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ACTUS
Antennes et réseaux collectifs de télévision dans les immeubles : la fin du câble et du satellite ?
Le
15/12/2003
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L'offre télévisuelle est sur le point d'exploser, en termes de nombre de programmes accessibles, mais aussi de modes de diffusion : avant même l'arrivée de la TNT (Télévision numérique terrestre), la diffusion par ADSL est déjà là et annonce une révolution encore plus considérable, avec notamment la possibilité de recevoir des programmes à la demande ! Pour les "accros" de la télévision, c'est une bonne nouvelle, mais aussi pour les propriétaires d'immeubles locatifs et les copropriétés : pour ceux qui n'ont pas la chance d'être dans un secteur câblé, l'antenne satellite n'est plus le seul moyen pour les résidants d'échapper à la monotonie des chaînes "hertziennes" nationales - les six plus quelques voisines pour les frontaliers - et la perspective d'avoir à recâbler les immeubles et les équiper en réception satellite collective pour éviter la prolifération des paraboles individuelles s'éloigne, probablement définitivement !
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Un intrus qu'on n'attendait plus...
Longtemps annoncée, la télévision par Internet avait fait long feu : fluidité et débits insuffisants, obstacle de l'ordinateur, outil peu compatible avec le téléviseur et toutes les contraintes qu'il comporte dans son usage familial, etc. Mais, éconduite par la porte de l'Internet, la télévision est revenue par la fenêtre de l'ADSL, technologie développée pour permettre, au prix de quelques aménagements technologiques dans les centraux de l'opérateur historique, la connexion Internet haut débit par le téléphone filaire traditionnel ! En fait, comme toutes les idées révolutionnaires, elle est partie d'un constat simple : puisque l'ADSL - technologie accessible aujourd'hui par des millions de foyers et en forte extension - permet de faire passer par cette voie à la fois des communications téléphoniques classiques et du haut débit numérique d'un volume compatible avec une qualité de restitution d'images de télévision proche de celle de la lecture d'un DVD, autant l'utiliser pour faire passer en direct de la télévision numérique, ce qui laisse en outre la possibilité d'y faire passer (indépendamment) de l'Internet pour les besoins familiaux...
Le premier à s'y lancer a été le 8 décembre dernier Free, le bouillonnant fournisseur d'accès Internet, avec la "Freebox", sorte de décodeur branché sur la ligne téléphonique, servant à la fois de décodeur de télévision, de modem ADSL pour le ou les ordinateurs, et de boîtier de branchement de téléphone pour des communication pour le moment gratuites dans les zones où le "dégroupage" de la "boucle locale" (1) est effectif !
Le service est lancé sur une vingtaine de grandes agglomérations et devrait rapidement être étendu ; seule contrainte : il nécessite de hauts débits (la Freebox fonctionne à 1024 Kbits/s) et impose une distance maximale de 1.500 à 2.500 m selon la qualité de la ligne
du central téléphonique de France Télécom...
Cela concerne néanmoins immédiatement quelques millions de foyers, et la proportion ne peut aller que croissant, le développement du haut débit étant à présent considéré comme une priorité nationale...
Nul doute par conséquent que nous allons assister à une ruée d'une grande variété d'opérateurs, opérateurs téléphoniques comme Télé2, fournisseurs d'accès Internet comme Club-Internet, et aussi - il ne faut pas les oublier car ce mode de transmission les concurrence directement - les opérateurs de bouquets satellite - TPS a au demeurant lancé aussi à titre de test sur Lyon le service "TPSL" ! Quant à France Télécom, il n'a visiblement pas envie de rester sur la touche et de ne servir que de "tuyau", puisqu'il vient de lancer, toujours par ADSL et sur Lyon, un service de vidéo à la demande intitulé "MaLigne TV" !
Or c'est par là que ce mode de transmission peut révolutionner la transmission de la télévision : autorisant une liaison directe haut débit, il permet pour la première fois une personnalisation de la diffusion de programmes et donc cette fameuse et tant attendue télévision "à la carte"... Les perspectives sont au demeurant infinies : le "décodeur" pourra aussi servir d'enregistreur sur disque dur, permettre le visionnage différé en cours de programme, le téléchargement programmé de toutes sortes de contenus multimédia, etc.
La TNT, dans un an si tout va bien...
Sa mise en place progresse et le démarrage est toujours prévu pour fin 2004 (notre article d'octobre 2002 n'a pas pris une ride...).
Mais les modalités de sa diffusion commerciale sont encore dans les limbes ! Une chose est sûre, il faudra un décodeur (à acheter ou à louer - on annonce un prix de 99 euros, et il y a fort à parier qu'il sera rapidement intégré dans les téléviseurs) et une partie seulement des programmes seront en clair...
Quel avenir pour le câble et le satellite ?
Ces deux modes de diffusion commencent à prendre l'allure d'ancêtres ! Ce n'est cependant pas tout à fait exact : les "bouquets" diffusés sur le câble (numérique), même différents d'un diffuseur à l'autre (en fait d'une commune à l'autre puisqu'en France un seul câblo-opérateur diffuse dans chaque commune) sont plus riches que ne le sera la TNT (33 ou 34 chaînes dont une moitié de payantes), et c'est encore plus vrai pour les "bouquets" satellite, sans compter toutes les chaînes étrangères qui peuvent être captées hors "bouquets" et qui se chiffrent par centaines !
Mais certains programmes diffusés par la TNT et ADSL ne le seront que par l'une ou l'autre de ces deux voies, et de manière générale, il est plus que probable que la mise en service de ces deux nouveaux modes diminuera là où ils seront accessibles la demande d'abonnements câble ou satellite : au moins de la part de tous ceux qui ne sont pas fixés sur des programmes particuliers, mais simplement tentés de souscrire à ce type d'abonnements pour diversifier un peu leur choix de programmes...
Une tâche simplifiée pour les propriétaires d'immeubles et les copropriétés !
Si cette hypothèse se vérifie, l'arrivée de la TNT et de l'ADSL marginalisera encore un peu plus les demandeurs de satellite ; les propriétaires d'immeubles locatifs ou les responsables de copropriétés qui n'ont pas créé de réseaux collectifs câble ou satellite pourront sans grand risque de prolifération se contenter d'autoriser les installations de paraboles individuelles, en imposant des contraintes appropriées pour éviter l'enlaidissement des façades ou les installations peu soigneuses (2)...
Du coup ils n'auront qu'à vérifier la compatibilité de leur installation d'antenne collective classique avec la TNT, et le cas échéant à y apporter les aménagements nécessaires au niveau des "filtrages" : on estime qu'un tiers des installations ne nécessiteront aucune intervention et que pour les autres la dépense ne devrait pas atteindre globalement le millier d'euros, ce qui n'a évidemment rien à voir avec le coût d'un recâblage en vue de diffuser collectivement le câble ou le satellite (100 à 250 euros par logement desservi) !
Quant à l'ADSL, il échappe à toute responsabilité du propriétaire d'immeuble ou de la copropriété puisqu'il passe par la desserte téléphonique classique "filaire" de chaque logement...
Quid de ceux qui n'ont plus d'antenne "râteau" ?...
Un problème singulier va se poser à un grand nombre d'immeubles qui a opté pour un réseau collectif interne de télévision raccordé au câble, dans les secteurs desservis où un "service antenne" était proposé par le câblo-opérateur local ; la loi obligeait même les copropriétés à soumettre le projet à leur assemblée générale (2). Or ceux qui ont adopté ce service antenne ont neutralisé leur ancien réseau d'antenne collective et ne pourront pas, sauf aménagement technique complexe, recevoir la TNT !
Un problème de plus paradoxalement pour ceux qui ont eu tort d'être en avance...
(1) France Télécom, propriétaire du réseau filaire desservant chaque habitation ou local, est aujourd'hui obligé, moyennant l'aménagement de ses centraux et une redevance, de le laisser utiliser par d'autres opérateurs, pouvant ainsi recruter des abonnés en direct sans passer par l'opérateur historique...
(2) voir notre dossier
UniversImmo.com
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