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Cohabitation générationnelle : les jeunes intéressés, les seniors beaucoup moins...
20/5/2019
L'article 117 de la loi ELAN a créé un cadre légal pour ce qui a été appelé la "cohabitation intergénérationnelle solidaire" : un nouveau type de contrat permettant à des personnes de soixante ans et plus de louer ou de sous-louer à des personnes de moins de trente ans une partie du logement dont elles sont propriétaires ou locataires afin, dit le texte, de "renforcer le lien social et de faciliter l'accès à un logement pour les personnes de moins de trente ans". Il s'agit d'une location non soumise à la loi du 6 juillet 1989 mais au seul code civil, de durée très souple, qui peut être dénoncée de part et d'autre avec un préavis d'un mois. Si la personne de plus de 60 ans est locataire, il s'agit d'une sous-location à laquelle le bailleur ne peut s'opposer. Le contrat doit prévoir "une contrepartie financière modeste" et peut prévoir, en complément de la contrepartie financière, "la réalisation, sans but lucratif pour aucune des parties, de menus services par la personne de moins de trente ans". Il est également précisé que le contrat "organise une collaboration exclusive de tout lien de subordination entre les cocontractants", et qu'il "ne relève pas du code du travail".
Le réseau d'agences immobilières Nestenn a voulu savoir, quelques mois après la publication de la loi, comment ce type de location ou sous-location était perçu par les seniors et par les "jeunes" de moins de 30 ans. Il a donc fait réaliser un sondage par l'IFOP (1), qui révèle un haut niveau d'intérêt du public pour la formule : plus de 8 personnes interrogées sur 10 estiment qu’il s’agit d’une bonne chose (84%). Cette tendance se vérifie d’ailleurs chez les premiers intéressés : 81% des moins de 30 ans et 85% des plus de 60 ans ont un avis positif sur le sujet. Les objectifs du gouvernement sont atteints en théorie, puisque ce dispositif séduit tout particulièrement pour sa capacité à créer du lien social (81%) et à répondre aux besoins de cohésion de la société (70%). Une majorité de Français pointe également son caractère utile (74%) ou encore innovant (73%).
Les choses changent lorsqu'il s’agit de l’envisager personnellement : 46% des moins de 30 ans se déclarent intéressés par le contrat de cohabitation intergénérationnelle contre seulement 23% des 60 ans et plus. Ce décalage peut s’expliquer par une perception différente des avantages et des freins identifiés autour de ce dispositif. Si les plus de 60 ans citent comme principaux bénéfices le fait de ne pas vivre seul et la possibilité de vivre ou de rester dans un logement spacieux, pour les plus jeunes la motivation est plutôt financière. Même chose pour les freins : les seniors pointent en priorité la crainte de ne pas s’entendre avec leur colocataire tandis que les plus jeunes émettent plutôt des doutes sur l’adaptation aux différents modes de vie.
(1) sondage réalisé sur un échantillon de 1.002 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus - les interviews ont eu lieu par questionnaire auto-administré en ligne du 24 au 25 janvier 2019. L’échantillon comprend 156 personnes âgées de moins de 30 ans et 278 personnes âgées de plus de 60 ans.