La loi du 3 janvier 2003 relative à la sécurité des piscines a fait obligation - sous peine de sanctions pénales lourdes - aux propriétaires de maisons équipées de piscines ainsi qu'aux propriétaires et syndics de résidences équipées de piscines collectives de les sécuriser (pour celles susceptibles d'être utilisées par des locataires saisonniers avant le 1er mai 2004 et les autres avant le 1er janvier 2006), notamment en vue d'éviter la noyade de jeunes enfants. Parmi les dispositifs susceptibles d'être installés (clôture, couverture, etc.), les systèmes d'alarmes ont fait débat quant à leur efficacité. Le doute s'est accru par le fait qu'un bilan de l'application de cette loi, prévu pour la fin 2006, n'a pas été publié à ce jour.
Répondant à une question de parlementaire, la ministre du logement a apporté pour la première fois quelques éléments d'information : même si ce rapport n'a pas été publié à ce jour, il a néanmoins été adressé, en mars 2008, aux assemblées parlementaires par le gouvernement. Il présente les suites données à la loi, les résultats estimés à fin 2006, ainsi que les observations et les recommandations émises par différents organismes. Il mentionne, en particulier, que au cours des trois années 2004, 2005 et 2006, plus de 620 000 équipements de sécurité ont été installés, portant au moins à 70% le taux des piscines équipées de dispositifs de sécurité à fin 2006 ; à ces équipements, s'ajoutent ceux qui préexistaient avant l'application de la loi ; la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a publié en février 2006 une note d'information qui renseigne sur l'état du marché des dispositifs de sécurité. Il ressort de cette note que les quatre dispositifs de sécurité proposés à la vente sont, à de rares exceptions près, conformes aux normes nationales spécifiques les concernant ; des actions d'information et de sensibilisation des propriétaires et des utilisateurs des piscines concernées ont été menées par le ministère, l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) et des organisations professionnelles du bâtiment, de la piscine, du tourisme, de l'immobilier et de la distribution de la piscine, notamment à la suite d'une charte. Les plaquettes d'information du ministère et l'INPES ont été diffusées respectivement à 350.000 et à 1.600.000 exemplaires en 2005 et 2006.
Le rapport précise qu'au cours de la période 2003-2006, si les résultats de l'accidentologie ne permettent pas de tirer d'enseignement général sur les effets de l'application de la loi, les variations observées n'étant pas statistiquement significatives, le nombre d'enfants de moins de six ans décédés pour 100.000 piscines semble cependant en baisse sensible, eu égard à l'augmentation du nombre de piscines.
Enfin, le rapport insiste sur le fait que, face au risque de noyade, la meilleure garantie réside dans la vigilance des adultes, les dispositifs de sécurité ne pouvant être que des compléments...
Dont acte !
(1) Rép. min. n°32317, JOAN 17 mars 2009
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