C'est ce que révèlent les chiffres de la construction de logements à fin février 2010 du ministère de l'écologie, mettant en évidence une nouvelle baisse des mises en chantier, tombées sur 12 mois à 323.000, et même à 290.052 en construction neuve, contre 433.000 avant la crise en février 2008, soit un effondrement d'un tiers, touts types de logements confondus collectifs et individuels groupés des promoteurs ou lotisseurs, et construction de maisons individuelles en "diffus". De quoi mettre en danger toute la filière de la construction qui annonçait ce mois-ci avoir perdu déjà 50.000 emplois.
Les plus fortes baisses dans la mise en chantier de logements (inclus les constructions sur bâtiments existants) ont été enregistrées dans le Limousin (-39,9%), en Lorraine (-34,9%), en Auvergne (-32,9%), en Basse-Normandie (-30,1%), en Poitou-Charentes (-25,0%) en Provence-Alpes-Côte-d'Azur (-23,4%) et dans le Nord-Pas-de-Calais (-23,1%).
Seules trois régions affichent un solde positif: la Bourgogne (+17,6%), la Haute-Normandie (+15,5%) et la Picardie (+5,8%).
Et la tendance à la baisse n'est pas près de s'inverser car elle continue à marquer en amont les autorisations de construire, tombées sur 12 mois à 386.691, et même 335.033 en construction neuve, contre 543.578 en février 2008, soit là encore une baisse de près de 30% en deux ans...
"Les signaux positifs enregistrés sur la hausse de vente de logement neufs et sur le maintien de l'activité liée à la primo-accession ne se traduisent pas encore dans les permis de construire et dans les démarrages de chantier", a reconnu le secrétaire d'Etat au Logement Benoist Apparu dans une déclaration à l'AFP.
"Après l'inflexion qui avait ouvert une parenthèse et suscité l'espoir durant un semestre, entre mai et novembre 2009, la reprise paraît avoir fait long feu car les permis de construire d'aujourd'hui font les ouvertures de chantier de demain", a déclaré pour sa part à la même AFP le professeur Michel Mouillart, de l'université Paris X Nanterre.
La FFB (Fédération française du bâtiment estime que 25 à 30.000 emplois sont encore menacés dans la filière en 2010. Si la plan de relance a "limité la casse", selon la FFB, avec l'atténuation progressive des mesures et des financements,il n'y a pas d'embellie à prévoir avant 2011...
Au-delà des entreprises de bâtiment, c'est tout un secteur économique qui est en cure d'amaigrissement, comme le souligne le quotidien le Monde : les notaires, qui ont enregistré 590.000 ventes en 2009, contre 800.000 avant la crise, ont dû se séparer de près de 10.000 collaborateurs (20% de leurs effectifs), et 17% des agences immobilières ont fermé, se séparant de 25% à 30% de leurs personnels...
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