Présentant le 15 mai les résultats de son Observatoire de la construction et de la commercialisation des logements neufs, François Payelle, le président de la FPI (Fédération des promoteurs immobiliers) n'a pas caché qu'avec 17.339 ventes au détail de logements neufs au 1er trimestre 2014, la commercialisation reste à un niveau historiquement bas. Le frémissement observé (+3%, soit environ 500 logements) par rapport au 1er trimestre 2013 ne peut faire oublier que les ventes restent inférieures de près de 5.000 unités par rapport à celles du 1er trimestre 2011 et de 10.000 logements par rapport à la même période de 2010.
Les ventes aux investisseurs, qui représentent 37% des ventes du trimestre sont en augmentation réelle mais, selon la FPI, "en trompe l’oeil" par rapport au 1er trimestre 2013, lequel marquait la transition entre les dispositifs d'incitation fiscale "Scellier" et "Duflot". "A ce stade, il faut espérer que la stabilisation du dispositif fin 2013, contribue à débloquer les intentions d’investissement, malgré l’encadrement des loyers", indique le communiqué de la FPI.
L’accession à la propriété marque qant à elle le pas : pour la 1ère fois depuis le milieu d’année 2012, les ventes en accession enregistrent un recul (‐5,7% par rapport au 1er trimestre 2013), malgré le contexte de taux toujours exceptionnellement favorable.
Du coup, les promoteurs s'adaptant à ce contexte, les nouvelles mises en vente ont enregistré leur plus bas niveau depuis la création de l’Observatoire FPI en 2010 : avec 17.704 nouveaux logements mis sur le marché en ce début d’année, l’offre nouvelle est inférieure de 38 % au niveau des années précédentes. Les autorisations de construire sont, elles aussi, en recul de plus en plus marqué (‐25% pour le 1er trimestre 2014). Dans ce contexte, l’offre commerciale recule progressivement avec 85.360 logements disponibles à fin mars 2013, soit 13,5 mois de ventes, un record. Le stock achevé représente cependant moins de 10% de l’offre, soit à peine un mois de ventes. Et plus de 40% de l’offre est constituée de logements non commencés. Qui resteront peut-ête dans les cartons...
Les prix qui demeurent stables depuis mi‐2012, traduisant à la fois la contraction de l’offre disponible et l’incompressibilité des coûts de production. Pour l'expliquer, la FPI dénonce une fois de plus "l’empilement des normes" et la rareté du foncier constructible, "alimentée par une fiscalité pénalisante", les réticences des anciennes équipes communales à accorder des permis de construire avant les élections et les hésitations des nouvelles à engager une politique plus dynamique... Quant au manque d'appétence des acquéreurs, la FPI l'explique par les restrictions dans l'octroi des crédits.
Conséquence : 25.000 logements en moins sur deux ans et 50.000 emplois perdus, sans compter la perte des recettes fiscales et l’absence de contribution à la croissance économique, insiste François Payelle. "Les professionnels sont pourtant capables de créer 40.000 logements supplémentaires chaque année et près de 100.000 emplois directs supplémentaires d’ici 2017", rappelle-t-il. "Mais ce redressement passe par une véritable politique de l’offre de la part de l’Etat : stabilité du régime "Duflot", allègement des normes, avec réduction du nombre de parkings, réforme du régime des
plus‐values sur les terrains constructibles pour vaincre la rétention foncière, suppression des rigidités et des entraves diverses à la construction, y compris celles instaurées par la loi ALUR (encadrement des loyers, règles de préemption, limites aux PLUi). Pour être efficace, cette politique nécessite aussi une prise de conscience par les nouvelles équipes communales et intercommunales que le temps presse et que la sortie de crise repose avant tout sur leur volontarisme", souligne-t-il.
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