Les dirigeants du réseau Century 21 - 890 agences immobilières dans toute la France - présentaient le 5 janvier les chiffres semestriels remontés de leurs affiliés : ils révèlent une reprise du rythme des ventes et un rebond quasi général des prix au deuxième semestre 2009 et plus particulièrement au 4ème trimestre : le prix moyen du m2 France entière, qui a globalement baissé de 6,37% sur l'année 2009 par rapport à l'année 2008 (-7,5% pour les maisons et -4,6% pour les appartements), est en augmentation de 3,42% au 2ème semestre par rapport au 1er et de 4,35% au 4ème trimestre par rapport au 3ème !
En Ile-de-France, c'est l'Essonne qui rebondit le plus au 4ème mais c'est un des départements qui avait le plus baissé début 2009, suivie de la Seine-Saint Denis. Paris a fait son rebond au 3ème trimestre mais s'est calmé au 4ème ; la prix du m2 parisien a baiisé de 5,35% sur l'année mais a repris 4,14% au 2ème semestre ; le département qui augmenté le plus sur l'ensemble du 2ème semestre est celui des Hauts-de-Seine (+6%).
Marseille, comme Paris a rebondi au 3ème trimestre mais le soufflé est radicalement retombé au 4ème ; la ville a quand même pris +5% sur le 2ème semestre. Lyon, et plus globalement l'Aquitaine et surtout le Limousin ont continué à baisser sans discontinuer. Par contre, un paquet de régions a augmenté sur l'ensemble du semestre entre 1 et 3%, et quelques régions ont marqué des hausses plus spectaculaires : les Pays-de-Loire (+4,5%), la Haute Normandie (+6%), PACA (+8%) et surtout Poitou-Charentes (+14% !)...
Ces chiffres ne constituent pas des indices au sens propre dans la mesure où ils ne tiennent pas compte de la qualité des biens; au contraire de ce que fait l'INSEE. Ils sont calculés par contre sur l'ensemble des 44.000 compromis de vente conclus par l'intermédiaire des agences du réseau.
Le volume global des ventes devrait se situer au dessus des 500.000, un quart de moins que lors de l'année record de 2006 (831.000 ventes), selon les chiffres du ministère de l'écologie, soit un résultat meilleur que ne le laiisait craindre l'effondrement enregistré au 1er trimestre 2009...
Les animateurs du réseau estiment que ce résultat est du à la baisse des taux d'intérêt et à la baisse des prix, qui a resolvabilisé un grand nombre d'acquéreurs potentiels. Le marché de la revente s'est selon eux également débloqué un peu, et ils ont même ressenti un retour vers les résidences secondaires. Par ailleurs, ils notent une présence soutenue des investisseurs (14,5% des achats et même 15,4% au 4ème trimestre).
Autre facteur créant une tension sur les prix : les stocks ont fondu, passant pour l'ensemble du réseau d'agences du début à la fin de l'année de 92.000 à moins de 67.000 ! Conséquence : les délais de vente sur les mandats entrés en 2009 et les marges de négociation ont chuté à nouveau après avoir augmenté au plus fort de la crise. Ce qui fait dire aux dirigeants de Century 21 que le marché est redevenu un marché de vendeurs, avec des volumes de transactions certes nettement inférieurs à ceux de 2006, mais n'était-ce pas une année exceptionnelle ?
Ils prévoient une poursuite de cette tendance en 2010, ce qui pourrait conduire à une hausse globale de 1 à 3%, sous réserve toutefois que n'intervienne pas une hausse des taux d'intérêt, qui ferait rechuter le rythme des transactions et entraînerait inévitablement une nouvelle baisse des prix. "Les ménages sont à la limite de ce qu'ils peuvent emprunter et si les prix augmentent encore de 4 %, ils plafonneront car le seuil de résistance lié au pouvoir d'achat sera atteint", estime Laurent Vimont, président de Century 21 France.
Enfin les agences Century 21 notent une stabilisation globale des loyers en 2009, et même une baisse en euros constants (hausse de 0,19% par rapport à une inflation de 1%). Mais en fait la pénurie de moyennes surfaces maintient une pression sur les 4 pièces qui marquent une hausse moyenne de 3,45% ; par contre les loyers des 5 pièces et plus s'effondrent : -6% et même -9 pour les 6 pièces et plus ! Ceci étant, le niveau atteint en une décennie par les loyers chasse les étudiants des locations du privé : leur part est passée en 3 ans de 12,6% à 9,6%, recul compensé peut-être un peu par le développement de la colocation sur des surfaces plus grandes...
|