Ce n'est pas sur la politique du logement que les deux derniers candidats à l'élection de la primaire de la droite et du centre feront la différence. Les locataires et les personnes à revenus modestes ne sont pas une priorité pour ces deux candidats qui s'alignent sur les revendications des propriétaires, relayées par les professionnels. Sans surprise, Alain Juppé et François Fillon s'accordent sur la suppression de la loi ALUR du 24 mars 2014, en fait de sa mesure phare, l'encadrement des loyers, loi portée par Cécile Duflot, que l'actuel Premier ministre, Manuel Valls, a déjà restreinte. Dans l'intérêt des locataires évidemment...
La loi SRU relative à la solidarité et au renouvellement urbains du 13 décembre 2000 (article 55) qui impose à certaines communes, en fonction de leur taille et de leur localisation, d'atteindre d'ici 2025, 20 ou 25% de logement sociaux devra quant à elle être limitée aux zones tendues, avec de surcroît l'instauration d'un seuil maximal de logements sociaux de 40% par commune pour les deux candidats.
Sur la fiscalité, thème encore plus porteur pour les électeurs de droite, les différences sont également minimes, avec un commun accord sur la suppression de l'ISF, la réduction et la simplification des normes de construction (mais lesquelles ?) et, une vieille revendication des propriétaires, le statut du bailleur privé pour, selon Alain Juppé, redonner confiance aux investisseurs et "arrêter de les stigmatiser ou de considérer qu'ils profitent et abusent les locataires". Il souhaite également refondre le contrat de location.
François Fillon lui, envisage "une suppression progressive des droits de mutation à titre onéreux (DMTO)", droits de mutation sur les transactions immobilières sans préciser par quoi il les remplace dans le financement des collectivités territoriales dont ils constituent un élément important, ainsi qu'un retour à l'exonération de l'imposition des plus-values après 15 ans, alors que son gouvernement en 2012 a rallongé ce délai en le faisant passer de 15 ans à 30 ans.
Quant au financement du logement aidé, pour François Fillon, les aides à la pierre doivent primer sur les aides à la personne, mais ces dernières ayant atteint 18 milliards par an, cette incantation est surtout un voeu pieux. Notons qu'il se démarque en cela de ce que demandent les propriétaires, via notamment l'UNPI, ces derniers préférant nettement les aides à la personne qui leur permettent de maintenir des loyers élevés. Alain Juppé plaide quant à lui pour la continuité du dispositif dit Pinel.
François Fillon veut également réserver le PTZ (prêt à taux zéro) à l'accession pour les logements neufs, sauf en zone rurale et réduire le taux de TVA sur l'acquisition de la résidence principale ou pour un investissement locatif long, alors que par ailleurs il souhaite relever cette TVA de 2 points pour financer, entre autres, la suppression de 500.000 postes de fonctionnaires.
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