La "France de propriétaires" voulue par Nicolas Sarkozy a progressé régulièrement depuis 20 ans : au 1er juillet 2011, 16,4 millions de ménages étaient propriétaires de leur habitation, soit 58,1% d'entre eux.
C'est une des données qui ressort de "l'Etat du logement en 2011", recueil présentant les principales données sur le logement en France, dans une perspective historique, publié en juin par le Commissariat général au développement durable (ministère de l'écologie).
Leur part progresse régulièrement, 20 ans plus tôt ils étaient 54,9%. 5,2 millions des ménages sont locataires dans le parc social, soit 18,4% des ménages. Bien que leur nombre progresse régulièrement, leur part dans l'ensemble des ménages connaît un recul continu depuis 1998. 6,6 millions de ménages sont locataires dans le secteur privé. Ils représentent 23,5% des ménages, part en baisse régulière depuis 1991 (-3,5 points en 20 ans). Les locataires du secteur privé sont plus nombreux que ceux du secteur social. Pour autant, le parc locatif privé se développe moins vite que le parc locatif social, surtout depuis 2007, date depuis laquelle les opérations de construction des bailleurs sociaux sont particulièrement soutenues.
En 2011, 1,2 million de personnes (1,9% de la population) ont été accueillies dans des locaux d'hébergement collectif. Plus de six structures sur dix sont spécialisées dans l'accueil des personnes âgées, cette part progresse fortement (+10 points en 20 ans). Les autres structures accueillent des étudiants, travailleurs (jeunes ou migrants), adultes handicapés ou personnes en difficulté sociale.
Les autres données présentées dans le recueil concernent les conditions de logement, les dépenses en logement, les aides au logement, les taux d'effort des ménages, etc.
Au 1er juillet 2011, le parc immobilier en France s'élèvait à 33,8 millions de logements en France métropolitaine et dans les départements d'outre-mer (hors locaux d'hébergement). Avec 330 à 340.000 logements de plus par an actuellement, il progresse de 1% par an. Cette évolution est très régulière depuis 20 ans. Elle est plus particulièrement le fait des communes rurales (+1,3% en 2011).
La progression du nombre de propriétaires était considérée par l'ancienne majorité comme un signe de progrès et constituait un objectif en soi. Cette approche ne fait pas l'unanimité, loin de là : accéder à tout prix à la propriété de sa résidence principal peut fragiliser, contribue au développement du phénomène des copropriétés en difficulté, et nuit à la mobilité, ce que les économistes voient comme un frein à la croissance.
La comparaison internationale montre quant à elle qu'il n'y a pas de lien entre le niveau de développement d'un pays et le taux de propriétaires : en Europe, si le Royaume Uni, le Benelux et les pays scandinaves ont des taux de propriétaires autour de 67-68% (72% pour la Belgique et 74% pour la Finlande), les taux les plus élevés se retrouvent en péninsule ibérique (75% au Portugal et 82% en Espagne), dans les anciens pays de l'Est, de 80 à 92% (96,6% en Roumanie), en Italie et en Grèce à 73-75%. A l'inverse, l’Allemagne affiche 53,4% et la Suisse 43,8 ! Interviennent notamment la culture, et l'existence ou non d'un secteur locatif institutionnel ou social.
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