La tendance déjà annoncée par le réseau Century 21 en juillet, qui révélait pour la première fois une baisse du niveau moyen des loyers de nouvelles locations ou relocations enregistrés par ses agences sur la France entière de 4,65% pour les appartements et de 2,31% pour les maisons (locations de juillet 2008 à juin 2009 rapportées à celles de juillet 2007 à juin 2008), est aujourd'hui confirmée par l'Observatoire CLAMEUR (Connaître les Loyers et Analyser les Marchés sur les Espaces Urbains et Ruraux), qui constitue aujourd'hui le principal outil de connaissance du marché locatif du parc privé (1) : les loyers ont baissé de 0,8% en un an de septembre 2008 à septembre 2009, et le mouvement s'accélérant, ils pourraient baisser de 1 à 1,5% sur l'année 2009.
Cela peut paraître faible mais d'une part il s'agit d'une première inversion d'une tendance qui a été constamment à la hausse depuis plusieurs décennies, et d'une brutalité inconnue de mémoire d'observatoire (décrochage de près de 3 points par rapport aux évolutions constatées en 2008, qui étaient encore haussières...), et d'autre part elle est appelée à s'amplifier car l'été, traditionnellement actif a été en 2009 particulièrement morose, et globalement cette tendance baissière s'accompagne d'une encore plus brutale contraction du marché avec un recul encore jamais vu de 3 points de la mobilité résidentielle : elle est passée en un an de 28,7 à 25,7%, ce qui représente une diminution du nombre de logements sur le marché de près de 180.000, soit de près de 3 ans de construction neuve de logements locatifs privés !
Bien entendu, ces moyennes cachent des disparités, et sur les 1063 villes suivies par l'observatoire, 49,6% sont encore en hausse (14% de moins de 1%, 14% de 1 à 2,5%, 12% de 2 à 5% et encore près de 10% de plus de 5% !). Mais une majorité de villes est désormais en baisse (14% de moins de 1%, 22% entre 1 et 2,5%, 10% entre 2,5 et 5% et 7% de plus de 5%.
Mais les villes en baisse sont nettement plus grosses que celles en hausse, ce qui en nombre de logements, donne trois quarts du marché locatif privé en baisse, avec quelques exceptions remarquables de grandes villes qui continuent à monter comme Lyon, Nice, Nantes et Lille. Mais Paris (sur plus de 3/4 du parc privé parisien), Marseille, Toulouse, Strasbourg, Montpellier, Bordeaux et Rennes sont en baisse.
Enfin, si les loyers au m2 parisiens et de certaines communes franciliennes continuent à dominer le marché avec des niveaux de 15 à 26 euros le m2, le reste de la France reste à des niveaux dépassant rarement 12 euros, et une bonne centaine de villes sont à moins de 8 euros le m2, soit le niveau des loyers des logements aidés du type PLS (prêt locatif social)...
(1) L'observatoire CLAMEUR (Connaître les Loyers et Analyser les Marchés sur les Espaces Urbains et Ruraux) rassemble des références de location du marché privé fournies par des réseaux et organisations professionnelles d'agents immobiliers et administrateurs de biens (sauf la FNAIM), une organisation de propriétaires (l'UNPI ou Union nationale de la propriété immobilière), des grands groupes d'administration de biens (Foncia, Urbania, Gérer, Nexity, etc.) des sites d'annonces (Se Loger), des propriétaires institutionnels (SNI, etc.), avec le concours de l'ANAH (Agence nationale de l'habitat), et sous la direction scientifique du professeur Michel Mouillart, de l'université Paris X Nanterre
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