Les notaires de Paris-Ile-de-France, présentant leurs chiffres du 1er trimestre 2010 (signatures de ventes conclues au 4ème trimestre 2009) viennent de confirmer la tendance à la reprise de la hausse des prix dans la deuxième moitié de 2009 : +3,2% sur 1 trimestre et +1,7% sur un an pour Paris (appartements), respectivement +1,6% et +1,1% pour les appartements en Petite couronne, +2,4% et +0,9% pour les appartements en Grande couronne. Même chose pour les maisons en Petite couronne (+2,1% sur un trimestre et +0,7% sur un an) et en Grande couronne (respectivement +2,2% et +0,1%). Toute l'Ile-de-France est repartie globalement à la hausse, même si les choses sont un peu plus contrastées dans le détail des communes.
Aussi incroyable que cela paraisse, les volumes de transactions semblent aussi avoir retrouvé leurs niveaux d'avant la crise : la chambre parisienne des notaires a fait ressortir les taux d'évolution sur 2 ans (ventes conclues au 4ème trimestre 2009 par rapport à celles conclues au 4ème trimestre 2007) et ils sont en progression : +5,2% pour les appartements à Paris, +5,9% en Petite couronne et +0,8% en Grande couronne ! Et c'est encore plus spectaculaire pour les maisons : +13,2% en Petite couronne et +8,5% en Grande couronne !
Le regain d'activité est aussi sensible au plan national, comme en témoigne la production de prêts : "au cours des quatre premiers mois de 2010, nous battons notre record historique de production, avec 4.000 prêts par jour et 23,75 millions d'euros accordés, contre 18,7 millions d'euros en 2007", indique la directrice de la communication de l'organisme Crédit logement, dont les propos sont rapportés par Le Monde.
Le niveau presque historiquement bas des taux d'intérêt n'y est pas pour rien : certaines banques proposent désormais un taux fixe de 3,35 % sur 15 ans, un niveau jamais atteint depuis avril 2006, indiquait le courtier Meilleurtaux.com lors de sa conférence du 27 mai. Meilleurtaux constate une augmentation de 10 % des demandes de crédit sur trois mois par rapport au dernier trimestre 2009 (+25 % en janvier 2010/janvier 2009),, ainsi qu'une hausse de 13 à 15% des montants empruntés et des montants de transactions, s'accompagnant d'une augmentation du montant d’apport moyen de 10.000 euros.
Même chose pour le neuf qui a vu une bonne tenue des ventes en 2009 et début 2010, grâce au "dopage" du plan de relance, du "Scellier", des taux d'intérêt favorables et du doublement du prêt à taux zéro (PTZ), qui s'arrête néanmoins en juillet. Le secteur connaît un redémarrage des mises en chantier et des permis de construire, mais les encours de produits disponibles sont en train de s'assécher du fait du coup d'arrêt de 2008-2009, et les prix repartent à la hausse en raison de la hausse des coûts de construction liés aux nouvelles normes thermiques - les promoteurs se mettent tous au "BBC" (bâtiment basse consommation) anticipant même la règlementation - et de la pénurie de biens qui se fait sentir.
Celle-ci est également présente dans l'ancien, et pousse les prix à la hausse, ce qui fait globalement craindre une nouvelle "bulle immobilière" qui pourrait éclater par un "décrochage" de la demande, ne pouvant plus suivre sous l'effet d'une aggravation de la crise économique et/ou une hausse des taux d'intérêt des prêts immobiliers, toujours anticipés pour la fin d'année. Ce scénario est redouté par les économistes tels Mathilde Lemoine de HSBC France qui voit la demande faiblir au second semestre 2010 et les prix se retrouver à nouveau en baisse en fin d'année...
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