Les agents immobiliers ont le sourire : le marché de l'ancien est reparti en 2015 et singulièrement au 2ème semestre. C'est ce que confirment les chiffres du réseau d'agences immobilières Century 21 présentés le 4 janvier à la presse. Le nombre de transactions réalisées par les agences du réseau, à périmètre constant, a bondi de 16,2% sur un an, à peu près dans les mêmes proportions pour les appartements que pour les maisons, et même de 20% au dernier trimestre ! L'augmentation de l'activité a été de +24% à Paris, de +15% à Lyon, et de +28% à Marseille. En Ile-de-France hors Paris, l'augmentation d'activité s'étage de +1,6% en Seine-et-Marne à +22,5% dans le Val-de-Marne, en passant par +8,3% en Seine-Saint-Denis et +13 à +14% dans les Yvelines, dans l'Essonne et dans les Hauts-de-Seine.
Le réseau Century 21 est le seul à donner pour le moment des chiffres d'activité aussi précis pour 2015. Par contre en ce qui concerne les prix, il entre en concurrence avec le baromètre LPI / Se Loger qui a livré ses chiffres à fin novembre. Le prix moyen au m2 est en léger recul à -0,6% sur un an chez Century 21 alors qu'il est quasi stable chez LPI / Se Loger. Il baisse de 2,2% à Paris intra muros (-1,1% chez LPI / Se Loger, et de 2,8% en Ile-de-France hors Paris. Il ne baisse "que" de 0,6% à Lyon (stabilité chez LPI / Se Loger), mais augmente de 1,1% à Marseille (baisse de 3,5% chez LPI / Se Loger à fin novembre)...
Si dans le détail les chiffres ne concordent pas entre les sources, ils dessinent une tendance à la stabilisation : la baisse semble au moins provisoirement enrayée. Le baromètre LPI / Se Loger donne néanmoins une vision contrastée pour les principales villes de province quand Century 21 s'en tient aux moyennes de régions ; plusieurs villes voient le prix du m2 augmenter sur 1 an (Strasbourg +2,5%, Bordeaux +2,1%, Rennes +5,3%, et même Saint Etienne +10% !. Une majorité voit par contre le prix du m2 stabilisé ou en baisse jusqu'à 2% : Mulhouse, Clermont, Dijon, Besançon, Nîmes, Montpellier, Nantes, Caen, Reims, Orléans. Quelques unes accusent des baisses plus importantes : Perpignan -7,2%, Metz -5,5%, ou Toulon -5,2%...
Notons que contrairement aux chiffres des notaires qui sont établis sur les signatures définitives, il s'agit dans les deux cas de données établies à partir des promesses de vente, reflétant donc les prix du marché au moment où les transactions sont conclues.
Century 21 relève une progression dans les acquisitions de la part des résidences principales (71,7% sur la France entière soit +0,8% par rapport à 2014), une baisse sensible de celle des résidences secondaires (7,3% soit -3,9%) et par contre pour la première fois depuis 3 ans une augmentation de celle de l'immobilier de placement (16,7% soit +5,7%). Paris s'inscrit dans ce mouvement pour les résidences principales (avec une part traditionnellement plus faible : 52,8% soit néanmoins +8%), mais voit à la fois s'effondrer la part des résidences secondaires (6,8%, soit -19%) et régresser aussi celle de l'immobilier de placement (23,8%, soit -4,8%, 4ème baisse consécutive...).
Les taux d'intérêt des prêts immobiliers restés très bas malgré les annonces de remontée (autour de 2%, record absolu depuis que les statistiques existent) ont fortement solvabilisé les acheteurs qui ont de surcroît trouvé des vendeurs plus raisonnables sur les prix et pu réaliser davantage de transactions "de confort". C'est la principale explication de la reprise, avec un robinet du crédit qui a également bien fonctionné. Ce schéma - activité soutenue et stabilité relative des prix devrait perdurer en 2016, du moins si les taux se maintiennent à bas niveau, ce qu'ils devraient faire au moins sur le 1er semestre, sauf accident ! Il y a par contre peu à attendre de l'extension du prêt à taux zéro (PTZ) dans l'ancien, la condition de 25% de travaux par rapport au prix d'acquisition restreignant fortement les projets éligibles...
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