La question récurrente du logement étudiant fera l'objet d'un plan d'action interministériel d'ici fin décembre. La ministre de l'enseignement supérieur, Valérie Pécresse, a annoncé vouloir d'abord s'attaquer au logement universitaire, qui fait face à une grande pénurie, mais elle veut favoriser de nouveaux types de logement pour les étudiants, notamment la colocation, grâce à une réforme du système des aides au logement.
Pour remédier à la pénurie persistante, le premier ministre a missionné une nouvelle fois Jean-Paul Anciaux, député UMP et auteur d’un précédent rapport sur le sujet, dont les les 27 préconisations avaient fait l’objet d’un large consensus dans le monde étudiant. Quatre ans plus tard, le bilan est mitigé : si 12 préconisations ont été appliquées, 11 ont connu "des destins divers" et 4 sont restées lettre morte.
Surtout, la mesure phare - la construction, sur dix ans, de 50.000 nouveaux logements et la réhabilitation de 70.000 autres - a pris un sérieux retard : à ce jour, seulement 8.300 ont été construits et 17.500 réhabilités.
Outre un bilan de son plan, M. Anciaux est chargé d'apporter "de nouvelles solutions concrètes d'amélioration". La ministre a également évoqué la possibilité d'"attirer des partenaires publics et privés dans le logement social étudiant".
En attendant que le nouveau plan d'action interministériel commence à être mis en oeuvre, la Caisse des dépôts et consignations (CDC) a reçu le feu vert du gouvernement pour affecter les fonds du livret A pour financer les bâtiments universitaires "dans la limite d'une enveloppe de 3 milliards d'euros".
L'établissement public pourra désormais octroyer des prêts "directement" et ces prêts, alloués dans les cinq ans qui viennent, se feront "au taux actuel du logement social", c'est-à-dire 3,80 %.
Cette démarche doit permettre de s'attaquer aux nombreux problèmes de vétusté, d'amiante, ou de mise aux normes, des bâtiments universitaires. A noter que dans le cadre de la nouvelle loi sur l'autonomie des universités votée cet été, celles-ci ont la possibilité, si elles le souhaitent et si elles le peuvent, devenir propriétaires de leurs biens immobiliers.
Autres pistes envisagées : développer les maisons étudiantes et les logements intergénérationnels, en proposant à des personnes âgées d'accueillir un étudiant, avec une aide en contrepartie.
Rappelons que la France compte 2,2 millions d'étudiants, dont 1,3 million ont un logement autonome et seuls 150.000 vivent en chambres de cités universitaires. Les autres vivent chez leurs parents.
Un tiers des étudiants peine à trouver un logement, selon la dernière enquête de l'Observatoire de la vie étudiante (OVE). Ils sont deux tiers en Ile-de-France...
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