Tout en se félicitant au moins de l'apparence d'un redémarrage du marché eu 2ème trimestre 2009, les dirigeants des réseaux et fédérations d'agents immobiliers se gardent bien d'y voir la fin de la crise. Le 1er juillet, le réseau Century 21 (900 agences), présentant leurs chiffres du 1er semestre, se réjouissait de voir le marché, réagir à la baisse des prix et retrouver des niveaux de volume d'activité corrects là où les réajustements de prix avaient été à la fois précoces et substantiels, mais indiquait que cette reprise restait fragile, et surtout conditionnée à une poursuite de la tendance baissière, faute de quoi le marché risquait de se gripper à nouveau.
Le 7 juillet, les dirigeants de la FNAIM (Fédération nationale de l'immobilier - 11.000 agences), présentant les résultats de l'indice FNAIM des prix de l'ancien pour le 2ème trimestre, ne disaient pas autre chose : pour eux, la hausse de 3,9% de l'indice trimestriel (l'indice moyen des 3 derniers mois comparé à celui des 3 mois précédents) pouvait n'être qu'un "rebond technique", s'expliquant par l'expression de besoins de changement de logement trop longtemps contenus et devant être satisfaits pour des raisons professionnelles ou familiales. Cette expression aurait provoqué, sur un marché en recul de plus de 30% en volume de transactions (au vu notamment du recul des volumes de crédits immobiliers), une flambée aussi courte que brusque en avril et mai (+3% pour l'indice mensuel en avril, chiffre controversé tant il apparaissait à contre-courant à l'époque, puis situation étale en mai pour enfin voir l'indice rechuter à -1,8% en juin...).
Pour eux, seuls deux trimestres de baisse de 5% chacun peuvent permettre une franche reprise, mettant le niveau de prix entre 15 et 20% en dessous du plus haut atteint en 2008. Et encore à condition qu'une certaine confiance revienne et que le gouvernement sache l'accompagner de mesures telles que - à effort budgétaire constant - le remplacement du crédit d'impôt sur les intérêts d'emprunt, mesure coûteuse et aujourd'hui inadaptée, par une baisse franche des droits de mutation et l'extension à l'ancien du doublement du prêt à taux zéro (PTZ)...
La veille, l'autre grand syndicat d'agents immobiliers, le SNPI (Syndicat national des professionnels immobiliers - 9.500 adhérents), présentant les résultats à mi 2009 de son Observatoire de conjoncture, situait à -22% la baisse moyenne des volumes de transactions au 2ème trimestre par rapport à la même période de 2008, entraînant un recul du chiffre d'affaires des professionnels de 24%. Ce chiffre était cependant en nette amélioration puisque le recul a été jusqu'à -38% et volume et -48% en chiffre d'affaires au 1er trimestre !
Une enquête réalisée par l'Institut I + C en juin 2009 auprès d'un
échantillon de 540 agents immobiliers montre que 58% des sondés continuent de penser que la baisse des ventes devrait persister
au cours de l'été ; il est vrai qu'ils étaient 78% 3 mois avant ; par ailleurs, ils sont malgré tout plus optimistes en Ile de France qu'en province. Mais bien que les chiffres recueillis sur les 3 derniers mois soient moins défavorables à l'activité, ils tempèrent ce qui pourrait être pris pour de l'optimisme. Comme la FNAIM, ils estiment que ce regain d'activité peut s'expliquer par un sursaut après un gel très fort de l'activité fin 2008-
début 2009, par un retour à des financements à des conditions plus favorables de la part des banques en début d'année, mais aussi par le succès du dispositif "Scellier" ou encore à la perte de confiance dans les
placements financiers...
|