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Les conséquences de l’hébergement en hôtel social sur les adolescents
12/3/2019
Une étude sur les adolescents vivant avec leurs familles en hôtel social, menée avec l’appui du Défenseur des droits, lui a été présentée le 18 février. Cette étude réalisée par Odile Macchi, sociologue à l’Observatoire du Samusocial de Paris et Nicolas Oppenchaim, sociologue à l’Université de Tours, repose sur des entretiens menés exclusivement auprès d’une quarantaine d’adolescents âgés majoritairement de 11 à 18 ans et vivant en hôtel social en Ile-de-France et à Tours.
Cette étude permet de montrer comment l’hébergement en hôtel social produit des effets délétères sur les relations familiales et amicales, la scolarité et la santé des adolescents.
Quel que soit leur mode d’entrée en hôtel, les adolescents y font l’expérience du nomadisme hôtelier, qui couplé aux caractéristiques des lieux environnant leur hôtel, rend quasi-impossible l’ancrage dans leur quartier de résidence. Cette absence de lieux de sociabilité dans le quartier et du temps suffisant pour les explorer s’ajoute à l’impossibilité d’investir pleinement l’espace domestique, de faire de la chambre d’hôtel un « chez-soi », en raison de la soumission aux règles hôtelières, de la promiscuité et de l’absence de commodités.
A la faveur des résultats de cette enquête, le Défenseur des droits, Jacques Toubon, a réaffirmé ses recommandations :
développer les alternatives à l’hébergement en hôtel social en proposant des structures adaptées à toute la famille en vue de garantir son unité ;
limiter l’orientation des familles avec enfants vers les hôtels sociaux qui ne sont pas adaptés aux besoins fondamentaux des enfants ;
assurer le droit à l’éducation, aux loisirs et à la santé des enfants, en particulier en facilitant l’accès à l’école, en évitant les interruptions, et en veillant à l’accès à la cantine ;
veiller à la prise en considération des lieux de scolarisation des enfants et du calendrier scolaire, à l’occasion de décisions d’orientation ou de réorientation.
Ces recommandations ne semblent pas insurmontables dans un contexte où un plan quinquennal pour le "Logement d’abord" et la lutte contre le sans-abrisme a étaient présentés par le Président de la République en septembre 2017 comme des priorités. L’ambition affichée était de diminuer de manière significative le nombre de personnes sans domicile d’ici 2022. Il s’agissait de passer d’une réponse construite dans l’urgence s’appuyant majoritairement sur des places d’hébergement avec des parcours souvent longs et coûteux, à un accès direct au logement avec un accompagnement social adapté aux besoins des personnes. Le Défenseur des droits ne fait que rappeler son engagement au Président en en soulignant l’urgence notamment pour les enfants...