Depuis le début du printemps, la hausse des prix s'accélère. c'est ce qui ressort des chiffres du baromètre LPI/SeLoger, qui délivre les données les plus rigoureusement traitées et les plus "fraîches" sur les transactions conclues dans le neuf comme dans l'ancien. La demande reste soutenue, et comme chaque année dès le début de l'été, la pression sur les prix se renforce. Les vendeurs ont de nouveau relevé leurs ambitions en juillet, les prix affichés ayant augmenté de 1% au cours des 3 derniers mois (+1,2% pour les appartements et +0,6% pour les maisons) ; en juillet 2015, ces prix reculaient de 0,5%.
Dans ces conditions, la tendance des prix signés en promesse de vente est en progression rapide (+2,2% au cours des 3 derniers mois). En rythme annuel l'évolution des prix signés est de + 1,7% (+1,0% pour les appartements et +2,8% pour les maisons). En juillet 2015, les prix signés reculaient de 0,8% (-0,7% pour les appartements et –0,8% pour les maisons). En niveau de prix atteint, celui des logements anciens est supérieur de 2,3% à son niveau d'il y a un an, et en fait de 1,3% pour les appartements et de 3,8% pour les maisons !
Les prix du neuf avaient commencé dès juin à remonter, après trois mois consécutifs de baisse. La progression s'est poursuivie en juillet : +1% au cours des 3 derniers mois dans l'ensemble. Sur un an, la hausse s'accélère : +2,3% (+2,4% sur les appartements et +2,3% sur les maisons). Et ils se situent à 1,4% au-dessus de leur niveau d'il y a un an (0,9% pour les appartements et 3,1% pour les maisons).
Bien entendu ces moyennes cachent des disparités régionnales. Mais dans plus de 80% des grandes métropoles, les prix signés augmentent. Sur un an, la hausse est rapide (au moins de 4%) sur Bordeaux, Strasbourg ou Toulouse, par exemple. Sur Paris et sur Lyon, les prix progressent de plus de 1% sur un an et même de plus de 2% au cours des 3 derniers mois. Alors que sur Marseille, les prix sont stabilisés depuis un an et ont augmenté de plus de 3% au cours des 3 derniers mois. En revanche, la baisse des prix se poursuit sur Grenoble, sur Rennes et sur Toulon à un rythme rapide (au moins 3% par an), sans aucune perspective d'inflexion rapide.
Ailleurs en Province, la hausse des prix signés mesurée sur 12 mois s'amplifie. Elle s'observe dans plus des ⅔ des villes de 100 à 150 000 habitants. Elle est d'ailleurs rapide (plus de 5 % sur un an) à Angers, Brest ou Limoges. Mais la tendance baissière des prix (au moins 4 % sur un an) se renforce sur Besançon, Le Mans ou Perpignan, sans laisser entrevoir de retournement prochain de la courbe des prix.
L'activité a retrouvé de la vigueur en mai, après un début d'année en retrait. La baisse des taux a permis une amélioration de la solvabilité de la demande de 7% depuis le début de l'année. La progression des ventes est rapide en juillet : +10% en niveau trimestriel glissant. Certes, le nombre des ventes augmente maintenant à un rythme moins soutenu qu'en 2015, à la même époque (+12,3%). Mais en année glissante, la croissance était encore de 8,8% en juillet. En 2015, à la même époque, l'activité s'élevait de 4,8%.
En fait c'est en province que les ventes de logements anciens progressent le plus rapidement : +15% en niveau trimestriel glissant. Alors qu'en Ile-de-France, après le choc des grèves et des inondations, et la défaillance des acheteurs étrangers, la reprise du marché de la revente a fait long feu et l'activité recule en juillet : –1,3% en niveau trimestriel glissant. Sur un an, en année glissante, le constat est comparable, avec une progression des ventes deux fois plus rapide en Province (+10,5% en juillet) qu'en Ile-de-France (+5%).
Pourtant la panne de la primo accession affecte le niveau de l'activité en Province, les ventes restant de 8% inférieures à 2011, alors qu'en Ile-de-France, l'activité dépasse son niveau de 2011 de 12% et rejoint celui des années qui ont précédé la grande dépression.
Si la pression de la demande est cependant moins forte et la croissance ralentit, l'activité ne devrait néanmoins pas se dégrader dans les prochains mois, selon LPI/SeLoger, les conditions de crédit étant appelées à rester excellentes d'ici la fin de l'année.
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