C'est le titre d'un nouveau communiqué de protestation rédigé par la fédération des chambres de propriétaires (Union nationale de la propriété immobilière) au lendemain de l'annonce du nouveau plan de rigueur du gouvernement. Ses adhérents, en grande majorité propriétaires loueurs, vont-ils rejoindre le mouvement des "indignés" ?
"Les propriétaires ont subi début janvier une augmentation du taux d'imposition des plus-values immobilières de 16 à 19 % ; ensuite la réforme pénalisante de la taxation des plus-values immobilières et l'augmentation des prélèvements sociaux qui est passée de 12,3% à 13,5%. Ils doivent également supporter une hausse de la fiscalité locale.
Les loyers ont tendance à stagner, voire à régresser dans certains secteurs, et on leur annonce une hausse de la TVA de 5,5 à 7 %", s'étrangle son président, Jean Perrin, dénonçant les hausses d'impôts, qui, ajoutées aux baisses de revenus, "entament considérablement le pouvoir d'achat des propriétaires". Des propriétaires qui "après avoir encaissé leurs loyers, s'acquittent des impôts, des dépenses obligatoires. Ils prélèvent le revenu dont ils ont besoin pour vivre et avec le solde, peuvent envisager des travaux", ajoute le communiqué...
Diminuer ce solde par des ponctions supplémentaires est selon l'UNPI préjudiciable à l'économie (moins de travaux d'entretien) et aux locataires (moins de confort pour les locataires, "voire des charges plus importantes pour les travaux qui incombent à ces derniers").
De telles mesures seraient en conséquence improductives : "l'offre locative va se restreindre et les plus démunis auront plus de difficultés à se loger".
Mais que faire pour réduire les déficits qui menacent le triple A qualifié de patrimoine national ? "Il serait plus judicieux de réduire les dépenses de l'Etat, plutôt que d'effectuer sans cesse des taxations supplémentaires", dit l'UNPI. Soit, mais lesquelles ? Réduire des prestations sociales ou de santé, que les ménages devront prendre en charge autrement en se tournant vers les mutuelles ou le privé (complémentaires maladie, soutien scolaire et enseignement privé pour les études des enfants, etc.) ce qui réduit d'autant le pouvoir d'achat des locataires et donc leur capacité à payer les loyers ? Ou bien les ruineuses aides au logement (12 milliards par an) dont bénéficient directement les propriétaires qui disposent ainsi de locataires solvabilisés ? Ou encore désengager l'Etat de politiques publiques (logement, sécurité, transports, aide sociale) qui devront être prises en charge par les collectivités territoriales, lesquelles devront pour suppléer augmenter les impôts locaux dont se plaignent ces mêmes propriétaires ? Peut-être peut-on imaginer réduire les dépenses militaires, encore que de nombreux militaires sont locataires...
Il faut se rendre à l'évidence : la réduction des dépenses de l'Etat, les propriétaires, s'ils réfléchissent un peu plus loin que le bout de leur nez, y ont-ils vraiment intérêt ?
Le risque dira-t-on est peut-être de voir les propriétaires bailleurs se décourager de le rester : pas de doute, à ce train, l'attrait de la bourse ou des emprunts d'Etat ne va pas tarder à avoir raison des velléités d'investissement locatif...
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