Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a vivement déploré dans un communiqué du 6 mars une "baisse inacceptable", selon lui, des crédits de l'Etat pour le logement social à Paris : l'enveloppe notifiée par l'État à la collectivité parisienne pour le logement social pour 2012 "s'établit à seulement 90 millions d'euros, soit une baisse de 29% en 3 ans".
Selon lui, "les crédits délégués par l'État aux collectivités locales pour financer le logement social ont baissé de 40%, passant de 630 millions d'euros en 2010 à 450 millions d'euros en 2012. A Paris, ces crédits qui étaient de 127 millions en 2010, ont été ramenés à 100 millions en 2011". M. Delanoë a rappelé aussi s'être "engagé, dans le cadre du Plan Local de l'Habitat, à atteindre le taux de 20% de logements sociaux en 2014, soit 6 ans avant l'échéance fixée par la loi SRU", qui impose ce quota de logements sociaux aux communes de plus de 3.500 habitants.
"70% des Parisiens étant éligibles au logement social, le développement du parc social est donc ma priorité politique. Malgré le désengagement de l'État, nous financerons en 2012 6.000 logements en mobilisant 450 millions d'euros, soit des moyens financiers 5 fois supérieurs à ceux attribués par l'État au logement social dans la capitale", a-t-il ajouté.
Dans un communiqué du même jour, l'ex secrétaire d'Etat Benoist Apparu, devenu ministre du logement par suite du départ de son ministre de tutelle pour l'équipe de campagne du président sortant, a réagi, mettant en avant que "la baisse des aides alléguée par le Maire de Paris prend pour référence une année 2010 au cours de laquelle la Ville a bénéficié de 20 millions d'euros de crédits exceptionnels du plan de relance".
Dénonçant ce qu'il appelle des "contre-vérités", il affirme que la Ville de Paris reste un bénéficiaire très privilégié des aides au logement social distribuées par l'Etat. En 2012, elle recevra ainsi 20% du total des aides nationales, alors qu'elle ne représente que 5% de l'offre nouvelle. A noter que le maire de Paris ne le conteste pas, mais déplore, ce qui n'est pas non plus contestable, la baisse globale de l'effort de l'Etat...
Le Ministre fait valoir quant à lui que pour répondre à la demande importante des logements sociaux à Paris il est impératif d'accroitre l'offre réelle donc le logement social neuf. Or selon lui, en 2011, la Ville de Paris n'a financé que 68% de logements sociaux dans le neuf contre 85% France entière. Si le Maire de Paris souhaite accélérer sa mise en conformité avec les objectifs de la loi SRU il devrait demander à ses bailleurs sociaux, dont Paris Habitat, d'augmenter leur participation en fonds propres dans les opérations. Avec moins de 4% de fonds propres, ils sont très en deçà des autres bailleurs sociaux de France.
Il oublie par contre de mentionner que la construction de logement social neuf dépend aussi de la disponibilité de foncier, que sa majorité politique bloque systématiquement dans les arrondissements où elle est majoritaire...
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