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Accusation de fichage ethnique contre un bailleur social
6/6/2009
La société anonyme de HLM Logirep a annoncé elle-même le 4 juin dans un communiqué à l'AFP avoir été mise en examen pour "fichage ethnique" par un juge d'instruction de Nanterre, dans une affaire où elle est déjà poursuivie pour discrimination raciale à l'encontre d'un demandeur de logement. Le bailleur social se défend de cette accusation en expliquant qu'elle "ne fait que collecter dans sa base de données un élément d'état civil: le lieu de naissance des candidats à l'attribution d'un logement et de ses locataires".
L'association SOS Racisme, l'accuse au contraire de grére des informations ethniques distinguant notamment les français nés en métropole des français nés dans les départements d'Outre-mer. Dans cette affaire, le plaignant, né à Paris et d'origine ivoirienne, avait été mis en contact avec le bailleur par son employeur, la RATP, pour un logement à Nanterre. Mais une responsable de la Logirep lui avait annoncé un refus en expliquant qu'il y avait "déjà beaucoup de personnes d'origines africaine et antillaise" dans la tour et en invoquant, paradoxalement, la "mixité sociale" pour se justifier.
La conversation téléphonique qui apparaît dans la plainte avait été enregistrée.
Les bailleurs sociaux sont en fait fréquemment confrontés à la contradiction entre deux objectifs inconciliables dès qu'apparait dans un secteur une trop forte proportion de locataires issus des DOM TOM ou de l'immigration : celui de ne pas faire de discrimination ethnique et celui d'assurer un minimum de mixité ethnique et sociale. Force est de constater qu'ils sont seuls devant cette contradiction et que rien dans la législation ou les politiques publiques ne les aide à la surmonter.
"On est obligé d'appliquer cela dans des tours et notamment à Nanterre parce que c'est des tours qui vivent très mal, on a beaucoup de problèmes et on essaie de mixer un peu toutes les origines et tous les revenus, donc voilà", indiquait une conseillère de Logirep dans des propos rapportés par l'AFP.