Véritablement tendance, le parquet est en train de devenir l’un des revêtements de sols les plus plébiscités par les particuliers.
Chaleureux, expressif, le parquet s’invite désormais dans toutes les pièces, y compris dans les parties communes.
Aujourd’hui, en rénovation, dès qu’il s’agit de remplacer la moquette ou le vinyle existants, propriétaires et locataires privilégient la pose d’un parquet. Seuls inconvénients, les bruits d’impact et la résonance que ce revêtement peut provoquer. Et cela devient réellement problématique pour les voisins du dessous quand la rénovation est réalisée dans des immeubles anciens. En effet, construits avant 1996, ceux-ci ne disposent pas de chape isophonique en ciment, prévue lors de la construction.
Conserver la qualité acoustique
Il est stipulé qu’on ne doit pas détruire la qualité acoustique obtenue avec le revêtement précédent (type moquette), donc pas question de dégrader les lieux sous prétexte de changement. Il faut savoir qu’avec une moquette même usagée, on obtient un gain acoustique de 40 dB, ce qui paraît impossible avec un parquet même associé à la meilleure sous-couche du monde ! Autre cas de figure, si le bruit provient de chez votre voisin du dessus, inutile d’essayer d’isoler votre plafond. Cela ne servira à rien car c’est le local d’émission qui doit être traité. Cependant, certaines solutions peuvent minimiser les nuisances sonores. La mise en oeuvre d’un parquet s’imagine d’ailleurs de plus en plus souvent autour du confort acoustique. Les fabricants de parquets et de produits assimilés, comme les colles ou les sous-couches, ont largement planché sur le sujet de manière à proposer des solutions techniques de plus en plus pointues et adaptées aux exigences des consommateurs.
À chaque type de pose sa solution
Il y a parquet et parquet… Deux types de produits se distinguent : le parquet massif et le contrecollé. Pour l’un et l’autre, il est possible d’améliorer l’isolation phonique. Les différents types de pose, cloué, collé, flottant, donnent aussi le la pour le choix de l’isolation et sa qualité. Le parquet massif se colle en plein ou se cloue sur lambourdes. Cette pose clouée sur lambourdes permet notamment d’intégrer des panneaux de laine minérale entre les lames de parquet et les fameuses lambourdes. En ce qui concerne la pose collée, sachez qu’un parquet massif de 8mm d’épaisseur par exemple, collé en plein sur une dalle de béton aura un delta Lw de 4 dB environ. Associé à une sous-couche isolante, ayant un delta Lw minimum de 17 dB environ, il pourra rester sous les seuils fixés par la loi. D’une manière générale, plus le delta Lw est élevé, meilleure est la performance acoustique. Sous un parquet collé, la sous-couche doit être plus dense que sous un parquet flottant. Isolants en mousse de polyuréthane ou en fibres de bois imprégnées de bitume sont les deux produits les plus recommandés. Certains parquets contrecollés, quant à eux, intègrent désormais des éléments d’isolation phonique dans leur composition, lame par lame. Mais avec la rupture de la sous-couche entre chaque lame, le gain acoustique peut se trouver déprécié.
Comment fonctionnent les sous-couches ?
Pour répondre à la réglementation acoustique, on opte généralement pour l’emploi de sous-couches acoustiques résilientes, mais sont-elles réellement efficaces ? N’importe quelle sous-couche, la plus performante soit elle, ne servira à rien si elle est mal utilisée et non accompagnée de la colle qui lui sied. L’utilisation de colles souples est privilégiée, telles les polyuréthannes monocomposants, les époxydes bi-composants ou les MS polymères. Par ailleurs, il faut savoir qu’avec une sous-couche de 5 mm, on atténue les bruits de seulement 18 à 20 décibels. Plus l’épaisseur augmente, plus on gagne en qualité isophonique. C’est en fait la résilience qui procure la souplesse captant l’énergie produite par le son. Si la sous-couche se tasse sous l’effet de charges trop fortes, son épaisseur diminue et lui fait perdre de sa résilience. Il est également possible de cumuler plusieurs types de sous-couches sachant que celles-ci doivent être appropriées en fonction du type de pose et de parquet et en fonction de la structure du plancher qui accueille le parquet. Une structure trop résiliente sous un parquet flottant peut provoquer une fatigue des lames et une rupture de la languette. Pour ce type de parquet, il est donc préférable d’utiliser des sous-couches en liège, en mousse de caoutchouc, de polyuréthanne, de polyéthylène réticulé, tous plus résistants à l’écrasement. Certaines sous-couches comportent une surface métallisée qui empêche d’éventuelles remontées d’humidité. En cas de pose flottante, la solution de la mise en oeuvre sur une ancienne moquette sur thibaude (trame textile), ou sur sous-couche caoutchoutée peut aussi être envisagée. Rien que cet ancien revêtement promet de faire gagner 30 dB au niveau des bruits d’impact. En revanche, ces revêtements n’ont aucune efficacité contre les parquets qui grincent ! Quel que soit le moyen choisi, l’isolation acoustique reste un système complet. Une sous-couche seule ne suffira pas si vous ou le professionnel avez négligé certains points spécifiques comme les plinthes ou les passages de tuyauteries, créant ainsi des ponts phoniques.
(Dossier réalisé par Sylvie Lenormand et Universimmo.com pour Copropriété et Travaux)
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*** SUPPLEMENTS ***
La NRA (Nouvelle Réglementation Acoustique) impose aux promoteurs et constructeurs, dans l’habitat collectif neuf, de réaliser sur leurs dalles-planchers de 18 cm, une chape isophonique en intercalant un isolant entre la dalle et la chape ciment. Avec la normalisation européenne, cette NRA de 1999 est devenue la RA 2000. Les indices delta L exprimés en dB sont remplacés par delta Lw exprimés en dB. Pour les nouvelles constructions, la mesure du pouvoir isolant des revêtements de sols affiche delta Lw = 17 dB minimum. En rénovation, il est fait obligation aux propriétaires de prévenir le syndic lors de la pose d’un parquet et il ne doit pas y avoir détérioration de l’isolation acoustique pré-existante.
Pour les immeubles construits avant 1996, c’est le décret du 18 avril 1995 qui s’applique. Celui-ci stipule que l’isolation phonique des appartements dans la structure initiale ne permet en l’état que la pose de moquette. Les autres revêtements doivent s’accompagner de leur propre isolation phonique, correctement appropriée. Il est donc conseillé de faire établir un cahier des charges par l’architecte de l’immeuble qui dressera les dispositions impératives à respecter pour effectuer une pose dans les règles de l’art. Ce professionnel se fait en général aider par un acousticien, qui après différents tests, calcule et chiffre scientifiquement l’isolant nécessaire des sous-couches.
(voir l'arrêté du 30 juin 1999 relatif aux modalités d'application de la réglementation acoustique)
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Voir également notre fiche pratique : Majorité de vote en assemblée générale concernant le changement de revêtement de sol en copropriété
Pour en savoir plus : voir notre dossier le bruit lié à la construction et aux aménagements et notre forum Construction et bricolage.
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