Le centre commun de recherche européen (JRC) a rendu publique une étude pour la période 2071-2100, évaluant les effets d'un réchauffement d'environ 3,5°C sur l'agriculture, l'énergie, les inondations, les incendies de forêt, les infrastructures de transport, les côtes, le tourisme, la forêt et la santé. Soit l'évolution probable de la température moyenne si nous ne réduisons pas massivement nos émissions de gaz à effet de serre d'ici le milieu du siècle.
L'étude prévoit sous l'effet du réchauffement et de l'évolution du régime des précipitations, une baisse du volume des récoltes des pays de l'Union d'environ 10% d'ici à 2080. Un chiffre largement imputable à la chute de 20% du rendement des cultures qui devrait être observée dans les pays de la frange méditerranéenne, par rapport à la période 1961-1990. Dans cette même région, les surfaces menacées par les incendies devraient atteindre les 800.000 hectares. Sous l'effet des fortes chaleurs, l'attrait de ces régions devrait baisser, de même que le chiffre d'affaires de leurs activités touristiques, de 5 à 7 milliards d'euros par an. Mais les vagues de chaleur qui frapperont les zones urbaines pourraient aussi être dévastatrices sur le plan de la santé, du fait de la pollution de l'air urbain : elles pourraient accroître de 100.000 personnes par an le nombre de décès prématurés, soit nettement plus que la canicule de 2003...
A contrario, l'adoucissement du climat dans de nombreuses régions d'Europe va réduire de 13% la consommation d'énergie de l'UE, sauf dans les régions sud où la climatisation annulera les économies.
Autre effet sur l'immobilier : l'augmentation des zones inondables : à la fin du siècle, le nombre de citoyens concernés devrait doubler, les Français au premier chef. Selon les estimations du JRC, le coût moyen des dégâts occasionnés par les inondations pourrait osciller entre 10 et 100 milliards d'euros/an, entraînant à la hausse les tarifs d'assurance.
Au plan économique, le montant des dégâts et des coûts sanitaires devrait se traduire par des pertes de PIB oscillant entre 0,2% et 3%, hypothèse jugée basse. L'estimation ne prend pas en compte, par exemple, certains effets directs (pertes de biodiversité) et indirects du réchauffement (évolution du prix des denrées). "Si aucune action supplémentaire n'est prise pour contrer le réchauffement", l'UE perdra l'équivalent de 1,8% de son PIB actuel, indique l'étude.
|