Le 19 mai 2008, les grandes fédérations d'agents immobiliers et administrateurs de biens (FNAIM, CNAB, CSAB, SNPI, UNIT), les grands réseaux d'agences (Century 21, Era, Guy Hoquet, Laforêt, L'Adresse, ORPI), et les grands portails, membres de la FF2i (Fédération française de l'Internet immobilier), annoncesjaunes.fr, explorimmo,com, avendrealouer.fr, seloger.fr et logic-immo.com, signaient avec le ministre d'Etat Jean-Louis Borloo et la secrétaire d'Etat chargée de l'écologie Nathalie Kosciusco-Morizet une convention par laquelle ils s'engageaient à insérer dans les annonces immobilières un affichage de l'étiquette énergie, résultant du diagnostic de performance énergétique (DPE) des biens proposés à la vente ou à la location.
L'objectif est de sensibiliser le plus en amont possible les acquéreurs potentiels ou les candidats locataires à la consommation énergétique des logements auxquels ils s'intéressent, alors que son coût peut varier pour des logements de même taille dans des proportions non négligeables.
Un an après, le bilan de parcours effectué par la FF2i de la mise en oeuvre de la convention avec ses membres montre que le pari du gouvernement d'agir par l'incitation plutôt que par la coercition n'est pas gagné d'avance : si acteurs Internet de la multidiffusion des annonces, les éditeurs de logiciels et les portails ont très largement joué le jeu en permettant le transport et l'affichage de l'information "DPE" dans les annonces de vente et de location, et en informant leurs clients sur cette possibilité, force est de constater la modestie du résultat. Moins de 1% des annonces ont en effet à la date de ce bilan cette information renseignée !
Une des causes, pour les annonces de vente, semble être le fait que les vendeurs attendent le dernier moment pour faire réaliser les diagnostics. De fait, la faible durée de validité d'un des diagnostics, celle de l'état relatif à la présence de termites, de 6 mois, lorsqu'il est est requis - il l'est dans de larges secteurs comme par exemple tout Paris intra muros -, n'incite pas les vendeurs à se précipiter. Certains diagnostiqueurs tentent de remédier à cet attentisme en proposant d'effectuer tous les autres diagnostics immédiatement et de réserver celui des termites pour le lendemain de la promesse de vente...
Mais de manière plus générale, est en cause la frilosité des propriétaires vendeurs ou loueurs lorsqu'ils savent que le classement énergétique de leur maison ou leur appartement est médiocre : mieux vaut alors ne pas attirer le projecteur sur un aspect peu vendeur, d'autant que de l'avis des agents immobiliers, les candidats acquéreurs se révèlent très sensibles à un mauvais DPE !
Le gouvernement face à de tels résultats va se trouver au pied du mur : continuer l'expérience en accentuant la pression sur les professionnels ou en sensibilisant encore mieux les candidats acquéreurs locataires afin de les inciter à donner une prime aux annonces renseignées, ou en rendant l'affichage du DPE obligatoire dans les annonces immobilières, ce qui en fin de compte simplifierait la tâche de tous les acteurs concernés, même si certains, comme les notaires y sont idéologiquement hostiles...
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