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C'est un paradoxe, mais c'est ainsi : il est actuellement plus facile de devenir propriétaire que locataire. Ce dernier doit en effet fournir une somme de justificatifs parfois humiliants (franchement, une caution des parents quand on a quarante ans, ça ressemble à quoi ?). A l'inverse, le candidat à l'acquisition est moins passé au crible.

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D'autre part, ces prêts s'amortissent très lentement. Une étude effectuée par Empruntis montre qu'au bout de 5 ans le capital remboursé sur un prêt de 150.000 euros n'est que de 3 %, contre 7 % pour un prêt sur 35 ans et 13 % pour un prêt sur 25 ans. Résultat : le propriétaire se trouve toujours, en quelque sorte, locataire de son banquier. Se pose alors une question lors d'une revente prématurée pour cause de divorce ou de mobilité professionnelle ou autre incident de la vie. Des assurances (décès, invalidité totale ou partielle) existent quand on souscrit un prêt, mais ne sont en aucun cas obligatoires d'après la loi. Et certains emprunteurs sur des crédits longue durée ont la tentation de ne pas les souscrire. Pour Philippe Stoltz, également administrateur de Crédit Logement, société de cautionnement des crédits immobiliers, la réponse est catégorique : « Trop dangereux pour les emprunteurs de faire fi des assurances qui permettent de leur éviter à eux et à leur famille des soucis de trésorerie. »

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« C'est notamment le cas lorsque l'acquéreur-emprunteur a payé cher, a très peu remboursé, et se voit obligé de vendre dans un marché immobilier en baisse », précise maître Paul-André Soreau, notaire au groupe Monassier. Et c'est là l'autre gros risque impossible à chiffrer : si l'on achète à prix fort, sur 15, 20 ou 25 ans, et que l'emprunteur doit revendre très vite, dans une phase où le marché accuse une baisse, comme le bien n'est presque pas amorti, le coup peut être terrible. Car la revente du bien ne suffira pas à rembourser le prêt. Ce scénario n'est pas encore à l'ordre du jour. Il n'empêche, ce n'est pas une raison pour ne pas s'en préoccuper.

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