Tous les baromètres sont à la hausse en ce début de 2017 : à commencer par ceux des taux d'intérêt, lentement mais sûrement : depuis janvier, les banques remontent leurs barèmes selon le n°1 des courtiers en crédits immobiliers, CAFPI, même si elles le font avec modération. En effet, si les 0AT 10 ans (obligations assimilées du Trésor - référence pour les crédits immobiliers à taux fixe) ont retrouvé leur niveau d'il y a un an, les taux sont, eux, encore au-dessous de ceux pratiqués l'an dernier (1,25% contre 1,75% sur 20 ans), précise Philippe Taboret, Directeur Général Adjoint de CAFPI. Les banques continuent de profiter de la politique de Banque Centrale Européenne (BCE) et disposent donc de liquidités gratuites. Cette situation leur permet d'augmenter leurs taux moins vite que la progression des OAT, car, dans le contexte concurrentiel dans lequel elles évoluent (essor des banques en ligne, loi Macron favorisant le changement de banque), elles se doivent de rester attractives pour poursuivre leur conquête de clientèle.
Même chose pour les baromètres des prix de l'immobilier, et en particulier pour les plus précis et plus "frais" d'entre eux : le baromètre "Les prix de l'immobilier" (LPI) / SeLoger, ou celui de MeilleursAgents.com. Ces baromètres sont établis sur une collecte très large de références au stade de la promesse de vente, dont au moment ou les transactions se concluent, a contraire des indices des notaires qui sont encore calés sur les signatures des actes authentiques, et donc des transactions conclues dans une période floue de 2 à 5 mois auparavant. Tous deux marquent une nette reprise de la hausse des prix au m2 : +3% au cours des 3 derniers mois et + 3,1% en rythme annuel, dont +2,5% pour les appartements et +4,1% pour les maisons, selon LPI, pour les moyennes nationales. Plus finement ce baromètre donne +3,6% sur un an à Paris, +2,8 à Marseille et +5,4% à Lyon. MeilleursAgents confirme pour Marseille et Lyon, mais donne +7,2% à Paris ! Selon son dirigeant Sebastien de Lafond, la hausse des prix est de plus en plus forte dans les zones urbaines : +1,2% à Paris, et +2,3% à Bordeaux sur le seul mois de février ! Bordeaux fait même +9,0% sur les 12 derniers mois ! Montpellier, Toulouse, Strasbourg, Nice et Lille restent plus sages avec des hausses sur un an comprises entre 0% et +2% : +1,7% pour Montpellier, +2%, +1,1% pour Strasbourg, +1,3% pour Nice et +0,8% pour Lille, paraît-il "pénalisée" par la mise en œuvre de l'encadrement des loyers qui limite les espoirs de rendement des investisseurs... Comme si on devait se réjouir de la hausse ailleurs !
Tout concourt en fait à une dynamique favorable à la hausse des prix. Les acheteurs ont le sentiment qu'il faut accélérer leur achat avant que les taux ne remontent alors que les prix sont déjà en train de grimper. "Ce qu'ils ne payent pas à leur banquier grâce à la faiblesse des taux se retrouve en partie dans le prix du bien qu'ils sont prêts à payer au vendeur. La faiblesse des taux nourrit mécaniquement l'inflation des prix", indique Sebastien de Lafond dans son commentaire aux chiffres de son baromètre à fin février. La hausse des prix devrait selon lui
maintenir à un niveau élevé au moins jusqu'au mois de mai et l'élection présidentielle. L'évolution du marché au-delà dépendra largement du résultat du scrutin...
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