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L'immobilier neuf des promoteurs et des constructeurs de maisons individuelles en chute libre
14/5/2012
C'est ce qui ressort des chiffres publiés le 10 mai par la FPI (Fédération des promoteurs immobiliers) et l'UMF (Union des maisons françaises pour le 1er trimestre 2012.
Les ventes de logements collectifs (12.757 logements) de promoteurs sont en baisse de 25% par rapport au 1er trimestre 2011 et de 39% par rapport au 1er trimestre 2010 ! Cette baisse est générale et commune à tous les marchés, mais encore plus marquée dans les marchés peu tendus (zones B2) que dans les zones tendues.
Les promoteurs attribuent ce qui s'apparente à un effondrement à la réduction drastique des dispositifs de soutien tant à l'investissement locatif (le "rabotage de la réduction d'impôt "Scellier") qu'à l'accession à la propriété (la soumission du "PTZ+" à des conditions de ressources et de plafond du prix au m2). Ces mesures ont entraîné le retrait brutal des investisseurs privés du marché, avec une baisse de l'investissement locatif de 39% par rapport au 1er trimestre 2011 et de 57% par rapport au 1er trimestre 2010 ! L'accession à la propriété a certes moins reculé (-12% par rapport au 1er trimestre 2011 et -13% par rapport au 1er trimestre 2010), mais elle touche en particulier les primo-accédants ;
Autre facteur : le durcissement des conditions d'octroi de crédits par les banques depuis l'été 2011.
Les évolutions constatées depuis le début de l'année font craindre aux promoteurs, à environnement inchangé, un volume de ventes compris entre 75 et 80.000 logements en 2012, "soit un niveau équivalent à celui de l'année 2008 qui avait déclenché le plan de relance", indique le communiqué de la FPI. De nombreux programmes, dont les permis de construire sont pourtant obtenus, risquent de ne pas être mis en chantier, comme le laisse prévoir la chute de 21% des mises en vente au 1er trimestre. Ce pourrait être même encore pire si aucun dispositif de soutien à l'investissement locatif ne venait prendre la suite du "Scellier", qui doit s'arrêter fin 2012... Sans mentionner une accentuation de la raréfaction du crédit, voire une forte hausse des taux suite à des tensions sur les marchés obligataires, qui selon les promoteurs conduiraient à la suppression de dizaines de milliers d'emplois dans le bâtiment et de déprimer l'activité économique dans son ensemble !
La tendance à la baisse se manifeste également, quoique de façon moins marquée, pour les ventes de maisons individuelles qui enregistrent une baisse de 17% au cours du premier trimestre 2012 (31.834 ventes) par rapport au 1er trimestre 2011 et de 32% par rapport au premier trimestre 2010. La baisse se manifeste dans toutes les zones géographiques, même si elle est particulièrement marquée dans l'Ouest et en Languedoc-Roussillon.
Là encore, les mêmes causes ont produit les mêmes effets...
L'année 2012 s'annonce particulièrement difficile avec un volume de ventes de 120 à 130.000 maisons, encore en dessous du niveau atteint lors de la crise 2008/2009 qui avait été jugulée dans le cadre du plan de relance avec le doublement du PTZ qui avait dopé l'accession sociale.
L'inquiétude de l'UMF se fonde sur une analyse qui montre que la crise actuelle a, pour les maisons individuelles des racines plus structurelles. A celles citées pour les logements collectifs s'ajoutent selon elle la surabondance des normes et notamment des impératifs de la réglementation thermique 2012 qui pèsent lourdement sur les prix de production, et la cherté du foncier en l'absence de politiques locales actives de création de terrains aménagés dédiés à la construction de maisons.
La FPI et l'UMF, qui représentent 70% de la construction neuve de logements et 57 milliards de chiffres d'affaires, tirent le signal d'alarme et rappellent qu'avec l'ensemble des acteurs de la construction de logements et la Fondation Abbé Pierre, elles ont présenté le 5 avril dernier, une analyse et des propositions communes et appelé à des Assises du Logement avec le prochain gouvernement pour apporter une solution globale à la crise du logement.