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Près de 30.000 propriétaires piégés par l'immobilier défiscalisé ?
20/7/2009
C'est en tous cas le nombre de courriers reçus par l'ADIM (Association de défense des investisseurs et mandataires) : selon sa présidente, Claudy Giroz, dont les propos sont rapportés par l'AFP, près de "29.000 investisseurs, pour beaucoup ruinés, surendettés, [lui] ont écrit parce qu'ils ont acheté un bien surfacturé pour lequel ils ne trouvent pas de locataire et perdent le bénéfice de la défiscalisation" des dispositifs Robien ou Borloo, quasi-similaires. La plupart rêvaient de faire des économies d'impôts grâce au dispositif de défiscalisation "Robien", mais nombre d'entre eux sont aujourd'hui en difficulté financière ou surendettés.
Créé en 2003, ce dispositif vise à soutenir l'investissement locatif dans le neuf grâce à la déduction des revenus fonciers d'un "amortissement" de l'achat du bien qui peut dans le meilleur des cas atteindre 65% du montant de l'investissement, à condition pour le propriétaire de louer le logement pendant neuf ans minimum, et 15 ans pour atteindre la déduction maximale (cette durée d'amortissement n'est toutefois plus possible pour les investissements réalisés depuis 2006, sauf pour la variante "Borloo").
Entre 2003 et 2008, près de 350.000 logements ont été construits pour être vendus dans le cadre du dispositif Robien, selon une estimation du Crédit foncier. Mais, parfois surévalués, porteurs de malfaçons ou encore placés dans des zones peu attractives et donc boudés par les locataires, une partie de ces biens immobiliers cumule les défauts. Conséquence pour les propriétaires qui achètent presque toujours "sur plans" : le risque de perte de l'avantage fiscal faute de locataire dans le délai d'un an de l'achèvement et celui de perte sur revente d'un bien payé trop cher pour bénéficier de ce famaux avantage !
L'association de consommateurs UFC-Que Choisir estime pour sa part entre 5.000 et 10.000 le nombre d'investisseurs qui sont aujourd'hui en proie à des difficultés financières après l'achat d'un logement grâce au dispositif Robien.
Selon le Crédit Foncier, l'offre locative est supérieure à la demande dans une soixantaine de villes de plus de 50.000 habitants, notamment Dijon, Le Mans, Perpignan, Mulhouse, Valence ou Clermont-Ferrand. Confrontés au manque de locataires, nombreux sont les propriétaires contraints de baisser leur loyer. Résultat, là où pour certains investisseurs la mise de fonds mensuelle (différence entre le montant des remboursements du crédit souscrit et les recettes constituées des loyers et de la réduction d'impôt) ne devait pas dépasser 150 à 200 euros, elle se monte plutôt autour de 400 par mois... Sans compter l'épée de Damoclès de la revente, rappellent les associations !