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Thiebaud
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6 réponses |
Posté - 29 juil. 2004 : 00:23:05
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Bonjour à tous,
Peut-être avez-vous déja vécu ce cas et pourriez-vous avec la gentillesse d'éclairer ma lanterne ?
Le contexte :
- bail locatif de 3 ans pour un appartement non meublé - réception 10 mois avant la fin du bail d'une lettre simple de l'administrateur de biens (gestionnaire) m'informant de la décision du proprio de récupérer le bien (l'appart) pour son usage personnel à l'issue du bail de 3 ans - je n'ai pas encore reçu de lettre RAR ou de notification par voie d'huissier (nous ne sommes pas encore entrés dans la période des derniers 6 mois), simplement cette lette simple, mais très détaillée avec mention des dates, de l'obligation de faire effectuer un EDL, etc. - le proprio réalise qu'il va perdre de l'argent si je trouve un nouvel appartement avant la fin légale du bail et me fait dire par son gestionnaire que je ne peux quitter les lieux rapidement que si c'est moi qui donne un congé, avec préavis de 3 mois
Mettez-vous à ma place, j'ai l'impression que c'est le monde à l'envers : non seulement le proprio me met dehors, mais maintenant il ne veut pas que cela se passe trop vite, sinon il va perdre son argent.
les questions qui me brulent les lèvres :
- est-ce qu'une lettre simple du gestionnaire peut être considérée comme notification du congé ? - auquel cas, et même si la date de notification du congé est supérieure à 6 mois, puis-je partir du jour au lendemain sans rien lui devoir d'autre que le prorata temporis du loyer et des charges ? - si cette lettre ne suffit pas, dois-je attendre la lettre RAR avant de pouvoir quitter les lieux ? Le proprio ne va-t-il pas attendre la délai limite légal de 6 mois avant de me l'envoyer, maintenant qu'il a réalisé que je pouvais lui filer entre les doigts beaucoup plus vite qu'il ne le pensait?
D'avance mille mercis pour vos lumières.
Thiebaud
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bouzigues
Pilier de forums
3208 réponses |
Posté - 29 juil. 2004 : 07:29:13
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Il me semble que vous pouvez partir à tout moment dès lors que vous avez reçu congé pour vente.
Dans votre cas, vous êtes avisé de non renouvellement de votre bail. Les formes sont que vous devez être avisé par LRAR au moins six mois avant le terme.
Si vous désirez partir de votre fait, vous devez trois mois de prééavis.
C'est juste un avis en fonction des éléments que vous avez soulevés.
Quel est le motif invoqué pour la reprise de votre logement ? Est-il recevable, c'est la première piste à approfondir ? |
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Thiebaud
Nouveau Membre
6 réponses |
Posté - 29 juil. 2004 : 08:57:40
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Le motif donné par le proprio me semble honnête, reprise du bien par le proprio pour qu'il y habite lui-même.
En revanche, le point crucial pour moi est de savoir si une simple lettre (non RAR) peut-être considérée comme notification du congé donné par le proprio.
Merci de votre réponse.
Thiebaud |
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Maryne
Pilier de forums
1985 réponses |
Posté - 29 juil. 2004 : 09:01:05
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Oui, comme le dit justement Bouzigues, la lettre que vous avez reçue n'est nullement un congé pour reprise puisqu'elle n'a pas été faite dans les formes légales de celle-ci.
Dans un sens ce n'est pas si mal, car cela vous permet de chercher d'ores et déjà un autre logement.
Toutefois je serais vous, je me garderais bien de donner un préavis. Car, une fois que vous avez été avertie, même de façon informelle, des projets de reprise de votre probloc, et si vous trouvez un autre logement, il me semble que vous pouvez partir quand même quand bon vous semble. J'ai une jurisprudence à vous donner : celle du tribunal d'instance de St Nazaire 44600 qui autorise les locataires à partir dès qu'ils ont reçu une lettre simple les informant d'un projet de vente. DE SMET C/PICAUD 4.11.97. Le hic c'est que les tribunaux des autres villes ne sont pas obligés de s'aligner là-dessus.
Maryne |
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fdsc
Pilier de forums
1172 réponses |
Posté - 29 juil. 2004 : 09:09:32
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Bonjour,
Si votre logement est vide c'est quil doit être régi par la loi de 89 (à vérifier sur la première page du bail). Au niveau des congé il convient alors de se référer à l'Article 15 de la Loi n° 89-462 du 6 juillet 1989, qui est repris ci-dessous et le lien à la fin du post.
Tout d'abord sur la forme du congé (motif, …):
Citation :
I. – Lorsque le bailleur donne congé à son locataire, ce congé doit être justifié soit par sa décision de reprendre ou de vendre le logement, soit par un motif légitime et sérieux, notamment l'inexécution par le locataire de l'une des obligations lui incombant. A peine de nullité, le congé donné par le bailleur doit indiquer le motif allégué et, en cas de reprise, les nom et adresse du bénéficiaire de la reprise qui ne peut être que le bailleur, son conjoint, le partenaire auquel il est lié par un pacte civil de solidarité enregistré à la date du congé, son concubin notoire depuis au moins un an à la date du congé, ses ascendants, ses descendants ou ceux de son conjoint, de son partenaire ou de son concubin notoire.
Le délai de préavis applicable au congé est de trois mois lorsqu'il émane du locataire et de six mois lorsqu'il émane du bailleur. Toutefois, en cas d'obtention d'un premier emploi, de mutation, de perte d'emploi ou de nouvel emploi consécutif à une perte d'emploi, le locataire peut donner congé au bailleur avec un délai de préavis d'un mois. Le délai est également réduit à un mois en faveur des locataires âgés de plus de soixante ans dont l'état de santé justifie un changement de domicile ainsi que des bénéficiaires du revenu minimum d'insertion. Le congé doit être notifié par lettre recommandée avec demande d'avis de réception ou signifié par acte d'huissier. Ce délai court à compter du jour de la réception de la lettre recommandée ou de la signification de l'acte d'huissier.
Pour la forme: la lettre doit etre LRAR et non simple.
Citation : Pendant le délai de préavis, le locataire n'est redevable du loyer et des charges que pour le temps où il a occupé réellement les lieux si le congé a été notifié par le bailleur. Il est redevable du loyer et des charges concernant tout le délai de préavis si c'est lui qui a notifié le congé, sauf si le logement se trouve occupé avant la fin du préavis par un autre locataire en accord avec le bailleur.
Une fois le congé donné par le bailleur en bonne forme (ce qui n'est pas le cas actuellement), vous ne devez pas donner de préavis !!! le texte est clair.
Citation : A l'expiration du délai de préavis, le locataire est déchu de tout titre d'occupation des locaux loués.
II. - Lorsqu'il est fondé sur la décision de vendre le logement, le congé doit, à peine de nullité, indiquer le prix et les conditions de la vente projetée. Le congé vaut offre de vente au profit du locataire : l'offre est valable pendant les deux premiers mois du délai de préavis. Les dispositions de l'article 46 de la loi n° 65-557 du 10 juillet 1965 fixant le statut de la copropriété des immeubles bâtis ne sont pas applicables au congé fondé sur la décision de vendre le logement.
A l'expiration du délai de préavis, le locataire qui n'a pas accepté l'offre de vente est déchu de plein droit de tout titre d'occupation sur le local.
Le locataire qui accepte l'offre dispose, à compter de la date d'envoi de sa réponse au bailleur, d'un délai de deux mois pour la réalisation de l'acte de vente. Si, dans sa réponse, il notifie son intention de recourir à un prêt, l'acceptation par le locataire de l'offre de vente est subordonnée à l'obtention du prêt et le délai de réalisation de la vente est porté à quatre mois. Le contrat de location est prorogé jusqu'à l'expiration du délai de réalisation de la vente. Si, à l'expiration de ce délai, la vente n'a pas été réalisée, l'acceptation de l'offre de vente est nulle de plein droit et le locataire est déchu de plein droit de tout titre d'occupation.
Dans le cas où le propriétaire décide de vendre à des conditions ou à un prix plus avantageux pour l'acquéreur, le notaire doit, lorsque le bailleur n'y a pas préalablement procédé, notifier au locataire ces conditions et prix à peine de nullité de la vente. Cette notification est effectuée à l'adresse indiquée à cet effet par le locataire au bailleur ; si le locataire n'a pas fait connaître cette adresse au bailleur, la notification est effectuée à l'adresse des locaux dont la location avait été consentie. Elle vaut offre de vente au profit du locataire. Cette offre est valable pendant une durée d'un mois à compter de sa réception. L'offre qui n'a pas été acceptée dans le délai d'un mois est caduque.
Le locataire qui accepte l'offre ainsi notifiée dispose, à compter de la date d'envoi de sa réponse au bailleur ou au notaire, d'un délai de deux mois pour la réalisation de l'acte de vente. Si, dans sa réponse, il notifie son intention de recourir à un prêt, l'acceptation par le locataire de l'offre de vente est subordonnée à l'obtention du prêt et le délai de réalisation de la vente est porté à quatre mois. Si, à l'expiration de ce délai, la vente n'a pas été réalisée, l'acceptation de l'offre de vente est nulle de plein droit.
Les termes des cinq alinéas précédents sont reproduits à peine de nullité dans chaque notification.
Ces dispositions ne sont pas applicables aux actes intervenant entre parents jusqu'au troisième degré inclus, sous la condition que l'acquéreur occupe le logement pendant une durée qui ne peut être inférieure à deux ans à compter de l'expiration du délai de préavis, ni aux actes portant sur les immeubles mentionnés au deuxième alinéa de l'article 1er de la loi n° 53-286 du 4 avril 1953 modifiant la loi n° 48-1360 du 1er septembre 1948 portant modification et codification de la législation relative aux rapports des bailleurs et locataires ou occupants de locaux d'habitation ou à usage professionnel.
Dans les cas de congés pour vente prévus à l'article 11-1, l'offre de vente au profit du locataire est dissociée du congé.
III. - Le bailleur ne peut s'opposer au renouvellement du contrat en donnant congé dans les conditions définies au paragraphe I ci-dessus à l'égard de tout locataire âgé de plus de soixante-dix ans et dont les ressources annuelles sont inférieures à une fois et demie le montant annuel du salaire minimum de croissance, sans qu'un logement correspondant à ses besoins et à ses possibilités lui soit offert dans les limites géographiques prévues à l'article 13 bis de la loi n° 48-1360 du 1er septembre 1948 précitée.
Toutefois, les dispositions de l'alinéa précédent ne sont pas applicables lorsque le bailleur est une personne physique âgée de plus de soixante ans ou si ses ressources annuelles sont inférieures à une fois et demie le montant annuel du salaire minimum de croissance.
L'âge du locataire et celui du bailleur sont appréciés à la date d'échéance du contrat ; le montant de leurs ressources est apprécié à la date de notification du congé.
Pour la durée, il faut que le préavis soit donné avant les six derniers mois du bail !!! donc pourquoi pas 10mois.
http://www.universimmo.com/accueil/unijur010.asp |
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Thiebaud
Nouveau Membre
6 réponses |
Posté - 29 juil. 2004 : 09:12:02
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Merci beaucoup Maryne pour votre jurisprudence.
Je comprends toutefois de ce que vous me dites qu'il y aurait débat et interprétation potentiels si je partais dès aujourd'hui sans avoir été notifié "dans les formes".
Comment pensez-vous que je puisse réduire ce facteur d'incertitude ?
Cordialement,
Thiebaud |
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Thiebaud
Nouveau Membre
6 réponses |
Posté - 29 juil. 2004 : 09:32:05
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Merci pour votre réponse FDSC.
Citation : Initialement entré par fdsc
Pour la forme: la lettre doit etre LRAR et non simple.
Justement c'est le hic dans mon cas, cette lettre non recommandée indique qu'elle précéde une notification par huissier dans quelques temps (jours ? semaines ? mois ? c'est bien mon problème). Mais comment un tribunal pourrait interpréter cette lettre très explicite autrement que par une notification de congé ? Si cela n'était pas le cas, cela voudrait dire que cette lettre ne sert à rien, alors pourquoi me l'avoir envoyée dans ce cas ?
Qu'en pensez-vous ?
Thiebaud |
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fdsc
Pilier de forums
1172 réponses |
Posté - 29 juil. 2004 : 10:51:55
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vous ne m'avez pas bien lu. J'ai donné en citation l'article 15 qui est explicite:
Citation : Le congé doit être notifié par lettre recommandée avec demande d'avis de réception ou signifié par acte d'huissier. Ce délai court à compter du jour de la réception de la lettre recommandée ou de la signification de l'acte d'huissier.
Avec vos précisions, je trouve extrèmement sympa votre proprio de vous prévenir 10 mois avant la fin de votre bail que celui-ci ne sera pas renouvellé, et que cela sera fait dans les formes avec une notification par huissier ultérieurement. Il vous laisse donc largement le temps de vous retourner et il vous prévient de manière à ne pas vous surprendre avec une telle notification.
De même, une fois cette notification faite et au moins 6 mois avant la fin du bail, vous n'aurez plus de préavis à donner. En attendant cette notification et à mon avis, vous avez un préavis à effectuer. |
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Ad-honores
Pilier de forums
3070 réponses |
Posté - 29 juil. 2004 : 15:29:57
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Les formes et délais edictés par l'article 15 de la loi est une protection envers les locataires. personnellement, je pense qu'un locataire qui a reçu une lettre simple est en droit d'accepter le congé. Bien entendu, si le locataire refuse de partir, cette lettre n'aura aucun effet juridique envers ce dernier. Je vois mal un bailleur contestant devant un tribunal ses propres écrits !! vous pouvez, à mon sens quitter les lieux quand bon vous semble.
Diplomé ICH (Droit de la Promotion immobilière et des travaux), DESS "Droit de l'Urbanisme et de l'Habitat" |
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Thiebaud
Nouveau Membre
6 réponses |
Posté - 29 juil. 2004 : 16:04:27
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Je crois au bon sens de Ad-honores. J'ai eu une conversation aujourd'hui avec un avocat spécialisé, il m'affirme qu'une lettre simple est suffisante à partir du moment où je ne refuse pas le congé qui vient de m'être donné par écrit. Il me conseille d'ailleurs d'accuser réception de ce courrier par écrit, évitant ainsi au bailleur d'effectuer à nouveau la même démarche par acte d'huissier ou lettre RAR, qui ne sont que des procédés destinés à protéger le bailleur en apportant la preuve que le locataire a bien reçu son congé en main propre. En apportant la preuve que j'ai bien reçu ce congé, le préavis a donc démarré et je peux quitter les lieux quand bon me semble.
Merci beaucoup à tous pour ces précisions qui m'on beaucoup aidé dans ces moments un peu pénibles.
Thiebaud |
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bouzigues
Pilier de forums
3208 réponses |
Posté - 29 juil. 2004 : 16:07:08
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Merci à vous d'avoir posé votre question, qui par les réponses qui ont été apportées nous enrichissent en retour: la cire de nos bougies |
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