avec son corollaire, la lutte des classes, a été résolue.
Au contraire, un autre penseur, contemporain également, diagnostique qu’il est mystificateur de croire qu’au sein du Capitalisme, il y a compatibilité entre compétitivité et cohésion sociale ; entre compétitivité et solidarité.
L’Histoire ne retiendra, éventuellement, le nom du premier que pour son erreur d’analyse et celui du second que pour son incapacité à résoudre sa propre inéquation ; pourtant pertinente.
À en croire l’un, le Capitalisme éradiquera, spontanément, l’extrême pauvreté et instaurera, tout aussi spontanément, l’équité économique et sociale absolue. Bel exemple de béat optimisme improductif !
À en croire l’autre, l’inéquation est insoluble. Bel exemple d’impérissable pessimisme improductif !
En somme, il n’y aurait d’autre alternative que de ne rien faire, tout finissant par s’arranger naturellement (fatalisme positif), ou de poursuivre la lutte des classes, seul moyen des défavorisés pour améliorer leur condition (fatalisme négatif). Les deux approches constituent une variante, optimiste et pessimiste, d’une même résignation.
Ces deux attitudes oublient le fait que le Capitalisme est une œuvre humaine qui, en tant que telle, peut être amendée par ses géniteurs. Les imperfections du Capitalisme permettent à ses détracteurs d’omettre que nombre de corrections ont déjà été réalisées et qu’il n’est plus aussi sauvagement et universellement libéral qu’il le fut.
Certes, l’interventionnisme correctif n’est pas encore parvenu à faire du Capitalisme un système économique et social anthropocentrique, philanthropique. Probablement, faute d’avoir réellement essayé. Certainement, faute d’avoir trouvé une solution réellement satisfaisante.
II. Objectif Principal :
Le Parti Capitaliste Français a pour objectif principal de présenter une solution susceptible d’instaurer une réelle compatibilité entre Compétitivité et Solidarité, d’éradiquer l’extrême pauvreté, de conduire au bénéfice d’une Sécurité Économique "relativement absolue" (Il demeure difficile d’utiliser « absolu » car, en matière d’œuvre humaine, il n’est rien qui soit « absolument absolu ».), bref, de générer un Capitalisme anthropocentrique, philanthropique.
III. Objectifs Spécifiques :
Pour atteindre son objectif principal, le Parti Capitaliste Français doit atteindre, successivement, plusieurs objectifs spécifiques.
1. Parvenir à la majorité parlementaire de gouvernement (ou faire partie d’une coalition parlementaire de gouvernement s’engageant à réaliser l’objectif principal et les objectifs spécifiques du Parti Capitaliste Français).
2. Voter la création d’une Société Holding Nationale dont la tâche consistera à gérer toutes les participations financières de l’État dans des entreprises publiques et privées (banques incluses).
3. Voter l’exonération de cette Société Holding en matière de tous impôts et taxes sur ses résultats financiers.
4. Voter simultanément le financement annuel de cette Société Holding, pendant une durée de cinquante ans, à concurrence d’une moyenne de 365 Euros par citoyen français (soit 21,900 milliards d’Euros pour 60 millions d’habitants, aujourd’hui, et 25,550 milliards d’Euros pour une population de 70 millions d’habitants en 2050).
IV. Statut de la Société Holding :
Cette société aura un statut de coopérative (avec des aménagements si nécessaires). Toutes les citoyennes et tous les citoyens majeurs en seront automatiquement sociétaires et détiendront le pouvoir électif sur la base de 1 citoyen = 1 voix pour désigner les personnes destinées à constituer les instances dirigeantes.
Tout mandat électif au sein de la Société Holding sera exclusif.
Les détenteurs d’un mandat politique ne pourront être éligibles à un mandat électif au sein de la Société Holding que pour autant que leur mandat politique aura échu depuis une période au moins égale à la durée dudit mandat politique.
V. Objectif de la Société Holding :
L’objectif de la Société Holding sera quadruple.
En premier lieu, elle devra gérer, de la manière la plus profitable qui soit, toutes les participations dans les entreprises publiques (privatisées, de facto) et privées qui lui seront transférées par l’État.
En second lieu, chaque année, elle devra investir les fonds qui lui seront alloués par ses sociétaires de manière à prendre de nouvelles participations minoritaires (minorité de blocage au minimum) ou majoritaires dans des entreprises (banques incluses) présentant, à court, moyen et long terme, des perspectives de profits financiers raisonnables.
En troisième lieu, pendant la phase de capitalisation de cinquante ans, et au-delà, la Société Holding recapitalisera et réinvestira, chaque année, l’ensemble de ses profits de manière a accroître et accélérer sa rentabilité.
En quatrième lieu, lorsque ses capitaux accumulés et ses profits annuels parviendront à leur masse critique, la Société Holding, d’une part, recapitalisera et réinvestira 25 % de ses profits annuels et, d’autre part, consacrera 75 % desdits profits au versement d’un Revenu d’Existence à chacun des citoyens français (mineurs inclus).
VI. Résultats escomptés :
VI.1. Collectivement :
Jacques Marseille, historien de l’économie, a calculé que, depuis 1913, le rendement de la bourse s’établit à 4 % par an, dividendes inclus et net d’inflation.
Si l’on table sur un tel rendement pour le siècle à venir, les cinquante années d’investissements de la Société Holding généreront, en 2050, un capital cumulé de 3.691 milliards d’Euros, soit 10 % de la capitalisation boursière mondiale actuelle. Cinquante ans plus tard, en 2107, ce capital cumulé s’élèvera à 34.515 milliards d’Euros, soit l’équivalent de la capitalisation boursière mondiale actuelle (il est quasi impossible d’évaluer à combien s’élèvera la capitalisation boursière mondiale en 2107).
Des prises d’intérêt d’un tel montant dans le capital des entreprises permettront d’influer sérieusement sur leurs stratégies et sur leurs politiques. À l’heure où l’on aspire à des "entreprises citoyennes", il semble que rien ne sera plus "citoyen" que l’influence que pourra avoir un tel fonds souverain privé géré de manière collective, associative, sur les entreprises.
VI.2. Individuellement :
À ce moment-là, la Société Holding aura atteint la masse critique nécessaire au service d’un Revenu d’Existence (per capita) qui continuera d’augmenter année après année.
Citation : Année.....Revenu mensuel d’Existence (€).....Écart (ans) 2109...................1.028...................................- 2158...................1.505..................................49 2198...................2.004..................................40 2229...................2.503..................................31 2255...................3.016..................................26 2276...................3.506..................................21 2295...................4.018..................................19 2311...................4.507..................................16 2326...................5.018..................................15 Etc.
À ce stade, il n’est pas inutile de rappeler que le Revenu d’Existence sera destiné à tout individu français, même mineur. En conséquence, en 2109, une famille de quatre personnes, dont deux mineurs, percevra, mensuellement, un Revenu d’Existence de 4.112 Euros.
Comme le Revenu d’Existence sera perçu dès la naissance, et jusqu’à la mort, les concepts mêmes de « chômage » et de « retraite » deviendront totalement obsolètes. Le statut de salarié (dépendant) sera remplacé par celui d’indépendant qui permettra à chacun de négocier la nature, la durée, la rémunération, etc., relatives à l’activité économique qu’il souhaitera exercer.
Il est possible que certains se satisfassent du minimum que représentera le Revenu d’Existence et se refusent à exercer une activité économique. Si cette attitude se généralisait, le Revenu d’Existence disparaîtrait faute pour l’économie de trouver les compétences dont elle a besoin pour générer des richesses et se perpétuer. Comme le Revenu d’Existence dépendra de la bonne santé de l’économie, il serait proprement suicidaire que toute la population se laisse aller à un mouvement de « paresse » généralisée.
Considérant qu’une marge de la population pourra se laisser aller à se satisfaire du seul Revenu d’Existence, il ne fait pas de doute que cette fraction de la population sera compensée par nombre d’autres qui souhaiteront gagner bien plus que le seul Revenu d’Existence et qui le feront avec d’autant plus d’enthousiasme que nul ne pourra les accuser de s’enrichir sans limites par l’exploitation de leurs semblables.
P.S. :
1. La proposition du Parti Capitaliste Français (60 millions d’habitants) pourrait être reprise par un Parti Capitaliste Européen (600 millions d’habitants) ou par un Parti Capitaliste Mondial (6 milliards d’habitants).
2. Les délais nécessaires avant que le service d’un Revenu d’Existence soit possible peuvent paraître trop importants. Grosso modo, nous avons 100 à 150 ans de capitalisme « sauvage » derrière nous. Le projet du Parti Capitaliste Français permet l’émergence d’un Capitalisme Anthropocentrique dans les 100 à 150 prochaines années. Cela ne vaut-il pas mieux que l’espoir d’un Grand Soir qui, peut-être, ne viendra jamais ?...
auteur : Jean-Pierre Llabrés
---- 2nd édition : suite à une récente conversation avec l'auteur de cet article, j'avais présumé à tord qu'il était en relation avec l'AIRE, hors il s'avère que c'est une erreur de jugement de ma part. Je retire donc le lien en tant qu'information complémentaire que j'avais initialement mis en ligne à la suite de cet article. Ceci n'empêchant pas le débat.
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Edité par - Luc Standon le 23 nov. 2008 12:34:45 |
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