Deux rafales de chiffres viennent confirmer la poursuite de la hausse des prix de l'immobilier :
- ceux de la FNAIM (Fédération nationale des agents immobiliers), présentés aujourd'hui dans une conférence de presse, qui révèlent une nouvelle accélération des prix des logements anciens France entière, qui auraient encore enregistré une hausse de 11,1% en rythme annuel (hausse "en glissement") au premier trimestre 2003, dans un marché qui selon la FNAIM reste dynamique malgré un léger fléchissement des transactions ; cette hausse est la plus vive sur le marché des appartements (+14,6%), et encore plus pour les petits appartements -studio et deux pièces - dont les prix ont progressé de +22% sur un an alors que pour les grandes surfaces la hausse est plus modérée (+8%), alors que pour les maisons, la hausse des prix sur un an s'inscrit à +8%.
Par rapport aux années précédentes, où l'Ile-de-France se détachait vraiment du lot, toutes les régions sont maintenant touchées par cette accélération, a indiqué le président de la FNAIM, Philippe Audras.
Le Sud-Est conserve la palme de la croissance des prix (+17,1%) grâce à la hausse exceptionnelle des prix des maisons (+20%) et à l'arrivée de nombreux acheteurs étrangers.
En Ile-de-France, les prix ont augmenté de 13,7% au premier trimestre par rapport au trimestre correspondant de l'an dernier. Dans le sud-ouest, les prix ont gagné d'une année sur l'autre 14,1%, dans le Centre-Alpes 13,1%. Dans l'Ouest, la hausse est de 3,2% et de 6,5% dans le Nord-Est.
Au total, les prix au mètre carré s'établissent au premier trimestre 2003 à 1.328 euros dans le Nord et l'Est à 1.305 euros dans l'Ouest, à 1.531 euros dans le Centre et les Alpes, à 1.517 euros dans le Sud-Ouest, à 2.412 euros dans le Sud-Est et à 2.795 euros en Ile-de-France. Pour la France entière, le prix moyen au mètre carré s'inscrit à 1.686 euros.
- ceux des notaires parisiens présentés lors d'une conférence de presse ce même jour, qui mettent en évidence une poursuite début 2003 de la hausse des transactions et des prix après une année 2002 qui avait enregistré une augmentation des transactions de 1,8% et de 6 à 10% des prix ; les notaires précisent cependant qu'il s'agissait pour l'instant de premières indications sur les mois de janvier et février...
Présentant le bilan de 2002, les notaires ont souligné que la migration de la demande de logements pour la périphérie au détriment de Paris, constatée déjà en 2001, s'est accéléré en 2002. En 2002 le marché de Paris intra muros a en effet fléchi de 1,5% en terme de transactions par rapport à 2001, alors qu'en petite couronne les ventes ont progressé de 2,1% et de 3,6% en grande couronne.
Concernant les prix, les disparités persistent. Tous les départements ont enregistré des hausses de prix à l'exception du Val d'Oise, mais ces progressions sont très inégales : à Paris, elle est de 10,2% après +9,3% en 2001, en petite couronne de 10,3% après +6,7% en 2001, et en grande couronne de 6,5% en moyenne.
A Paris intra muros, le prix des appartements anciens était en moyenne à fin 2002 de 3.530 euros le m2, contre 2.086 euros en petite couronne et 1.632 euros en grande couronne.
Les notaires soulignent que l'augmentation des prix, perceptible depuis 4 à 5 ans, n'a pas découragé les acheteurs, la demande étant toujours aussi forte...
Les explications restent les mêmes depuis plusieurs années: bas niveau des taux d'intérêt, pénurie du locatif privé, déception dans les placements boursiers qui se traduit par un transfert de l'épargne vers l'immobilier, enfin souci de préserver sa retraite.
Alain Jacquot chef de la division logement à l'Insee, intervenant lors de la conférence des notaires, a averti que la baisse des taux et la meilleure tenue du marché de l'emploi, élements majeurs de la tendance actuelle peuvent se retourner.
L'INSEE rappelle que les prix en euros courants depuis fin 1994 ont augmenté de 29% à Paris et de 14% en petite couronne, mais que par contre, en euros constants (hors inflation), les prix ont progressé depuis 9 ans de 16% à Paris mais seulement de 2% en petite couronne : cela relativise la fragilité du niveau de prix atteint en Ile de France...
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