C'est l'Observatoire du Logement 2009 (1), réalisé pour le promoteur Nexity par l'institut de sondages TNS-Sofres, qui en donne une photo saisissante : 63% des français n'attendent pas la sortie de crise avant deux ou trois ans minimum, et la difficulté à financer l'acquisition d'un logement reste le 1er facteur de blocage du marché immobilier (80% des sondés), contredisant ainsi les affirmations des banques selon lesquelles l'effondrement du volume des crédits distribués serait dû au manque soudain d'appétence des ménages pour l'investissement immobilier !
58% des sondés considèrent pourtant que les prix ne vont plus baisser ; ils étaient 63% en janvier 2009 à envisager le contraire ! Pour 68%, l'immobilier est un moyen sûr de placer son argent et les intentions d'achat dans le logement neuf retrouvent leur niveau d'avant crise (5,2% des sondés ont l'intention d'acheter un logement neuf, niveau équivalent à celui de janvier 2008, et ce sont surtout les 25-34 ans et les locataires qui manifestent le plus leur intention, respectivement 11% et 9%)...
Le neuf continue d'être attractif pour lui-même, d'abord pour l'absence de travaux à réaliser (26% des futurs acquéreurs) ; les aides et mesures gouvernementales telles que le Pass Foncier et le doublement du prêt à taux zéro arrivent loin derrière (12%).
Les principales raisons de non acquisition d'un bien immobilier sont la satisfaction des conditions de logements actuelles (43%) et le manque de moyens financiers (18%). Paradoxalement, l'incertitude liée à leur avenir (emploi, situation familiale, localisation…) ne représente un frein à l'achat que pour 5% des Français.
La perception de la crise est surtout affaire de revenus : 40% des ménages français gagnant plus de 3.000 euros par mois pensent que nous devrions sortir à court terme de la crise contre seulement 22% des ménages gagnant moins de 800 euros par mois. Toutefois, toutes catégories confondues, 60% des français estiment que la crise sera de longue durée.
Sur le plan du financement, c'est surtout l'accord de la banque qui est bien plus difficile à obtenir (86% des sondés) et la durée de l'emprunt qui serait plus longue qu'avant (81%). La pénurie de logements accessibles continue aussi d'être un obstacle selon la majorité des sondés (50%), tendance encore plus nette pour les ménages dont le revenu oscille entre 2.300 et 3.000 euros par mois (60% d'entre eux).
Dans ce contexte de crise durable de l'offre et du financement, le soutien à la construction de logements est jugé prioritaire pour 87% des sondés. Selon eux, le gouvernement doit agir avant tout pour favoriser l'accès au logement (53%) plutôt que pour préserver l'emploi dans le secteur du bâtiment (27%) ou préparer la fin de la crise et la reprise économique (15%). Les dispositifs de relance tels que le doublement du prêt à taux zéro (PTZ) sont jugés efficaces par 64% des sondés, mais certains comme le nouveau régime de défiscalisation Scellier souffrent d'un déficit de notoriété auprès de l'ensemble des Français (49% des personnes interrogées restent sans opinion sur cette mesure) ; il séduit par contre les catégories aisées (35% des ménages gagnant plus de 3.000 euros/mois la jugent efficace).
Cette approbation des mesures de relance ne vaut pas globalement pour la politique du gouvernement en matière de logement, comme si les français faisaient bien la différence entre la crise immobilière et celle du logement : 69% estiment qu'elle n'est toujours pas efficace, ni ne change vraiment les choses (60% des sondés). Le logement n'arrive qu'au 10e rang des domaines perçus comme effectivement traités par le gouvernement...
(1) études réalisées pour Nexity - Observatoire du logement : étude réalisée les 16 et 17 juillet 2009 auprès d' un échantillon national de 1000 personnes représentatif de l'ensemble de la population âgée de 18 ans et plus, interrogées en face-à-face à leur domicile. Méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef de ménage PCS) et stratification par région et catégorie d'agglomération.
Indicateur du logement neuf : étude réalisée les 16 et 17 juillet 2009 (vague 1) et les 28 et 31 août 2009 (vague 2) auprès d'un échantillon national de 2000 personnes représentatif de l'ensemble de la population âgée de 18 ans et plus, interrogées en face-à-face à leur domicile. Méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef de ménage PCS) et stratification par région et catégorie d'agglomération.
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